
Defcription
d'un moulin à
chapelet pour
tirer Peau des
puits.
F ig . 6 .
Defcription
d'une machine
mue par un
poids pour élever
l’eau avec
un chapelet.
P l a n 6 »
Fig. 5.
33« A r chitecture H y d r a u l iq u e , L ivre IV.
part, pour recevoir l’impreffion du rouet horifontal, £e de 1 3 de
l ’autre pour porter un chapelet avec lequel on puife l’eau. Ce cha:
pelet, qui trempe d’environ 3 pieds dans le puits, eft compofe de
deux greffes cordes faites ordinairement avec du jonc du pays ,
éloignées de 3 pouces l’une de l’autre, fur .lesquelles font attaches
par les deux bouts des pots de terre faits exprès, ou des petits bar-
rillets de bois d’un pied de hauteur fur 5 pouces de diamètre, éloignés
de 6 pouces les uns des autres, qui le vuident dans un bac D ,
d’où l’eau fe décharge par une gargouille K pour couler dans un
canal L au réfervoir de diftribution, placé au pied de la terraüe.
Pour faire mouvoir la machine, il y a deux perches F G , HI>
chacune de 18 pieds de longueur, attachées au Sommet de l’arbre
tournant, dont l’une fert pour y atteler un cheval, 6c l’autre pour
le guider. • _ ’
1346. La fixieme figure repréfente une machine dans le goût
de la précédente, mais beaucoup plus commode ; elle eft compo-
fée d’une manivelle A de 12 pieds de coude, accompagnée d une
volée B , 6c d’une lanterne C de 6 pouces de diamètre, qui s’engraine
avec les dents d’une roue verticale D , dont le diamètre eft
de 4 pieds, fur-le plan de laquelle font placées des chevilles, formant
une fufée qui porte un chapelet, dont les barrillets F fe vuident
dans une auge E ; comme le deffein en repréfente affez naturellement
la dilpofition des parties, je ne m’y arrêterai pas davantage.
. , , .
1347. M, Morel, de qui je tiens la machine précédente, en a
imaginé une autre, pour élever l’eau avec le fecours d’un poids ,
que l’on voit exprimée par la figure cinquième : il fuppofe en premier
lieu que le poids A,qu i pefe 800 livres, peut monter jufqu’à
la poulie fixe M qui le Soutient, 8c qu’il eft accompagné d’une poulie
du retour, qui fait que l’action de fa pefanteur rie doit plus être
comptée que de 4qo livres, étant appliqué à un treuil B d’un pied
de diamètre, autour duquel doit filer la corde.
Il fuppofe en fécond lieu que ce treuil eft accompagné de deux
roues,dentées C , I , chacune de 24 pouces de diamètre, dont la
première s’engraine avec une lanterne D auffi de 24 pouces, 6C que
l’aiffieu de cette lanterne eft commun à une fufée F de 3 pieds
de diamètre, Servant à porter un chapelet qui fe décharge dans
l’auge P. ,,
Pour monter le poids, M. Morel fe fert d’une manivelle F d un
pied de coude, accompagnée d’une volée G 8c d’une lanterne H
de 3 pouces de diamètre, qui s’engraine avec la roue I : or comme
C h a p . III. des M achines mues p a r l’a c t io n du Feij. 337
me entre la puiffance 6C le poids, il y a quatre bras de levier qui
font, le coude de la manivelle de 12 pouces, le rayon de la lanterne
H de - , celui de la roue I de 12, 8c celui du treuil B .lcd ,
on voit que le poids fera à la püiflance (74) comme 16 eft a 1 ; que
par conlequent l'action du poids étant réduite a 400 livres, la puif-
iance ne fera que de 25 livres, qui eft la force quemployera un
homme appliqué à la manivelle pour relever le poids.
Il eft bon de remarquer que tandis que la püiflance fait tourner
la manivelle F 6c le treuil B , le chapelet refte immobile, parce
que la roue C , qui eft accompagnée d’un reffort comme aux tour-
nebroches, eft Séparée du treuil.
Pour eftimer la quantité d’eau que les barrillets N peuvent contenir
depuis la Source jufqu’au Sommet de la iùfec , il faut conft-
dérer qu’entre l’aétion du poids applique au treuil ôc le chapelet,
il y a quatre bras de levier 3 le rayon de la fufee de 18 pouces, celui
de la lanterne D de 12, celui de là roue G , auffi de 12, 8c celui
du treuil B de 6 : d’où l’on tire que le poids de 400 livres eft a celui
de l’eau que le chapelet contiendra dans l’etat d équilibré, comme
4 eft à 13 ainfi les barrillets en montant pourront contenir enfemble
100 livres d’eau, qu’il faudra réduiveà 50 livres pour rompre 1 équilibré.
Quant au produit de ce chapelet, il dépendra de la hauteur
où il faudra élever l’eau, en confidérant que la roue C 6c la lanterne
D ayant le même diamètre, la vîtefle du treuil B fera a celle
de la fufée F , comme le rayon du premier eft au rayon du fécond ,
ou comme 1 eft à 3 3 par conféquent lorlque la corde fe dcrouîcra
fur la longueur d’un pied, le chapelet en fera trois de chemin.
J’ajouterai que pour entretenir l’uniformité du mouvement, la
roue Ç s’engraine encore avec une lanterne K dont 1 aiffieu efhac-
compagné d’une petite volée L: au refte, je ne rapporte cette machine
8e les précédentes que pour fournir des idées à ceux qui fe
trouveront dans le cas d’en faire conftruire pour le meme objet,
c’eft pourquoi je les ai traité Succinctement, n’étant point fufeep-
tibles d’une théorie fort intéreffante,
1348. Si l’on vouloit tirer l’eau d’un puits pour l’élever beau- p* quille ma-
coup au-deffus du rez-de-chauffee, on pourra la raire monter^ y-emV ies
d’abord par afpiration jufqu’à une certaine hauteur, 6c la refouler pompes 4 pi-
enfuite auffi haut que l’on voudra par le moyen des pompes, dont Yanuspourdc-
les pillons répondront à une manivelle attachée a 1 aiffieu d une ver l ’eau d'un
lanterne, qui s’engrainera avec un rouet horifontal, mu par des
chevaux, comme on fait à l’Hôtel Royal des Invalides, ou par j a ni-dc-
des hommes appliqués à une manivelle fimple, qui feront tourner chauffée.
1. Partie. Tome I I. V u