
Plan. $.
Fig. 1.
Autre maniéré
de faire mouvoir
des pompes
placées
dans un puits.
Fig. i r
On peut fe
fervir de la
fdrced'un cou
rantpourépui-
fer -Veau des
mines.
Fig. 3.
Maniéré de tirer l'eaU' des
puits domefli-
ques, exécutée
aji château
Dorés.
331 A rchitecture Hydraulique, L ivre IV.
HI. Ce varlet, en s’inclinant à droite Se à gauche, fait agir les pif-
tons de deux équipages M , N , de plufieurs pompes afpirantes, qui
élevent l’eau fans interruption, en la faifant monter de cuvette en
cuvette, comme dans l’article 1185. Toute la différence, c’eft
qu’ici le poids des attirails fe trouvant en équilibre aux extrémités
du levier K L , n’op'pofe qu’une foible réfiftance à la puiffance, qui
tire d’ailleurs un grand avantage de la longueur de fon bras de levier,
oûuple du coude de la manivelle; mais auffi les pompes ne
jouent que fort lentement, leurs pillons ne pouvant afpirer qu’une
fois à chaque tour de manivelle.
1337. La fécondé figure repréfente une autre maniéré de faire
agir deux équipages de pompes dans le goût des précédentes, exécutés
proche Valenciennes, pour épuiler les eaux d’une nouvelle
mine de charbon. On remarquera que la chaffe AB de la manivelle
A , fait agir deux varlets BDE, CFG par le moyen de la
piece B C , dont les extrémités jouent autour de deux boulons, £c
que ces varlets élevent alternativement tous les pillons de chacun
des équipages oppofés.
1338. Pour épuifer les eaux des mines de cuivre qui font en
Suede, 8c que l’on ne rencontre qu’à une profondeur extraordinaire,
on emploie en plufieurs endroits de ce Royaume la force
des courans qui fe trouvent quelquefois éloignés de plus d’une
lieue du puits. On aura une idée de ce que l’on pratique dans ce
cas, en confidérant la troifieme figure, où l’on fuppofe qu’un
courant fait tourner la roue A , à l’aiTiieu de laquelle ell une manivelle
qui communique le mouvement à un varletECF par le moyen
d’une bielle pendante CB. Ce varlet, qui ell vertical St qui fe meut
fur un aiffieu D , tire alternativement deux chaînes E l , F K , fou-
tenues de dillance en dillance par des balanciers H , portés fur des
chevalets R , comme à la machine de Marly ; ces chaînes tirent à
elles alternativement la tête de deux autres varlets IG N , Sc KML,
qui font mouvoir les tiges P , Q des pillons qui répondent au puits.
Âinfi 1’ on voit qu’il ne s’agit que de multiplier les chevalets St les
balanciers autant qu’il ell nécellaire, 8t que l’axe de la roue peut
avoir deux manivelles au lieu d’une, qui feront agir quatre équipages
de pompes.
1339 Pour parler auffi des machines propres à tirer de l’eau des
puits domeftiques, la quatrième figure en repréfente une exécutée
au château Darès, à une lieue St demie de Dieppe, autrefois
fort confidérable par les citations qu’en fait Mezerai. Quoique
le puits foit très-profond, on ne laifïe pas, à l’aide de la machine,
C hap. III. des M achines mues par l’action du Feu. '3 5-3
d’en tirer commodément une quantité fuffifante d’eau pour la con-
fommation de la Garnifon, qui ell nombreufe en tems de guerre.
Cette machine eft compofée a’un arbre vertical A , ayant au lom-
met un pignon B , fur lequel une corde fait un double tour ; cette
corde qui paffe fur les poulies qui répondent au puits, porte un
grand feau attaché à chacune de fes extrémités, de manière que
quand l’un monte , l’autre delcend.
Pour donner le mouvement au pignon, fon arbre ell accompagné
d’un affemblage de plufieurs pièces de charpente, lervant a.
entretenir fix bras de leviers, chacun de 7 - pieds de longueur, or
comme le rayon du pignon autour duquel s’enroule la corde n a
que 14 pouces, il fuit que la puiffance n’eft que la fixieme partie du
poids ; ainfi appliquant fur l’étendue d’un pied un homme a chaque
levier, dont la force foitellimée de 15 livres, ils pourront enfemble
élever 13 pieds cubes d’eau ; ce qui fait voir qu au beloin chaque
feau pourroit contenir un muid St demi d eau.
1340. La machine repréfentée par la fixieme figure, remplit
le même objet que la précédente, mais d’une maniéré plus lim
pie, n’étant compofée que d’un treuil accompagné de deux manivelles,
Plan. 5.
Fig. 4.
Autre manière
plus fimple en
ufage dans Les
Pays-Bas.
Fig. 6.
c’eft pourquoi jene m’y arrête pas, St me contenterai de
dire que cette maniéré de tirer l’eau des puits ell fort en ulage dans
les Pavs-Bas.
1341. Les figures 6 ,7 8t 8 montrent encore une maniéré de tirer
l’eau d’un puits fort profond, exécutée au château de Guile, Pour
en juger, on faura que la margelle du puits , élevée de 8 ou 10
pouces au-deffus du rez-de-chauffée, porte un chaffis CD , lur lequel
font affemblés quatre poteaux I , dont il y en a deux pôles aux
endroits G , G , entretenus par la traverfe K, fur laquelle font deux
montans L , L , portant chacun une poulie N de 9 pouces de diamètre.
Au milieu de l’entretoife E eft une crapaudine d un arbre
Defcription
d'une machine
pour le même
ufage, exécutée
'tournant F , ayant un pignon H , fur lequel la corde du puits fait
un tour, 8e de-là vient paffer fur les deux poulies N , N. Enfin aux
extrémités de cette corde font fufpendus des féaux qui montent
'& defeendent alternativement lorfqu’on fait tourner le pignon H
par le moyen du levier M attache a fon arbre.
au château
de Guife.
Plan. 5.
Fig. 6y 7 &
8.
Ne voulant rien laiffer à defirer fur les différehs moyens de tirer
l’eau des puits forts profonds, voici encore de nouveaux exemples,
dont on pourra faire ufage ; il eft vrai que ce fujet elt allez
ingrat, mais je facrifie à fon utilité la fatisfaéHon que je pourrois
' trouver à en traiter d’autres plus fufçeptibles de réflexions cu-
rieufes.