
i * i A r c h i t e c t u r e H y d r a u l i q u e , L i v r e I I I .
la puiffance ne foit chargée que du poids qu’elle doit naturellement
élever.
On trouvera peut-être que ce pifton ayant fi peu de jeu , ne
donnera pas beaucoup d'eau à chaque relevée ; mais ce n’eft pas
là un défaut, puifque les levées pourront être plus frequentes ;
ainfî ce que l’on perdra d’un côté, pourra être réparé de l’autre ,
&c le produit fera toujours le même que fi le jeu étoit plus grand.
. Comme il faut que la tige du pifton paffe dans le tuyau montant,
on ne peut élever l’eau avec cette pompe à une hauteur confi-
dérable. Cependant la tige de la pompe qui eft exécutée au Jardin
du R o i , a au moins 2.5 pieds, &. fi l’on en donne autant au tuyau
d’afpiration, on pourra toujours élever l’eau jufqu’à 50 pieds au-
deflusde lafource, d’une maniéré fort fimple & avec très peu de
dépenfe ; puifqu’en fe fervant de tuyaux de bois * on pourra faire
exécuter une pompe dans ce goût là , pour moins de 10 piftoles ,
dans un grand nombre d’occafions où elle peut devenir aufli utile,
que le feroit une machine conftruite à grand frais.
Sur les Soupapes
P lan - 4 -
Défauts des
foupapes à coquille.
Les différentes foupapes que l’on a mis en ufage jufques ici
fe réduifent à quatre efpeces ; \a. foupape à coquille , la foupape conique
, la foupape fpherique, 8ç la foupape à clapet ; les trois premières
fe font de cuivre: en voici la aefcription & les propriétés.
961. Si l’on confidere la première figure de la planche 4 , on
y verra une foupape à coquille E , placée au fond d’un corps de
pompe ; la languette A A , acccompagnée de deux rondelles de
cuir , eft reftreinte avec les brides du corps de pompe , Sc celles
d’unefpece de culot IK ; à ce culot eft enté, par un noeud de fou-
dure , le tuyau d’afpiration LM fait de plomb. Je crois qu’il n’eft pas
befoin de dire que la foupape E eft logée dans fa coquille BC ,
êc que la partie GH repréfente le fupport de l’anneau dans lequel
joue la tige F.
La figure huitième repréfente encore la même foupape vue de
profil, afin d’en mieux infinuer les défauts, qui fontplus efïèntiels
‘tiu’on ne penfe, puifque fi l’on y avoit bien fait attention , cette
foupape ne feroit peut-être pas devenue d’un ufage aufli commun.
Pour en bien juger , il fuffira de çonfiderer que la fuperfieie de
fon grand cercle RL diminue le paflage de l’eau de toute la capacité
dont il occupe la place , puifqu’elle ne peut s’échapper que
par l’efpaceen forme de couronne qui régné entre la circonférence
C hAP. III. Ï5Ë LA THÉORIE Î>S5 PôMPÉS. * H '3
du cercle RL & la furface du tuyau montant, ce qui eft du-eéfo-
ïfteflt contraire -aux articles '8^ > SW:> ^ ainfinué qu’il falloit
que l’eau qu’un pifton -refoulé -, trtùive pat-coût g® paflage libre Sc
d’ünê capacité égale au cercle du corps de pompe , afin qu elle
ne foit pas forcée à pafTer dans unendroit avec plus de viteüe que
dans l’autre , parce qu’âutrement la puiffance qui donne le mouvement
au pifton , feroit obligée à un effort beaucoup plus grand
que fi l'eau n’étoit pas étranglée. , ,
agi. Il femble que pour donner plus de facilite a 1 eau de monter
il n’eft befoin que de diminuer le cercle RL 3 mais cela ne fie peut
faire que l’on ne diminue aufli l’autre cercle ND, ou fon égal MI, par
conféquentfans rétrécir lé paffage de l’eau au travers de la coquille
BC- ainfî l’on tombe toujours dans le même inconvénient. Tout
ce que l’on peut faire de mieux , c’eft de régler dé telle forte îés
diamètres RL & M I , que l’eau en traverfant la coqui le &e en
paffant autour de la foupape, foit la moins contrainte qu’il eft pol-
fible : pour cela il faut que la fuperfieie du cércle MI foit égale a
la couronne qui fait la différence des fuperficies des cercles RL
& MI. Or comtae cette foupape peut avoir fbU utilité dans certains
cas , nous allons déterminer lagrandeur de fon diamètre, eu
égard à celui du corps de pompe ou du tuyau montant, pour tendre
égaux les deux pafîàges dont on vient de parler. Mais avant que
d’en venir l à , on fçaura que je nomme repos , le talud OI de la
coquille, fur lequel appuyé la furface extérieure de la foupape.
N om m a n t a , le rayon du tuyau montant -; b , la largeur du repos;
x , le rayon du cercle MI ou ND ; on aura x-b-b ,.pour le
rayon du grand cercle de la foupape. Prefentement, Tii’on prend les
quarrés des rayons pour exprimer les füperfi-cie-s de leu 1 ceicle 5 x x
tiendralieu de la couronne dont ils’agit, puifqu elle doit être égale
au cercle MI; 6c oommëlescercles RL & MI pris enfemblè valent
le cercle Q G , on formera cette équation 2.xx -4- bb-= aa, de
laquelle dégageant l’inconnue, il vient A: ==-^— 1 on
fuppofe b , d’un pouce ; Sc a , de 5 ; on trouvera, en faifant le
calcul, que x , ou le rayon du petit cercle de la foupape, vaut trois
pouces, auxquelles ajoutant la largeur du repos, on aura 4 pouces
pour le rayon de fon grand cercle. Comme celui du -coips dé
pompe en vaut cinq , les. rayons, de c'és trois cerclés feront: dans
le rapport-des nqmb'rès 3,, 4 , J ; ce qui eft bien évident. Car fi
lé cércle N D oü'MI eft cXprim'é par le qùarré de (on rayon qui
é'ft '0, lé pâÉagé deT’ëau autour de la foupape féru aülu exprime par
Q ij
Fig. 8.
Réglés pour
trouver la proportion
.q u i l
doit y avoir
entre le diamètre
de cette
foupape 3 6*
celui'du corps
de pompe•