D-efcriptîon
.d ’une pompe
cpai’laquelle or.
peut faire
monter tenu à
une hauteur
.médiocre par
Vaction alternative
du
sha u d & du
froid.
3&.G.. ,1 8.
*4 ARCHITECTURE H YD R AUL IQ UE , L lV R E III.
•l’eau prête à >fe geler , énfuite .dans l’eau tiede, celle - ci pa-
toîtra chaude. De même, lorfqu’en .été on fort d’un air fort
échauffé, pour entrer dans une cave, où il eft beaucoup moin?
chaud, ce dernier paroît froid , 8c devient à l’égard de celui
de dehors, ce que l’eau tiede eft à l’égard de l’eau bouillante.
Au contraire, lorfqu’en hiver l’on fort d’un air très-froid pour
entrer dans une cave, l’air y paroît chaud, parce qu’il a moins
perdu de fon degré de chaleur que celui de dehors, Sc le fenti-
ment qu’occafienne l’air de la cave en été Sc en hiver, doit être
d ’autant plus-vif, qu’en été les pores de notre peau étant fort
ouverts, dès qu’on paffe dans un endroit où l’air n’eft que médiocrement
chaud, il nous furprend en s’infinuant dans l’intérieur
des mêmes pores , lefquels fe trouvant alors très-.chauds 8c très-
fenfibles, font caufe que l’on regarde comme froid, une chaleur
moindre que celle que nous Tentons, au contraire de ce qui arrivé
en hiver, le propre du froid étant de refferrer les pores , mais
qui fe dilatent quand on paife dans un air qui a moins perdu de fa
chaleur.
817. Tandis que nous en femmes fur/faction du chaud Sc du
froid, je crois qu’on ne fera pas fâché, de trouver ici. la deferip-
rion d’une pompe naturelle qui peut élever l’eau à une hauteur mé-
.diocre par le moyen de ces deux ageus.
Elle eft compofée d’un vaifleau fphérique NBAC qu il cou-
- -vient de faire de .cuivre, ,8c.lui donner lé plus, grand diamètre
qu’il eft polhbie ^ à ce vàiftèau font adaptes, vers le bas, deux tuyaux,
le premier NK, qui eft vertical, 8c qui trempe dans, l’eau qu’on
veut élever, doit avoir à fon extrémité K une foupape.
Le fécond tuyau EFG, qui va en montant, aboutit par fon éxtre-
-mité G au réfervoir H où fon veut que l’eau aille fe rendre, Sc
.doit avoir auffi une foupape en F , difpofée de façon qu’étant ferm
é e , l’eau qui eft urne fois montée dans le tuyau ne puiflè plus
defeçndre ; on obfervera que l’autre extrémité G de ce tuyau doit
,être plus élevée que le fomroet de la fthere.
Pour foire agir cette machine, il faut qu’elle foit expofee de
•façon que le J ol ci ! puifïe donner deffùs pendant toute la journée^
.-on commence d’abord par verfer de l’eau dans la fphere, environ
j a il; u'.111 k deux tiers BNC, que fon introduit par un orifice
A qu’il faut eqfuite -fermer, afin que l ’air qui occupera le refte BAG
.de la capacité de la fphere, ne puiffe fortir.
Pour juger de l’efFet de cette pompe, confidérez que l’air rett-
fcrmé da.ns fa partie BAC venant à çtre échauffé par les rayons
C h a p . I. d e s P r o p r i é t é s d e l A i r . 1 j
du foleil, tendra à fe dilater,, 8c preffera la furface de l’eau laquelle
ouvrira la foupape qui eft en F , pouffera celle qui eft dans *
Je ^ tuyau FG , la fera paffer dans le réfervoir H , Sc fuivra le
même chemin pour y couler elle-même, tant que la chaleur du
fdleil donnera allez cle reffort à l’air renfermé pourpreffer la fur-
face BC autant qu’il eft néceffaire. Quand la chaleur fera paf-
fée, la fraîcheur de la nuit fuccédant, les molécules de l’air
intérieur fe refferreront, n’auronc pas tant de reffort que pendant
le jour, & même beaucoup moins que l’air extérieur, parce que
celui qui eft renfermé occupant un plus grand volume qu’au commencement
que la chaleur a a gi, fe fera dilaté dans fefpace
vuide qu’a laiffé l’eau qui eft montée le jour. Car la fphere ayant
été remplie aux deux tiers d’eau, s’il en eft monté la moitié, par
exemple, l’air qui »’occupoit qu’un tiers de la fphere , en occu-:
pera les deux- tiers, 8c: fera dilate du double de l’air extérieur ;
ainfi ce dernier ayant l’avantage preffera la furface MI de Peau
de la fontaine , ou du puits où trempe le tuyau N K , 8c la fera
monter dans le même tuyau pour paffer dans la fphere jufqu a la
hauteur où fon poids , joint à la force du reffort de l’air intérieur,
fera en équilibre avec celui de dehors, 8c l’un Sc l’autre demeure-
ront dans cet état jufqu’au tems où le foleil échauffera de nouveau
l’air intérieur, pour faire monter l’eau comme auparavant : ainfi
la fraîcheur fera monter Peau, pendant la nuit, de la fontaine dans
la fphere , 8c pendant le jour la chaleur la fera monter de la fphere
dans le réfervoir. Au refte cette pompe ne peut guère réullïr comme
il faut, que dans les pays où les jours font fort chauds, 8c les
nuits très-froides. 1
828. L’humidité a la propriété d’augmenter confidérablement L'humüiti
la roi ce du reflort de 1 air • c’eft-à-dire, que fi un air chargé de va- ansmente
peurs-vient à fe raréfier par la chaleur, il fe raréfiedavantage :
alors étant renfermé, il fait beaucoup plus d’effort pour fe ^di- ' -
later, qu’il n’en eût fait, quoique mis en adion avec un même
degré de chaleur, s’il avoir été pur Sc ferein ; ce-qui eft confirmé
par plufieiirs expériences.
, J ai mis plusieurs fois des bouteilles de gros verre bien bouchées
dans de 1 eau bouillante ; celles où il n’y avoit que de Pair
ne caffoient point , mais les autres où j’avois jnis une demi-cuillerée
d’eau, éclatoient un. moment après avec une orande dé-
tonnation. Nous verrons par la fuite, en expliquant les machines
qu on fait agir par 1 adion du feu, que fi l’on renferme dans
un yaiffeau de fer ou d’airain bien bouché, de l’eau 8c de l’air,
Part.l. Tome ITm - py