
Description
d'une pompe
pour les incendies
ÿ avec laquelle
on lance
Veau fans interruption
par
le mouvement
d'un feul p if
tort.
Plan, i 5.
Fig. l.
c90 A rchitecture Hydraulique, L ivre HL
dans le récipient qu’il n’en peut fortir dans le même tems. Ainfi
cette eau cil refoulée fans interruption , non-feulement parce qu’il
y a deux pillons qui jouent alternativement , mais encore parce
que la furface de celle du récipient eft prelTée de haut eh bas parle
reffort de l’air, qui refoule avec une force à-peu-près égale à celle
qu’on imprime aux pillons. Par ce moyen, l’eau eft lancée continuellement
avec une vîteflè quiell toujours à-peu-près la même ,
malgré l’inégalité de l’aétion de ceux qui font appliqués au balancier
E F , dont les extrémités font terminées en fourche, comme
on le voit dans la fîxieme figure , afin de pouvoir y enfiler une
poignée allez longue pour que cinq ou fix hommes puilfent agit
de front. Cette figure fait voir aulîi le boyau du cuirD , qui s’a-
juftc avec une boëte de cuivre C , répondant au trou B , par lequel
l’eau eft refoulee dans le boyau, pour être dirigée à l’aide du
tuyau E , dans les endroits embrafés qui ne peuvent être apperçus
du lieu où la pompe eft placée. Au relie, comme cette pompe eft
de même efpece que celles dont j’ai fait mention dans les articles
801 , 887 , je ne m’y arrêterai pas davantage, la fîmple confidé-
ration du profil faifant allez connoître le méchanifme qui lui eft
propre.
1088 . M. Perrault, dans fon Commentaire fur Vïtruve, pag. 3 18,
fait mention d’une pompe de même efpece que la précédente, qui
étoit de fon tems dans le cabinet de la bibliothèque du Roi, laquelle
, dit cet Auteur, fert à lancer de 1 eau. port haut dans les incendies
: ce que cette machine a de particulier, & qui n’ejl point dans les
autres de cette efpece, dont la description Je voit dans le livre des Forces
mouvantes de Salomon de Caux , étant qu’avec un feul pijlon „
par le moyen de l ’air , l’eau éjl poujfêe de maniéré qu elle a un cours
continu , & qui n’ejl point interrompu , lorfque le pijlon attire l eau.
Pour eh juger , confiderez la première figure compofée d’un
corps de pompe A , dont le fond eft percé d’un trou fermé par
une foupape pour recevoir l’eau du bac , dans lequel l ’on fuppofe
que cette machine eft placée. Ce cotps de pompe eft uni à un re-
pient B , par le moyen d’un tuyau de communication C , ayant
a l’endroit E une foupape pour empêcher que l’eau qui eft entrée
dans le récipient n’en puilfe fortir. Ce récipient, qui eft ferme
de toutes parts, comprend dans le milieu un tuyau F D , qui defcend
prefque jufqu’au fond.
Lorfqü’on fait jouer le levier H , auquel eft fufpendu le piftpn,
l ’eau entre d’abord dans le corps de pompe 8c dans le récipient
jufqh’à une certaine hauteur au-defTus de l’orifice D , qui s’y trou-
C h A P . - F V - D E L A T H É O R IE D E S P O M P E S . I 9 I
Tant fubmergé , l’air renfermé dans le récipient, qui n’en peut plus
fortir H fe comprime de plus en plus à mefure que le récipient fe
remplit. Or comme chaque fois que le pifton refoule, le récipient
reçoit plus d’eau qu’il n’en peut fortir par le tuyau FD , dont l’orifice
fupérieur eft beaucoup plus petit que le cercle du pifton , il
arrive que non-feulement l’eau eft lancée avec beaucoup de vîteflè
dans le tems que le pifton refoule, mais qu’elle monte encore à-
peu-près à la même hauteur dans le tems de l’afpiration, par l’action
du reffort de l’air qui prefTe la furface de l’eau pour fe remettre
dans fon état naturel', comme dans l’article 881. Voilà l'énigme
de méchanique deviné par M. du Fay * lorfqu’il vit à Strasbourg
une pompe qui agifloit fans interruption , quoiqu’il n’y eût qu’un
feul pifton, dont M. Jacob Leupold faifoit myftere comme d’une
chofe nouvelle.
La fécondé figure repréfente une autre maniéré de conftruire la
machine précédente , en faifant que l’eau foit lancée par l’orifice
B à côté du récipient A , & non par le fommet, & on y a ajouté
deux corqs de pompes , afin que l’un des leviers E ou F puiffe. travailler
au défaut de l’autre. A l’égard du cercle D , on fuppofe qu’il
marque la furface de l’eau dans le récipient, au moment que le
pifton en refoulant eft parvenu au plus bas , 8c qu’enfuite elle eft
defcendue en C à la fin de l’afpiration.
1089. Voici une fontaine artificielle qui agit par lacondenfa-
tion de l’air, imaginée par Héron , célébré Mathématicien d’Alexandrie
, & qui m’a paru trop ingénieufe pour ne pas mériter de
trouvèrplaceici. Elle eftcompofée de deux vaiffèaux cylindriques
égaux A B C D , EFGH, chacun fermés par deux fonds IK , CD &
EF , GH , dont le premier IK eft à quelque diftance du bord AB,
pour former un petit baiïin IABK. Ces-cfeux vaiffèaux font entretenus
enfemble par un cylindre creux , 4 ,5 , au travers duquel paflè
un tuyau R S , dont un des orifices R eft foudé au fond IK du
baflîn, & l’autre S répond à une petite diftance du fond GH ; la
furface de ce tuyau eft entretenue au fond CD , EF en Y & Z.
Enfuite eft un fécond tuyau T V , dont une des ouvertures V eft
foudée avec le fond EF , 6c l’autre T eft autant éloignée du fond
IK que S l’eftde GH : ce tuyau a auffi fa furface foudee au fond
CD à l’endroit X ; enfin le fond IK eft traverfé par un tuyau PQ ,
dont l’ouverture Q eft éloignée du fond CD , à la même diftance
quelefontT 8i S de ceux qui leur répondent. A ce troifieme tuyau
eft adapté un ajutoir P de 1 ou 3 lignes de diamètre ; cela bien
entendu , voici le jeu de cette machine.
* Hifioire de
l ’Académie ,
année 1715 ,
page 78.
Fig. 1 .
Defcription
d'une fontaine
artificielle ,
nommée | communément
Fontaine Hc-
roniene.
flG. j.