
lo i A rchitecture . H ydraulique , L ivre III.
On commence par ôter l’ajutoir P , afin de verfer de l’eau plus
commodément dans le vailfeau CIKD jufqu’à la hauteur LM de
l’orifice T du tuyau T V , c’eft-à-dîre, que l’on celle d’en verfer
lorfqùon l’entend defcendre dans le vailfeau GF. On remet l’ajutoir
, 8i l’on ferme le trou, enfuite on verfe de l’eau dans le baflin
IABK , laquelle défendant par le tuyau R S , va, fe rendre dans
le vailfeau GF , où il n’en peut entrer que jufqu’à une certaine
hauteur NO , parce que l’air dont cette eau occupe la place venant
à fe condenfer , empêche qu’il n’en entre davantage, (Toutes
les colonnes d’eau comprifes dans l’efpace GNOH , & qui ont
pour hauteur N G , tendant à monter aulîi haut que la colonne
comprife dans le tuyau R S , le relfort de l’air renfermé dans les
efpaccs N F , LK fe trouye augmenté d’une force équivalente au
‘ poids d’une colonne d’eau qui auroit pour bafe le cercle LM , ôt
pour hauteur KO.
Si l’on débouche l’ajutoir, le relfort de l’air prelfant la furface
LM de l’eau CM , la fera jaillira une hauteur à-peu-près égale à
K O , 8i continuera de même tant qu’il y aura de l’tfau dans le
vailfeau C K , parce que celle qui fort retombant dans le baflin IB ,
vient fe rendre dans le vailïèau G F , Si y occupe la place de 1 air qui
eft paîïe dans le vailfeau CK , où il fe trouve toujours également
condenfé, puifque l’eau ne faifant que fortir du vailfeau fupérieur
pour fe rendre dans l’inférieur, la machine en contiendra toujours
une égale quantité ; mais lorfque l’orifice Q du tuyau PQne trempera
plus dans l’eau, alors l’air trouvant une ilfue pour s’échapper,
la machine cefléra d’aller.
Pour la faire jouer tout de nouveau, on fait fortir par un trou
pratiqué au fond G H , toute l’eau qui s’eft rendue dans le vaifleau
inférieur, fie apres l’avoir refermé § l’on met la machine en état
de recommencer de nouveau.
Tandis que nous enfommes fur le concours des effets del’air Si
de l’eau, je crois qu’il ne fera, point inutile de faire mention d’une
maniéré de fouffler le feu des forges , bien différente de celle dont
on fait ufage ordinairement, mais elle ne peut gueres avoir lieu
que dans les pays de montagnes d’où il défend de l’eau , comme
eri Provence , où le foufflet que je vais décrire eft fort en ufage ,
fe rencontrant le long de l’Ifere , entre Ramand 8i Grenoble,
cinq ou fix forges qui n’en ont point d’autres. '
ia n . 15. 1090. La première figure de la planche 16 , comjnrend le plan
du bâtiment d’une de ces forges : avec la iîtuation du foufflet par
pour lcr ÿran- rapport au fourneau ; ce foufflet eft compole d une cuvette Ml renverfée,
C hAP. IV. DE LA THÉORIE DES POMPES. 193
iverfée., faite en ovale, de 7 pieds de longueur fur 3 ou 4 de largeur, des forges,par
repréfentée par les figures 3 Si 4 : fes bords font enterrés de s ou6
-pouces , pour que 1 air exteneur ne puille y entrer. Sur le fond de
cette cuve font attachés deux tuyaux de bois B , C , de 10 ou 1 1
pieds de hauteur, dans le milieu de-fquels on arrête aulîi fur la
■ cuve une efpece de pyramide G faite de planches , ayant vers fon
fommet un troifieme tuyau D , qui conduit le vent à la forge ;
•toutes ces pièces font bien emboitées Se calfatées avec la cuve, de
maniéré que l’air n’ait aucun paîïage par les joints.
Un petit canal d’un pied de largeur, fur 7 à 8 pouces de profondeur
, & qui fe partage en deux branches E , F , conduit l’eau dans
les tuyaux B , C , en plus ou moins grande quantité, félon que l’on
veut augmenter ou diminuer l’aétion du vent, ce que les Forgeurs
règlent par le moyen d’une petite vanne placée à l’entrée À du
canal. Comme les tuyaux B, C font percés vers le fommet deplu-
fieurs trous inclinés au-dedans, par lefquels l’air s’introduit, if arrive
que l’eau en tombant, entraîne avec elle dans la cuve une
grande quantité d’air, qui fe trouvant comprimé cherche à fe dilater,
Si n’ayant d’autre iflùe que par le tuyau D , qui va en diminuant
vers le bout, il en fort avec impétuofité , 6c va fouffler le feu de
la forge avec tant de force , qu’on eft quelquefois obligé d’en laiflèr
échapper une partie par un petit trou pratiqué au lommet de la
pyramide G , ne le laiflant agir pleinement que lorfqu’on a de
grofles piecs à forger.
On place dans la cuve, fous chacun des tuyaux B , C une efpece
de petite fellette H , pour qut l’eau venant jaillir deflùs, l’air puifle
s’en féparer plus aifément, après quoi l’eau en fort par une rigole
qui en eft toujours bouchée, afin que l’air .ne puiflè s’échapper par
l’ouverture qu’on a été obligé de faire à la cuve.
- J'ajouterai que la cinquième figure repréfente une roue qui tour- Pia n . i 5.
ne par le. courant d’un canal pratiqué à côté de la forge , comme
on le voit dans la première figure à l’endroit KQ ; que l’arbre L
de cette roue fait agir un martinet M , dont le manche eft appuyé
en N , & qu’on interrompt le mouvement de la roue par le moyen
d’une vanne placée à l’endroit Q , qu’on leve Si baillé à l’aide du
levier QP.
1091. M . Mariotte , dans-fon Traité du mouvement des eaux, fait Dlfcours le
« mention, pag. 68, d ’une maniéré de foufflet tel que le p récéden t, ¥ ' ;Mar‘oty
r i f lK i S ■ ■ f r i I ur les fou f- » mais un peu dilterent, comme on en peut juger par la leconde feu pricé-
-«figure. On fait, dit cet Auteur, que dans beaucoup de lieux on *"•
•35 fc fert de certains foufflets pour faire fondre les mines de fer
I, Partie. Tome I I. B b