
ü 4 A rchitecture Hydraulique, Livre IIISur
les Pijlons.
Les piftons dont on fe fort communément peuvent fe réduire a
deux elpeces, qui font les piftons percés & les piftons pleins : le®
uns &c les autres fe font ordinairement de bois. Comme on en a
donné la defcription dans les articles 866, 870, je n’cn ferai mention
préfentement que pour en examiner les défauts, afin d’y re-
médier par une conftruction plus parfaite.
'^‘‘du'trôn 953- Le principal inconvénient des piftons de bois qu’on eft-
deYpiftonspir- obligé de percer, vient dn trou qui afroiblit confklérablement
«i dépend de ]c barillet, fur-tout quand il faut faire ce trou un peu grand, afin
l^ ea u “gû!doit (lue l’eau qui doit y paflèr , quand le pifton defcend ,.puiffo mon-
y paffer dans ter fans contrainte ; autrement il trouveroit une grande réfiftance
un‘ems dites- sçj avojj- 4 pieds de jeu, Sc qu’il fût obligé de parcourir cet efmine
6*. du , s .1 / e VP,. 1 . . , - , -
poids dont le pace en deux lecondes de tems, comme a la macnine de frene »,
pifton eft cher- proche Condé , rien ne devant être forcé dans les machines ;.
fans quoi l’on employé fans le fçavoir une partie de l’aétion du
moteur à la deftruétion de la machine même. (903 } Pour ne pas.
tomber dans ce cas , il faut avoir pour maxime, que lorfqu’u»
pifton percé defcend, fon propre poids doit fuffire pour contraindre
l’eau qui eft dans le fond du corps de pompe , a palier naturellement
au travers du trou , dans le tems qu’il met à defcen-
dre. Or comme ce tems eft déterminé par la vîtefle que doit avoir
la machine, relativement à celle du moteur , on voit que cela
dépend de fa quantité d’eau que le pifton afpire à chaque relcvee,,
èc de la grandeur du paflâge qu’elle doit traverfor. ■
Plan. i . Pour mieux expliquer ma penfée, fuppofons que l’on a1 un corps
ïio. 8. de pompe AB de 8 pouces de diamètre intérieurement, que le-
jeu du pifton eft de 6 pieds , & qu’il parcourt cet efpace endeux
fécondés ; il afpirera à chaque relevée environ 74 pintes1 d’eau
qui devant paflèr par le trou Z , dans le tems qu’il employera a.
defcendre ; on demande quel eft le poids dont il faut qu’il foit:
chargé afin de refoujer l’eau, de façon qu’elle palïè en deux fécondés
au travers du trou Z , qu’on fuppofe de trois pouces de
diamètre , qui eft le plus qu’on puiffè lui donner, eu égard a celui
du corps de pompe, pour ne pas trop affoiblir le barillet. Car
on font bien que la quantité d’eau qui pafïèra a travers le piftorn
dans un tems déterminé, doit dépendre de la grandeur du trou „
& de la vîtefle que lui donnera le poids dont il fera charge ; ( 901- )
c ’eft pourquoi ce problème fe réduit à fçavoir quelle hauteur
C hat. III. d e la T héorie des P ompes. 115
d’eau il faudroit donner à un refervoir percé par le fond d’un trou
de trois pouces de diamètre , pour qu il en forte 74 pintes ou
.148 livres en deux fécondés ( 467 ).
.9 54. Si le pifton avec fon équipage pefoit moins que la colonne
dont il s’agit, il faudroit pour ne rien forcer agrandir le trou Z
pour fuppléer à la vîtefle que l’eau aura de moins, n’étant point
refoulée par un poids convenable. Pour cela il faut que les fu-
perfiçies des deux trous, & les vîteffes de l’eau qui doit y paffer com-
pofent quatre termes réciproquement proportionnels. Mais comme
les poids dont nous parlons , peuvent être exprimés par des
colonnes d’eau qui ont pour bafe le cercle du pifton , & que
les racines quarrées des hauteurs de ces colonnes expriment les
vîteffes de l ’eau , on pourra en leur place prendre les racines
quarrées des poids dont le pifton feroit chargé, fans fe mettre en
peine de leur nature.
' Les deux réglés précédentes pouvant avoir leur applica tion dans
la conftruction des piftons, afin de les percer relativement au diamètre
du corps de pompe, au poids du pifton, à fon jeu 5c à fa vîtefle
, j’ai été bien aife que l’occafion les ait fait naître, pour montrer
que rien n’eft indifférent quand il eft queftion de bien proportionner
les parties d’une pompe. Au refte , on peut conclure de
tout ceci que les piftons de bois ne font pas auffi commodes qu’011
fe l’étoit imaginé , puifqu’on ne peut les percer par un trou d’une
grandeur raifonnable , fans rifquer de les rendre trop fbibles 8c
fujets à de continuelles réparations ; c’eft pourquoi je vais en décrire
un autre beaucoup plus folide,
955. Le pifton dont je parle eft développé par les figures 14 ,
1 7 , 18, 19, zo, ai Sc 11 ; la quatorzième repréfente une boîte
de cuivre, à-peu-près femblable à celles qu’on met dans les moyeux
des roues, elle forme le corps du pifton , qui a la figure d’un cône
tronqué avec un petit rebord CC. La figure dix-huitieme en fait
voir le profil, Sc la dix-neuvieme le plan fuperieur, où l’on remarquera
que cette boîte eft traverfée d’une barre D D , percée d’une
mortaife E. Sur la furface de la boîte eft appliquée une bande de
cuir A A ( fig. 1 8, 10 ) embraffée par le bas d’un cercle de fer, que
l’on encaftre dans l’épaiflèur du cuir, qui a près de trois lignes, ce
qui fe diftingue encore mieux dans la vingtième figure.
956. Le pifton eft couvert d’une foupape de cuir, fortifiée par
des plaques de tôle ou de cuivre G G , faites en fegment de cercle
, comme le montre la ving deuxieme figure. Au-deflùs de la
foupape il y a auffi de femblables plaques , mais d’un plus petit
P ij
Déterminer
la grandeur du
trou d’un pifton
, connoif »
fo n t le poids
dont i l efi char•
gè y & la quantité
d'eau qui
doit y paffer
dans un tems,
déterminé*
Plan . 4.
Defcription
d’unpiftonpercé
y plus fo lide
6* plus
parfait qu’on
ne les confirait
_ ordinairement»
D é ta il de la
foupape dont
ce pifion efi
couvert.