
application
du tympan
pour tirer l'eau
d'un puits.
Plan. 4.
Fig. i , 3,4
& 6.
Defcription
de la machine
dont on f e fert
proche <V A n gers
, pour
épuifer Veau
des carrières
d'ardoifes.
334 A rchitecture Hydraulique , L ivre IV.
1341. La iixieme figure de la quatrième Planche repréfente
un puits couvert d’un chapiteau, foutenu par 8 poteaux pofés fur
des dés de pierres de taille, dans lefquelles ils font un peu en-
caftrés. Au-deffùs de ce puits eft un treuil fervant d’aiflieu à un
tambour B de 3 pieds de diamètre, fur lequel une corde qui aboutit
à deux grands féaux, fait un tour ; à l’une des extrémités de ce
treuil eft une roue creufe ou ùmpan A , de 13 pieds de diamètre
fur 30 pouces de largeur, afin que deux hommes y puiflènt marcher,
de front, comme on fait dans celles des grues. On a encaftré
dans la margelle du puits deux pièces de bois F , pôur porter les
biais c échancrés en portion de cercle, comme on le voit exprimé
dans la quatrième figure, pour recevoir l’eau des féaux, 8c la
porter dans des auges de pierres D , qui font couvertes St garnies
chacune d’un robinet E.
Pour qu’un des féaux G fe vuide de lui-même tandis que l’autre
puife, chacun eft fufpendu par deux tourillons à une anfe placée
vers le milieu de fa hauteur, de maniéré cependant que la partie
d’en bas fe trouve plus pefante que celle d’en haut, à laquelle
on a attaché un demi-cercle de fer, fervant à accrocher le feau
aufli-tôt qu’il eft arrivé au fommet du puits. Cependant comme il
eft difficile d’agencer le crochet, de maniéré qu’il ne fe perde
beaucoup d’eau quand le feau commence à s’incliner, il me paroit
que le demi-cercle dpnt nous parlons feroit mieux placé vers fon
milieu qu’au fommet ; on jugera de la différence de ces deux manoeuvres
, en confidérant les figures 1 St 3, qui en expriment l’effet
en grand.
La figure 5 eft un château d’eau qui montre de quelle maniéré
on peut diftribuer les eaux d’une fource aux différems quartiers
d’une ville; mais comme ce fujet appartient au quatrième chapitre,
St que cette figure ne remplit point exactement fon objet,
je prie le Ledteur d’en faire abftracfcion, l’ayant donné à graver
dans un terns où je n’avois pas fur la diftribution des eaux au Public,
toutes les connoiffances que j’ai acquifes depuis.
1343. On trouve dans le Traité d’Architecture de Savot, la
defcription d’une machine dont on fe fert proche d’Angers pour
épuifer l’eau des carrières d’ardoife ; cet Auteur fait un grand cas
de cette machine, St il dit qu’il n’en trouve point de plus aiféenide
plus grande exécution , un cheval tirant d’un puits de zz toifes de profondeur
3 o muids dleau par heure. Il eft furprenant qu’après ce éloge
il n’en ait point rapporté le deffein, fe contentant d’en donner le
devis, qu’il dit avoir été dreiïe pour M. le Préfident Jeannin ;
C hap. III. des Machines mues par l’action du F eu. 335
c’eft fur ce devis que j’ai tracé la figure troifieme de la fixieme
Planche, dont voici l’explication.
Cette machine eft compofée d’un rouet horifontal B , dont 1 arbre
tournant A foutient un limon C de 14 pieds de longueur ; ce
rouet, qui a 11 pieds de diamètre, a ù. circonférence accompagnée
de 80 dents, qui s’engrainent dans une lanterne verticale F de 7
pieds de diamètre, ayant 40 fufeaux. L aiffieu D de cette lanterne a
10 pouces en quarréfur 18 pieds de longueur, 8c fert a faire tourner
une double fufée Ê de 3 pieds de diamètre, fur laquelle filent
alternativement les deux cordes qui font attachées aux féaux H ,
dont la première figure repréfente la difpofition, lorfquils font
prêts à s’accrocher pour fe vuider dans 1 auge G.
1344. Voici encore une machine fort commode pour tirer 1 eau
d’un puits, exécutée à S. Quentin, dans la maifon d un particulier,
elle eft compofée d’un treuil E, ayant dans le milieu une fulée r
de 11 pouces de diamètre, fur laquelle la corde, qui répond aux
deux féaux G , fait un double four. Ce treuil eft accompagne d’une
roue dentée D de 3 pieds de diamètre, qui s’engraine avec une
lanterne C d’un pied, dont l’aiffieu porte une volée B pour entretenir
l’uniformité du mouvement que la puiffance communique a
une manivelle A de 11 pouces de coude.
Suivant ces dimenfions, trois tours de la manivelle en feront
faire un à l’aiffieu, êt le feau montera d un pied. Quant au rapport
de la puiffance au poids, on voit qu’il eft comme i à 6 ; ainfi un
homme peut aifément élever deux pieds cubes d eau. On n a point
marqué dans la figure les pièces qui foutiennent cette machine,
parce qu’il fuffifoit d’en faire voir le m é c h a n ifm e q u ’i l eft aifé
de les imaginer. . ’
1345. La féconde figure repréfente une maniéré de tirer 1 eau
des puits,fort en ufage en Efpagne pour arrofer les jardins. Il faut
etre prévenu qu’en ce Royaume les puits des jardins y qui nont
qu’environ 36 pieds de profondeur, font de figure elliptique, le
grand axe ayant 12 pieds &. le petit 4 J qu il y 3- une terrafle circulaire
de 7 à 8 toifes de diamètre fur 4 3 5 pieds de hauteur au-deflus
du rez-dç-chauffée, revêtue de maçonnerie. ^
Au centre de cette terrafle eftu'n arbre tournante,fervant d aif-
fieu à un rouet horifontal A de 12 pieds de diamètre, accompagné
de 5 5 chevilles, tenant lieu de dents^qui s engrainent avec
celles d’un fécond rouet vertical B , ayant 10 pieds de diamètre,
placé dans le pifits E , les chevilles de ce dernier ont 24 pouces de
longueur, êt faillent des deux cotes des jantes de 7 pouces dune
Pl a n . G.
Fig . 3.
Machine pour
tirer Veau
d’un puits ,
exécutée à S.
Quentin.
P l a n . G.
F ig . 4 .
D é quelle maniéré
on tire en
Efpagne Veau
des puits pour
arrofer les jardins.
Plan. 6.
Fig . u