
Remarque fu r
l'importance
de faire que
les ailes d'un
moulin forment
4 0 A b-c h i t e c t d i l ï H y d r a u l i q u e , L i v r e I I I .
le mieux pour l’ufage, comme nous l’avons dit ailleurs, (63S) c’eft
pourquoi, lorfque le vent eft trop violent , on ne tend qu’une partie
des toiles pour réduire les ailes a cette vitefïè, , y ... '
avec l'axe
un angle de
S! degrés.
859: Quand on a trop de vent, on peut bien en ménager la
quantité néceflaire, mais lorfqu’il n’agit que foiblement la plupart
Examen de la
figure la plus
avantageufe
q u on pourvoit
donner
aux ailes des
moulins à
vent»
des moulins ne travaillent pas, ce qui vient fouvent de la mau-
vaife difpofition des ailes, qui font toujours un angle trop ouvert
avec l’elfieu , cet angle n’ayant été déterminé que par hazard.
Cependant il eft plus de conféquence qu’on ne penfe de le faire
exactement de 55 degrés, Se non pas de 7 1 , comme autour de
Paris ; car ayant calculé combien fa&ion d’ün vent quelconque
étoit moindre fur des ailes qui feroient avec l’axe un angle tel que
ce dernier, que fur celles qui feroient conformes à la théorie
précédente, j’ai trouvé que la différence étoit de 7 ; c eft-a-dire,
qu’ayant deux moulins femblables en tout, excepte dans la feule
circonftance dont je parle, expofés au même vent ; fi celui dont les
ailes font avec l’axe un angle de 5 5 degrés, eft capable d un effort
de 7 fur les fufeaux de la lanterne, celui dont les ailes feroient avec
l’axe un angle de 71 degrés ne fera capable que d’un effort de 5 ; de
forte que l'un des moulins pourroit agir fort rondement avec un
certain vent, tandis que l’autre feroit dans l’ina&ion.
851. Ce défaut n’cft pas le feul qui fe rencontre dans les moulins
à vent : jufqu’ici Image a autorifé les ailes rectangulaires, fans
penfer fi on n’en pourroit pas faire d’une autre figure capable-d’un
plus grand effet avec le même vent ; il eft cependant bien fur que
les ailes ordinaires ne font pas les meilleures, Sc pour en être convaincu
, il 11e faut que fuivre le raifonnement que voici.
L’effet du moulin dépendant de l’impreffion du vent, cette îm-
preffion fera d’autant plus grande que la furface des ailes fera plus
etendue; ne les confidérons d’abord que de la grandeur qu’on
a coutume de les faire, c’eft-à-dire, de 30 pieds de longueur fur
6 de largeur : félon cette proportion la largeur fc trouve la cinquième
partie de la longueur, mais quelle certitude a-t’on que ce
foit la figure Sc la proportion qui convient le mieux ? D ’ailleurs
a - t ’on quelque raifon de mettre la petite dimenfion du cote de
l’axe plutôt que la grande ? Si l’on y prend garde, on verra qu’on
a juftement pris le parti le plus défavantageux, puifque, pour bien
; faire, les ailes devroient être difpofées d’un fens oppofé ; j’entends
que la plus grande dimenfion devroit être du côté de l’axe, Car
comme la longueur du bras de-levier eft exprimée’ par la diftan-
ce du centre de l’axe au centre de gravité de chaque aile, plus le
centrç
C h A P . I I . DE L A MESOPE DU CH OC DU V E N T . 4 1
centre de gravité fera éloigné, de celui de l’axe, Sc pius faction
du vent aura d’avantage. Mais nous avons vu ci-devant ( 849 ),
que le centre de l’axe étoit éloigné, de 20 pieds du centre de gravité
des .toiles, Sc que.l’extrémité des ailes étoit éloignée de 35
pieds du centre de l ’axe ; or fi l’on change la difpofition du rectangle
formé parles toiles, 8c que la. bafe de joi pieds foit toujours
éloignée de 35 pieds de l’axe, comme l’eft ordinairement
celle qui n’eft que de 6 pieds ; alors lé centre de gravité fera éloigné
de 32 pieds du centre de l’axe, 8c par conféquent le bras de
levier par lequel agira le vent, au lieu de 20 pieds en aura 32. Cependant
comme, félon cette difpofition, il y auroit 29 pieds de dif-
tance depuis les ailes jufqu’au centre de l’axe où le vent ne feroit
point d’effet, à caufe que nous n’y fuppofons point de toiles tendues;
M. Parent, pour ne point laiffer de vuide inutile, propofe de
faire des ailes de la figure d’un fedeur d’ellipfe; ou bien que faifint
les ailes reftangulaires, leur largeur fut double de leur hauteur
qui eft le plus grand parallélogramme qui pourroit être inferit dans
un fecteur d’ellipfe, tel. que celui qu’il a trouvé. Mais des ailes
elliptiques paroîtroient J extraordinaires qu’on n’oferoit fe flatter
que lufage les adoptât'quoique les plus avantageufes de toutes ,
!l°n P 1151 que les rectangulaires difpofées du fens que.je viens de
dire. Il eft vrai que ces dernieres ayant une figure moins recherchée,
feroient peut-etre reçues plus volontiers; mais en leur donnant
: beaucoup dp largeur, elles feroient fujettes à- un inconvénient
, dans la pratique, qui eft que devant former un angle de 5 5 degrés
avec .1 axe, une de leurs extrémités ne manqueroit pas, à caufe de
cf ttcm 4e rencontrer le corps du moulin, contre lequel
elle le brileroit; à moins qu’on ne f it faillir .faxe autant qu’il le
faudroit, pour que les ailes puffent tourner librement.
K-.;:Cépendant il eft à remarquer que- dans les moulins, comme aux
autres machines, on retombe-toujours dans le cas delà loi générale
des mechaniques, de ne pouvoir augmenter l’aétion de la puiffance
lans augmenter auflî le tems qu’elle doit employer pour produire
un certain effets Par exemple, ici en éloignant le plus que l’on
|>cut le centre de gravité des ailes du centre de l ’axe, on alonge
a la venté le bras du levier, ce qui foulage beaucoup la puiffance
mais en recompenfe les ailes ne tourneront point fi vite, que fi le
levier etojt plus court. Or comme ce n eft point abfolument de la
plus grande viteffe des ailes que, dépend le plus grand effet du moulin
, mais bien de la plus grande quantité de grain qu’il pourra
moudre a la fois, par conféquent de la force des ailes pour faire
Part. 1. Tome I I . p
Pour qu*un
moulin fajfe le
plus grand, eff
e t , i l fa u t .
que la viteffe
d .s ailes, prife
à Lur*'entre
de gravité, foit^
le tiers de celle
du vent.