
D e quelle
maniéré en
.doit construire
les bajjinspour
être bien étanches.
P-L^lf. 55.
Fig. 2.
416 A r c h i t e c t u r e H y d r a u l i q u e , L i v r e IV.
en 17 1S un magnifique réfervoir de cette cfpece au milieu de la
grande cour des petites Maifons, à Paris. II eft renfermé dans un
bâtiment ifolé qui a intérieurement 3 2 pieds de longueur, fur 18
largeur; dont les murs ont 2 pieds & demi d’épaiflèur, traverfés
par deux fortes poutres, chacune defquelles eft foutenue dans le
milieu par un pilier de pierre de 2 pieds en quarré , & de 20 pieds
de hauteur ; ces poutres fervent à porter le plancher fur lequel eft
alîîs le réfervoir, formé de tables de plomb foutenues par une car-
caflè de charpente, autour de laquelle il y a une galerie de 3 pieds
de largeur. Le réfervoir a 16 pieds de longueur fur 22 de largeur
6c 4 de profondeur, contenant 2S6 muids d’eau , qui coule de-là
dans plufieurs autres réfervoirs plus petits, placés dans les cuifines,
offices , boulangerie 6c blanchirie, d’où elle eft encore diftribuée
par des tuyaux 8c robinets dans tous les endroits de la Maifon où
l ’on peut en faire ufage ; cette eau vient des cuvettes de la fontaine
de la Charité, qui eft fournie par les pompes de la machine
appliquée au Pont Notre-Dame, J’ai cru qu’il convenoit de citer
cet exemple pour donner une idée de la maniéré de diftribuer l’eau
dans une grande maifon ; je reviens à mon fujet.
A l’égard des réfervoirs creufés en terre , on jugera de la conf-
tru&ion qui peut leur convenir le mieux, par celle des baffins, fur
lefquels je vais m’entendre.
1482. Si l ’on confidere la fécondé figure de la planche 5 5 , on
verra qu elle repréfente le profil d’un baffin , tels qu’on les fait
dans les jardins lorfqu’on veut qu’ils foient bien conditionnés 8ç
capables de tenir l’eau comme un vafe. Il y a peu d’ouvragés qui
demandent d’être fabriqués avec plus de foin ; car fi on ne réuffic
pas du premier coup , on ne doit point fe flatter d’en pouvoir réparer
la mauvaife façon.
Après avoir déterminé le diamètre du baffin 6c fa profondeur ,
que nous avons dit devoir être depuis 20 jufqu’à 24 pouces , on-
fait une fouille circulaire, dont le rayon doit avoir 3 pieds déplus
que n’en aura celui du baffin , 8c l’on approfondit auffi de 3 pieds
d e plus qu’on ne fe l’eft propofé ; enfuite on établit une plate-forme
de maçonnerie AB , qui doit régner fur toute l’étendue de l’excavation.
Cette plare-forme doit être faite de briques en mortier
de ciment, fur une épaifleur de 12 pouces ; la brique convenant
beaucoup mieux pour former une bonne liaifop capable d’empêcher
la filtration de l’eau, que fi on fervoit de moilons : après cela
on fait un revêrement AC 6c B D , compofé de même , pour fou-
îerjir les terres, en formant une efpece de cuve.
Cette
C h a p . V . d e l a D é c o r a t i o n d e s J a r d i n s , 417
• Cette maçonnerie étant bien feche, on applique deflùs le fond
Un conroi de terre, glaife EF, de 12 pouces d’épaifleur, préparée
comme nous le dirons par la fuite. Sur ce conroi, on fait une fécondé
plate-forme de maçonnerie G H , encore de 12 pouces
d’épaiflèur, recouverte de dalles ou pierres plates fervant de plafond,
6C on éleve tout autour un encuvement G I , H K , pour
former le baffin, obfervant de laiffer entre cette maçonnerie ( que
l ’on appelle mur de douve , ou mur flottant) 6c le revêtement C E,
D F , un intervalle de 12 pouces, que l’on remplit d’un conroi
de glaife à mefure qu’on éleve le mur flottant, 6c l’on termine
■ le pourtour L N du baffin par une bordure de pierre ou de
gazon.
14S3. Le fond d’un baffin doit avoir une pente douce vers le 11 faut nue lu
côté qu’on aura choifi pour y ménager une décharge lorfqu’on wÆët, -P l1 1 A 1 -s ■ r r - ° r t 1 r une déchargé voudra le vuider, ce qui. le raie avec un tuyau rerme par une lou- de fond & une
pape. On a foin de pratiquer auffi une décharge de fuperficie, * fuperficie,
qui conduit l’eau dans un lieu Bas. pour la faire jaillir une fécondé '
fois dans un autre baffin, 5c de-là dans un troifieme, lorfqu’on a
fuififamment de pente. Quelquefois il y a des baffins où la même
conduite fert de décharge de fond 8c de fuperficie, par le moyen
-d’un tuyau M , entretenu dans un boiffèau, duquel il peut être
Léparé quand on veut, comme dans l’article 1382 ; ainfi ce tuyau
reçoit fans ceflè le fuperflu du baffin, qui va quelquefois fe rendre
dans un aqueduc O , pour couler tout naturellement à fa
deftination.
Près du baffin on fait un regard P , dans lequel eft un robinet
que l’on ferme avec une clef, comme dans l ’article 1417, pour
interrompre,quand on veut le cours de l’eau. On obfervera de faire
paflèrle tuyau de conduite à découvert fur.le plafond du baffin,
afin de mieux remédier aux accidens, 6c de prolonger d’environ 18
pouces ce tuyau au-delà de la fouche pour y ménager une fortie R ,
qu’on tient ordinairement fermée, mais que l’on ouvre au befoin
pour nettoyer la conduite, en laiUànt couler l’eau avec précipitation
, lorfqu’elle fe trouve engorgée. Enfin il convient de fouder
un collet de plomb Q , d’environ 6 poncés de largeur autour du
tuyau, dans le milieu de l’endroit où il traverfele conroi de glaife,
afin que ce collet s’y trouvant bien enclavé, l’eau ne puiflè point
filtrer de ce côté-là,
1484. Sans fe mettre en peine de la couleur de la glaife propre Qualité&prt-
à la conftruétion d’un baffin, on la jugera de bonne qualité lorf- gfffSourUs,
qu’elle fera grade, 8c qu’elle filera quand on voudra la rompre, bafîns.
I . P a rtie . Tome I I . G g g