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 d i reflort de l’air s’affoiblira à proportion qu’il fera moins refferré;  
 mais  comme, fuivant M. Papin,  il  doit toujours y avoir  dans  le  
 cylindre de  l’eau fur la  hauteur d’un pied au moins,  on  voit  que  
 l’air n’occupera jamais dans fa moindre condenfation que les deux  
 tiers de l’efpace où  il  a  coutume d’être renfermé, & que dans  cet  
 état,  fa  force fera encore capable de foutenir  le poids  d’une  colonne  
 d’eau de  16 pieds de hauteur au-delfus de celle  de  31  pieds  
 qu’il  foutient ordinairement. 
 M.  Papin prétend avoir tiré  des expériences qu’il a faites, que  
 la force de la vapeur fera capable de pouflêr le pifton ST de bas en  
 haut  avec  une  force équivalente au poids d’une colonne d eau de  
 Cj(   pieds  de  hauteur ; d’où  fouftrayant  la  refiftance de  1 air  extérieur  
 ,  égale au poids  d’une  colonne  de  31 pieds,  il relie  64 pieds  
 pour  la hauteur  de  celle que  le  pifton  pourroit  refouler. Ainfi  en  
 admettant  fes expériences,  la  force  de  la vapeur  fera  capable  de  
 contraindre  l’air du cylindre MN à n’occuper  plus  que  le  tiers de  
 l’efpace  qu’il  occupoit auparavant, parce  que  le  robinet  E  étant  
 ouvert  St  l’àutre P fermé, le pifton  aiîra refoule  1 eau  dans le cylindre  
 jufqu’aux  deux tiers de  fa hauteur. 
 M.  Papin prétend  encore  que,  lorfque le niveau de.1 eau  dans  
 lé  vaiflèau  Y   fera  élevé  de  B  pouces  au-deflùs  du  robinet P ,  St  
 qu’elle  pourra  s’introduire  dans  la  pompe  par  une foupape  dont  
 le diamètre fera de  8  pouces, cette eau remplira  la  pompe  en une  
 fécondé  de  tems.  Il  ajoute  auffi  que quand  la  foupape  placée  à  
 l’endroit K aura  6 pouces de diamètre,  la force de la  vapeur  fera  
 palier  en moins  d’une  fécondé  de  tems  100  livrés .d eau  dans  le  
 cylindre M N , d’où il  conclut que la pompe pouvant fe remplir en  
 une  fécondé &  fe vuider dans  le même tems.,  l’opération  ne  durera  
 pas plus  de  deux  fécondés. 
 Comme  la plus grande  condenfation  de  l’air  dans  le cylindre  
 fera capable de foutenir une colonne d’eau de 64 pieds de hauteur,  
 St que lorsqu’il fera forti  100 livres  d’eau  par le tuyau Q , la force  
 de l’air  fera réduite à ne pouvoir  plus  foutenir  qu’une colonne, de  
 j 6 pieds;  il  arrivera  que  fa  force  moyenne  fera  équivalente  au  
 poids d’une  colonne  d’eau  qui auroit 40 pieds.de hauteur, qui  eft  
 la  force fur laquelle il faut compter pour eftimer celle de l’eau qui  
 fortira par le tuyau Q , pour  faire tourner  la  roue  qui en  recevra  
 l’impreffion.  .  ‘ 
 Il eft bon  d’obferver que M. Papin compte que l’eau qui fort du  
 cylindre  pour  faire tourner  la-roue,  pourra être ramenée dans  le  
 vaiflèau Y ,  de  là  paflèr  dans le  cylindre,  pour  jaillir fur  la  roue 
 C hap.  III.  d e s   M a c h in e s   m u e s   p a r   l ’ a c t i o n   d u   Feu.  331  
 comme auparavant, c’eft-à-dire qu’elle circulera continuellement,  
 mais  il  n’en donne pas.le moyen.  ’ 
 Pour donner plus  de  force à la  vapeur, M. Papin propofe d introduire  
 dans  le  corps dé pompe au-deflùs  du  pifton des  fers tou-  
 ges qui demeureront fufpendus dans un  tuyau V , ferme par en bas  
 pour empêcher  que  l’eau  11’y  entre ;  ainfi il faut  concevoir que  ce  
 tuyau eft adapté.à un trou pratiqué au fommet de la pompe , ferme  
 par un  couvercle L , St  que  le  pifton eft percé  pour pouvoir glit-  
 fer le  long dp  ce  tuyau; mais les fuj étions  que ces fers rougesoc-  
 cafionneroient  pour  les  renouvelle!- fort  fouvent,  me  paroiffant  
 impraticables,  je  ne  m’y  arrêterai pas,  8t  fupprimerai  tous  les  
 avantages  que M.  Papin  croit pouvoir en tirer.  Au  refte  j en  ai  
 allez dit fur fa machine, pour qu’on puiflè en faire le parallèle avec  
 celle de M. S  ave r i, qui eft le principal objet que je me fuis propofe. 
 J’avois auffi deflèin de rapporter le moulin à feu de M. Amontons,  
 pour faire  voir  qu’il  peut être appliqué bien plus  commodément  
 aux  machines  que  ce  que  propofe M.  Papin ;  mais  comme  ce  
 moulin fe trouve bien expliqué  dans  les Mémoires de 1 Academie  
 Royale des Sciences; année  1699, j’y  renvoie  ceux qui feront curieux  
 de  le  connoître,  pour ne  m’occuper que  de  ce qui me  refte  
 à  dire  fur  les  différens  moyens  de  tirer  l’eau des  puits  fort  profonds. 
 1335. J’ai dit ( r 18 5 ) qu’à cinquante ou foixante toifes du puits qui  ^Expfoaûà*  
 répondoit à la machine, à feu exécutée à Frefnes, il  y en  avoit un  ^ *sj  
 autre fervant à tirer le charbon de la folié. On jugera de cette ma-  ie charbon des  
 noeuvre en conlïdérant  la  première  figure de la Planche  cinquie-  sdcVrty  
 mé,  qui  repréfente le  profil  de la  partie  fupérieure  du puits  dont  ^   
 nous parlons, au-deflùs duquel eft une poulie A ,  portant une chaîne  
 à laquelle  eft  fufpendu  un  feau,  de la capacité d’environ  6  pieds  lGl  
 cubes, qui fert à enlever le charbon. Des chevaux atteles aux limons  
 B , C , d’un arbre vertical D E , font filer la  chaîne  fur un tambour  
 FG , ayant la  figuré d’un cône  tronqué,  dont  le  diamètre  moyen  
 eft de  7 pieds. Quand  le  feau eft  parvenu au  fommet du puits,  il  
 fait fonner un timbre qui  avertit qu’il faut  le  vuider ; aufli-tot les  
 chevaux s’arrêtent &C le mettent d’eux-mêmes dans une fituation 
 oppofée pour tourner d’un fens  contraire (718). 
 13  3 é.  Il  y  a encore un  autre  puits  dans le voifînage de Freines  Lc^chnaux  
 fervant en même tems à tirer le charbon 8c a epuifer les eaux d une  
 folle  ou  mine,  féparée  de  la précédente :  pour  cela,  laiffieu  de  vent  a,.vy  m  
 l’arbre tournant DE eft accompagné d’une manivelle H , qui com-  
 muniquc fon mouvement à un varier KIL par le moyen de la chafle  la mjnc_ 
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