
 
        
         
		i ç )6  A r c h i t e c t u r e   H y d r a u l i q u e ,   L i v r e   III.  
 ne fût-ce que pour  en  raifonner  avec  plus de jufteffe  que  ne font  
 la  plupart  de  ceux  qui  croyent  l’entendre. A   cette confidération  
 j’en ajouterai une plus effentielle encore,  qui eft que dans bien des  
 occafions  on  peut en  tirer  des  pièces pour s’en fervir  utilement,  
 cette machine en comprenant de  fort ingenieufes qu on ne trouve  
 point  ailleurs. 
 J’en  ai cherché long-tems les plans 8c les profils fans avoir pu les  
 trouver, car ce n’étoit pas une petite affaire que  de prendre la peine,  
 de les  aller lever moi-même fur  les lieux ; heureufement un de mes  
 amis qui les avoit, a  bien voulu me les  communiquer. Pour m af-.  
 furer s’ils étoient exacts 8c  pour en faire la defeription,  j ai  patte  
 huit jours à la Machine ,  ou M.  Delefpine  ,  qui  en eft le Controleur  
 , m’a donné tous les éclairciflèmens que  je pouvois délirer..  ■ 
 Cette machine eft fituée entre Marly 8c le village de Lachauffée  
 à  cet endroit, la riviere eft barrée en  partie par la machine,  8c par  
 une peffiere  ou  digue  qui  fait  regonfler  les  eaux.  Pour ne  point  
 interrompre  la navigation  ,  on a pratique a deux  lieues au-deflùs.  
 de Marly,  un  canal pour le paffage des bateaux. On a auflî  conf-  
 truit un brife-glace à  30  ou  3 5  toifes  de la machine , pour cn:pc-  
 cher que les glaces ou les,bois entraînés par le courant nel endommagent  
 ;  pour mieux garantir les vannes qui  repondent aux; roues  
 de  la machine, on a fait encore un  grillage de poutres,  qui arrête  
 tout ce  qui feroit échappé au brife-glace. 
 La machine eft eompofé de proues ; elles ont toutes pour objet  
 de faire agir les pompes qui  forcent l’eau de monter jufques fur,1a  
 tour  élevée  au fommet de la montagne,, où elle fe reunit a la fortie  
 de plufîeurs  tuyaux, pour couler fur un aqueduc, 8c fe rendre d,ans,  
 les  réfervoirs  qui la reçoivent.  Comme il fuffit d entendre tout  ce  
 qui appartient à une de cés roues pour juger de 1 effet des autres,qui  
 ne  font que répéter à-peu-près la même manoeuvre,  je vais m attacher  
 à en  faire  le détail partie à  partie , pour ne point embraflèr  
 trop d’objet? à la  fois. 
 P ia n .  17.  1094. La  première figure de la planche dix-feptieme  reprefente 
 Defeription  le plan 8c  le profil  d’une  roue de la machine 8c des parties les  plus  
 i l  i* Machine  générales  qui  y  répondent depuis  la  riviere  jufqu’à  l’aquéduc-  
 ie Marly.  C ette roue ^ qU; eft marquée par le nombre, 1 ,a  un courfier fermé  
 par une vanne comme à l’ordinaire : fon mouvement produit deux  
 effets : le premier  eft de faire  agir des pompes afpirantes  8c refoulantes  
 , qui font monter l’eau, par le tuyau 3 ,1 15  o pieds de hauteur  
 dans le puifard4 , éloigné  de la riviere  de  106 toifes ; le fécond eft  
 de mettre en  mouvement les balanciers  5  8c  6 ,  qui font agir des 
 € h A P .   IV.  D E   L A   T H É O R IE   D E S   PoMPES.  T y j 
 pompes  refoulantes placées  dans  les  bâtimens 7 8c  8. Celles  qui  
 répondent au  premier puifard 4 ,  reprennent  l ’eau qui a  ete élevee  
 à mi-côte  8c  la font monter par  le tuyau  10  dans  le  fécond puifard  
 9  élevé au-deflùs du premier de 175  pieds, ,8c, éloigné  de 314  
 toifesde la  riviere. De-là  elle  effreprife  de nouveau.parles pompes  
 qui font'clans le bâtiment 8  , qui la  refoulent par le tuyau  11  ,  
 fut la  plate-forme  de  la tour  1 1 ,  élevée  au-deflùs du  puifard fu-  
 périeur de  177 pieds , 8c de  501 pieds, au-deflùs de la riviere,  dont  
 elle eft éloignée de 614toifes.  De-la  l’eau coule naturellernent fur  
 un  aqueduc,  en fuivant  la pente qu’on lui a donnée,  jufqu’auprès  
 de  la grille  du'Château  de  Marly,  d’où  elle,  defeend  dans  les  
 grands réfervoirs , qui la  diftribuent aux jardins 8c bofquets. 
 Pour  bien entendre  de quelle maniéré  la roue fait  agir les par-  
 tiesqui  donnent le mouvement aux pompes  dont  je viens de faire  Plan,  17-  
 mention, il  faut ,  en fuivant  ce que je Vais  expliquer ,..faire  beau-  &  18-  
 coup  d’attention  aux figures 1 , 3 , 4  M &  6 * & prendre garde que  
 les lettres ôc  chiffres femblables qui  les accompagnent font appliqués  
 aux mêmes pièces de differens-fèns..  ,  :  :  } 
 109 5. D ’abord on a formé fur le lit de la riviere un radier qu on-  
 a  rendu  le. plus  folide  qu’il  a  été  poflible par des. pilots  8c  pal-  
 planches , garnis de maçonnerie,ainfi qu’on  le pratique en pareil-  
 cas; c’eft ce qu’on remarque  dans la  troifieme 8c la  quatrième fl—  
 mires- A   14-pieds aü-deffus  de ce radier on a- établi un plancher ou  
 pont , qui fertàfoutenir lcs-pompes 8c  tout ce qui leur  appartient ,  
 comme on en  peut juger  par  la féconde  figure,  qui  fait voir  que  
 l’arbre  de  la roue eftaccompagné de  deux manivelles  13 , 1 4  ;  a  
 cette derniere répond une bielle  1 y ,   quon ne peut bien diftinguer  
 que dans  la  troifieme figure,qu’il fautfuivrerelativementa cequi  
 regarde  la  fécondé.  A  chaque  tour de manivelle  cette bulleriait  
 faire un mouvement de vibration  au varlet  16 fur  fon effieu. A   ce  
 varlet eft 'attachée une autre bielle pendante  17  ,  qui  eft  accrochée  
 au balancier  18  ,aux extrémités duquel font deux,poteaux pendans  
 ly   portant chacun  4 .piftons qui jouent  dans  autant  decoips  de-  
 pompe, marqués au plan par le nombre 10. 
 Quand la manivelle 14 8c le varlet  16-font monter la  bielle  17, 
 les  piftons qui  répondent  à la  gauche, du balancier  afpirent  leau. 
 pat  les  tuyaux  11 qui trempent  dans la rivière, tandis que  eeux.de  
 la gauche larefoulent pour la faire monter dans-le tuyau 1 1 ,  d où  
 elle-  paffe  dans  le  premier-  puifard.  Lorfque  la manivelle  tire a  
 foi  le  varlet  1 6  ,  le  balancier  18  s’inclinant  dun  fens  oppofe  au,  
 précédent, les piftons de la gauclie refoulent, 8c ceux  de la droite