
72 A r c h i t e c t u r e H y d r a u l i q u e , L i v r e III.
nouvel accroiffement de force, à mefure que la ligne IL appro-
cliefa de FH , parce que la hauteur de la colonne H L , qui poulie
le pifton de bas en haut, diminuera félon que le pifton montera,
au lieu que celle qui le preffe de haut en bas demeurera toujours
la même. Ainfi quand le pifton fera parvenu au point t , c elt-a-
dire, quand la ligne IK prendra la place de FG, la puiffance X portera
tout le poids de la colonne ICD K , qui par fa nouvelle fituation
fera devenue FABG. '.
Il eft aifé d’appliquer ce qui précédé aux pompes alpirantes ;
car faifant abftra&ion de la communication S T , pour ne conli-
_ dérer que le tuyau PV , dont le bout SV trempe dans l’eau, repre-
fentée par la ligne Q Y , l’on pourra prendre HT pour une colonne
d’eau de 31 pieds de hauteur, équivalente au poids de latmol-
phere (790) qui preffe la furface Q Y , autour du tuyau d afpiration
PV, 8c qui foutient celle qui feroit élevée dans le meme tuyau, la-
qilelle étant en équilibre avec la partie LT, de la colonne H l ,
l’autre partie HL exprimera ce qui refte du poids de 1 atmolphere
pour pouffer le pifton de bas en haut. Celui-ci étant auffi prelie de
haut en bas par le poids de toute l’atmofphere, équivalent a celui
de la colonne d’eau ICD K , dont la hauteur DK eft encore de
11 pieds, il fuit que retranchant la hauteur HL ou GK de D K , H
reliera la colonne F C D G , ou fon égale Q IK R , pour exprimer
la partie du poids de l’atmofphere qui prefle abfolument lur le pu-
ton , par conféquent la force de la puiflànce X ,
' Si l’on vouloir que la puiffance X f ît monter le pifton de Ken
G , d’un mouvement uniforme, il eft confiant que la force quç .
nous venons de lui attribuer ne fuffiroit pas, parce qu a melure
que le pifton montera, il fera chargé d’un plus grand.poids, qui
approchera toujours de plus en plus d’égaler la totalité de celui de
l ’atmofphere. Ainfi il faudra que la puiffance acquierre a chaque
inftant de nouveaux accroiffemens de force, félon l’ordre des termes
d’une progreffion arithmétique, pour fuppléer à Paétion de la
partie du poids de l’atmofphere, exprimé par la colonne HL qui
pouffoit le pifton de bas en haut, 8c qui ira toujours en diminuant,
ôc fe terminera à zéro, au moment que la bafe IK fera parvenue d
la hauteur FG, c’eft-à-dire, à 31 pieds au-deffus de la furface Q * ;
alors la colonne qui le preffe de haut en bas, fera égale au poids
- de l’atmofohere.
Remarque 890. Il fuit de-là, i°. que la force de la puiffance qui afpire 1 eau
eJcntUUc dans une pompe, doit être au moins égale au poids de la colonne
P°CrYeim d’eau qui auroit pour bafe le cercle du pifton > St PPur buteur h
•“ diltancç
C hap. III. de la théorie des P ompes. 73
diftance de la fource au pifton, lorfqu’il eft parvenu dans la plus
haute élé vation ; à quoi il faut ajouter le poids de l’eau dont le pifton
eft furmonté, lorfqu’il s’élève au-deffus du terme de l’afpira-
fion pour la dégorger dans une cuvette ou réfervoir.
i°. Que la grofleur du tuyau d’afpiration eft indifférente à la
puiflànce qui éleve le pifton, puifqu’elle foutiendra toujours le
même poids, f 3 <fo )
30. Que la hauteur où l’on veut élever l ’eau, étant déterminée
au-deffous de 31 pieds, il n’y a pas plus d’avantage de la faire
monter par afpiration de S en IK , que fi le pifton la puifoit dans
la fource même, 8e qu’il fût réellement chargé d’une colonne d’eau
égale à IQRK, dans le cas où le corps de pompe NFGO, feroit
d’une grofleur uniforme fur toute la hauteur, c’eft-à-dire, qu’il devînt
femblable au tuyau FQRG. Voilà l’explication que j’ai promis
de donner de la pompe dont il a été fait mention fur la fin
du premier volume, articles 757, 758..
Sur les diamètres des corps de pompe, ou. des pijlons.
Quand on veut déterminer les dime-nfions d’une pompe, il
faut, avant toutes chofes, connoître, i°. la quantité de mouvement
qu’aura la force motrice qui doit la faire agir ; z°. la hauteur
à laquelle il faudra élever l’e^u au-deffus de la fource, foit en
afpiranr ou en refoulant, ou des deux maniérés enfemblc ; car
c’eft de-là que doit dépendre la grofleur du corps de pompe, ou le
diamètre du pifton, qui eft la première dimenfion qu’il faut déterminer
pour être en état de régler les autres.
891. Selon le principe général de la méchanique, on fait que
le produit de la puiffance motrice, par fa vîteflè, eft toujours égal
au produit du poids par fa vîteffe; (85, 89) 8c comme il fera aifé
de connoître la valeur du poids que la puiflànce peut élever, de
quelque maniéré que la machine foit conftruite, nous -n’aurons
ici égard qu’à ce poids, fans nous mettre en peine de fa vîtefle.
Ainfi nous fuppoferons d’abord qu’il eft queftion d’une pompe af-
pirante, comme celle de la première figure de la planche première.,
qui doit fervir à élever l’eau à 16 pieds de hauteur pour la
décharger dans une cuvette ; 8c que la colonne d’eau que la puil-
fance peut foutenir, indépendamment de la charge du pifton 8c
des ferrures qui l’accompagnent, eft équivalente à un poids de
3 60 liv. Il s’agit de fav.oir quel doit être le diamètre de la bafe de
cette colonne, puifqu’il fera le même que celui du pifton, ou du
qprps de pompe, par l’article 3 60.
P a r t .- I . Tome I L
dune puijfun•
ce qu i fa it agir
des pompes*
L è diamètre '
d’un pifion
doit être proportionné
à la
puiffance qui
fa it agir la
‘pompe.
Plan. i .
Fig» 1.
K