
Lapuijfance
qui fa it agir
une pompe af-
pirante &■ refoulante
, ri ejl
pas uniforme. .
Plan . r .
68 A r c h i t e c t u r e H y d r a u l i q u e , L i v r e III.
Dc-là vient qu’il arrive quelquefois qu’une pompe celte tout-
à-coup d’agir fans qu’on en puiffe deviner la caufe, qui n’eftlcnfi-
ble qu’à l’efprit de ceux à qui rien n échappe ; mais pour ceux qui
n’y entendent pas fineffè, ils la cherchent en vain, 6c croient que
cela vient de quelques défauts de la part des foupapes ou du pit-
ton : on démonte la machine plufieurs fois, on n’y voit que ce que
l’on avoic déjà vu, fans favoir à quoi s en prendre. ^ |
88r Aux pompes afpirantes 6c refoulantes, u arrive ordinairement
que la puiflance qui leur donne le mouvement, n’agit :pas
d’une maniéré uniforme, lorfqu’il n’y a qu’un feul équipage;:car
l’afpiration fe fait fans qu’elle y ait aucune part, le feul poids du
chaffis qui porte le pifton fuffifant pour le faire defcendre ; il n y I
donc que lorfqu’il refoule qu’elle fait effort I a moins qu il n y ait
deux équipages comme en la figure dix-feptieme. Moyennant une
double manivelle, la puiffance agit toujours egalement, puifque
tandis que l’afpiration fe fait d’une part, elle refoule de ^u tre ,
fur quoi il eft à remarquer, que li l’on a un feul équipage qui a
monter l’eau fans interruption, comme dans la figure vingtième,
toutes chofes d’ailleurs étant égales, il faut furmonter unepuii-
fance double de celle qu’il faudrait fi les pillons M 6c X aaflbient
dans deux corps de pompes féparés, comme en la dix-feptieme
figure. Car pour que le pifton M puiffe refouler 1 eau de fon corps de
pompe , il faut que le chaffis Z Y foit accompagne g un poids au-
deffus de la pefantejir d’une colonne d’eau qui aurait pour baie e
cercle du pifton, 6c pour hauteur celle du refervoir au-deffus_du
trou G ; mais quand la puiffance fera remonter le chaffis,il lui faudra
une force capable de furmonter, non-feulement j g g
d’eau que refoule le pifton X , mais encore le poids- dont | M E |
fera chargé ; ce qui fait voir que cette pompe n eft pas auffi'avan-
tageufe qu’elle a pu le paraître lorlque nous en avons fait
criptionf Car on peut avoir le courant d’une nviere, qu tout autre
moteur capable de faire agir deux pompes féparees , qui re-
fouleroient l’eau alternativement , mais qui ne iuffiroient P •
pour faire, par intervalle, un effort double de celui dont ^
voit capable continuellement. Après-tout, fuppofons que le moteur
fuffife, ne vaut-il pas mieux n’avoir qu’un feul corps de pompe
fimple, comme en la figure cinquième ou feptieme, dont la lu-
perficie du cercle du pifton ferait double de la fuperficie de celui
des piftons M ovrX, que d’en avoir un plus.compote qui ne
produirait pas plus d’eau à la fuite du tems ? Pourvu qu il monte
par heure au réfervoir, autant d’eau que le moteur peut en fournir,
Plan . i .
Dé fa u t des
Ch AP. III. DE LA THÉORIE DES PoMPES.,' ’ 6ç)
qu’importe que ce foit par intervalle, ou par un jet continuel. Si
M. de la Hire y avoit pris garde, il auroit peut-être fait moins
d’eftime de la pompe que j’ai citée, puifqu’elle fe rencontre préci-
fément dans le cas de celle dont je parle.
886. On peut dire la même chofe de la pompe exprimée par la
vingt-einquieme figure; car quoiqu’elle foit en partie de mon in-
vention, je ne prétends pas l’épargner plus que les autres. Pour f„nt Monter
que l’eau paffe continuellement au réfervoir, il faut que le pifton r«« »'
en montant refoule deux fois autant d’eau qu’il en peut palier dans y
le même tems par le trou I , afin que celle qui relie dans le récipient
puiffe monter à fon tour pendant Tafpiratipn. Pour cet effet,
le cercle du pifton doit avoir une fuperficie double de celle du trou
I ; d’où il fuit que la puiffance foutient, chaque fois que le pifton
monte, le poids d’une colonne d’eau qui auroit pour bafe le cercle
du pifton, 8c pour hauteur celle du réfervoir, au-deffus du
même pifton. Or fi le diamètre du tuyau montant étoit égal à celui
du pifton, l’eau monterait tout d’une traite au réfervoir, par intervalle
, à la vérité, comme dans la feptieme figure ; mais l’on aura
toujours par heure la meme quantité d eau. Ainfi les pompes vingt
6c vingt-cinquieme ne méritent nulle préférence fur la feptieme,
auffi ne les ai-je rapporté que pour faire voir que quand on n’examine
point les chofes de près, il eft aifé de fe laiffer éblouir par des
avantages apparents; 6c voilà le cas où tombent prefque tous les
Machiniftes. Ils faififfent avec joie une penfée ingénieufe qui fe
préfente, 6C qui donne à là chofe dont il s’agit un air de nouveauté
; auffi-tôt ils publient la merveille prétendue, la multitude
y applaudit. Cependant, tout bien confidéré, il arrive fouvent que
la découverte n’aboutit qu’a rendre une machine plus compofee
qu’elle n’étoit, fans être capable d’un plus grand effet. Car enfin
il faut fe mettre dans l’efprit que les loix de la méchanique ont des
bornes que l’on ne peut furpaffer ; que fi l’on gagne d un cote, on
perd nécelïàirement de l’autre. La plupart, faute d etre convaincus
de cette vérité, ont négligé de rectifier un grand nombre de machines
utiles, pour ne penfer qu’à en produire de nouvelles; cependant
j’ofe dire qu’il relie encore bien des chofes a défricher,
6c fans fortir du fujet que je traite, on va voir qu’il y à,plufieurs
points efféntiels qui femblent être échappés à ceux'qui ont travaille
fur les pompes.
. Rien ne . doit fe fairç au hasard dans la conftruction des machines,
tout y doit être allùjetti à un enchaînement de proportions
qui doivent dépendre d’une fuite de principes; 8c fouvent