57* A r c h i t e c t u r e H y d r a u l i q u e , L i v r e IV.
plus qu’elles font plus grandes, au lieu que les petites N, O , P, Q
n’en donneront que fort peu, & les moindres point du tout, parce
qu’elles fe trouveront au-deflus du niveau de l’eau, d’où il réful-
tera de juftcs plaintes de la part des conceflîonnaires, les uns fe
trouvant avoir de l’eau &c les autres en manquer, fans que ceux
qui font chargés de la diftribucr puillent y mettre ordre.
Si cet inconvénient n’arrivoit que rarement, &c qu’il ne durât
que deux ou trois heures, c*eft-à-dire, autant de tems qu’il en faut
pour faire à la machine les réparations les plus preffées, on pour-
roit n’y avoir point égard ; mais dans les grandes féchereflès, qui
durent quelquefois trois ou quatre mois, c’eft alors que la répartition
des eaux eft d’une inégalité qui n’eft pas fupportable, foit
qu’elle vienne de la part de la riviere ou des fourjes.
De quelque 1400. On penfera peut-être que pour rendre en tout tems les
ren“fiue“!es ^épenfes des Pctites jauges plus proportionnelles à celles des gran-
jauges circu- des, il n’y auroit qu’à les faire appuyer toutes -fur une mêmelignè
ld i‘enfesnTre borifontale RS, diftance de 1 3 lignes du niveau déterminé EF;
ront jamais ma's quand ce niveau viendra à baiflèr comme ci-devant à la hau-
proportionnel- teur GH, il arrivera tout le contraire de ce qui précédé, c’eft-à-
‘risTclewdia- dire > clue p'ufieurs des petites jauges dépenseront l’eau à gueule
métré. bée, tandis que les plus grandes ne fourniront pas feulement la
moitié de ce qu’elles doivent donner. Il fuit de-là que tant qu’on
fe fervira d’orifices circulaires pour des cuvettes où le niveau fera
fujet a varier, il ne fera pas polîîble d’en faire judicieufement la
répartition ; il s’agit donc de favoir quelle figure peut leur convenir
le mieux pour remédier à un inconvénient de cette importance.
'La feule ma- 1 4 0 1 . Après y avoir long-tems réfléchi, je n’ai point trouvé de
fa‘i ‘e Us Se! medleur moyen pour bien diftribuer les eaux, que de faire les ori- ges, eft de leur fices ou jauges rectangulaires, leur donner la même hauteur, &
donner une fi- placer leur bafc fur une même ligne horifontale EF, parce
anS“~ 1u’alors lcs dépenfes de toutes ces jauges feront toujours dans la
raifon de leur bafe, à quelque hauteur que foit le niveau de l’eau.
Ainfi lorfqu’elle viendra fubitement à baiflèr, par les caufes que
nous venons de rapporter, la répartition fe trouvera proportionnée
pour chaque concelîionnaire, félon la diminution de la fource ;
& fi une fontaine en entretient plufieurs autres, la dépenfe de ces
dernieres fe trouvera diminuée dans la même proportion, fans que
les Fontainiers foient obligés de s’intriguer pour empêcher que de
certains quartiers ne manquent d’eau, comme cela arrive quelquefois
à Paris par la mauvaife difpollcion des jauges, qui eft
C hap. IV. de la Recherche et C onduite des Eaux. 373
caufe que la plupart des fontaines fe trouvent les unes par rapport
aux autres dans le même cas que les conceflîonnaires, dont les uns
ont de l’eau, tandis que les autres en manquent ( r 399).-
1402. Pour déterminer les dimenfions des jauges rectangulaires, Quelleetl U
eu égard à leur dépenfe, nous commencerons par celle d un pouce, cmf^ons ga»
puifque toutes les autres en dérivent ; pour cela je n en connois convient de
point de plus commode que de faire un pertuis de 3 pouces ou de 'Jjjjjjjg
3 6 lignes de bafe fur 4 de hauteur, dont la fiiperficie eit de 144 guiaire pour
lignes quarrées, qui fourniront enfemble la dépenfe d’un pouce dépenfer un
d’eau ou 14 pintes dans une minute, lorfque le niveau de 1 eau fera P u c
entretenu à une ligne au-dellus du bord fuperieur du pertuis, comme
on en va juger.
1403. Le pouce d’eau pefant 18 livres, & le pied cube 70, on y m t i g g
connoîtra le volume d’un pouce d’eau, en difant : fi 70 livres don- ^u>un pertu-ls
nent 1728 pouces cubes pour fon volume, que donneront 28 livres? vertical de 5
On trouvera 6 9 1 pouces cubes pour le volume de l’eau qui doit fortir
par une jauge rectangulaire de 3^ Üg* de bafe fur 4 de hauteur, hauteur3 dé-
dont la fuperficie eft d’un pouce quarré. Ainfi divifant 691 7 pouces P™£ecrea
cubes par 1 , fuperficie du pertuis, la vîtelfe moyenne de l’eau par plorfque|p |p
minute (533) fera de 691 j pouces courans, qu’il faut divifer par 6o, veau fer* un
pour avoir cette vîteffe par fécondé, qui fe trouve de 11 pouces » W U g m
Si l’on cherche dans la troifieme Table du premier volume, page rieur,
257, la chute capable d’une pareille vitefte, on la trouvera den- Plan. 5.’
viron 2 lignes 6c un quart, qui montre que l’eau pourra fortir à FlG> ^
gueule bée, puifque la chute fe trouve un peu plus grande que la
moitié de la hauteur du pertuis. .Mais comme le frottement contre
les bords ne manquera pas d’alterer fa vitefte, on voit quon ne
peut pas donner moins d’une ligne de charge • il y a meme beaucoup
d’apparence qu’il en faudra davantage, 6c que cette charge
pourra aller à 2 ou 3 lignes, ce qui ne peut etre détermine que
par l’expérience j aufli je compte qu on en fera pour fixer dans
fes cuvettes le niveau ordinaire EF de l’eau, par le moyen.de la
décharge de fuperficie (1395); il me fuffit d’avoir prouvé qu’elle
fortira à gueule bée quand elle depenfera un pouce, puifque la
hauteur du pertuis n’efl: pas trop grande par rapport à fa bafe.- ■
1404. Préfentement, quand on voudra avoir des jauges dont la iitcrJ " 'r fi
dépenfe foit au-deftous de celle d’un pouce deau, comme par grandeur des
exemple de 36 lignes, il n’y aura qu’à leur donner 9 lignes de bafe ^ f n , ‘a
en confervant toujours la hauteur de 4 lignes, ainli des autres moindre que
jufqu’à la jauge de la plus petite çonceflïon, qui fera réduite à une cM e iu n p o u -