
D e là figure
la plus avan-
tageufe qu'il
convient de
donner aux
ajutages. . .
Voyez.- la f i gure
15 e de la
planche 3 du
chapitre IV .
4 1 1 A r c h i t e c t u r e H y d r a u l i q u e , L i v r e îy.
hauteur de 60 pieds un ajutage précifément de 8 lignes ; mais il
faut fe contenter de celui de 9 , préférablement à celui de 7 , qui
fe trouve immédiatement auparavant, afin d’avoir un tuyau de
conduite dont la groffeur foit ‘plutôt au-deffus qu’au-deffous de
la véritable.
1475. A l’égard des ajutages-, on les fait ordinairement de figure
cylindrique ou conique ; les cylindriques-font les plus mauvais
, parce qu’ils diminuent beaucoup la hauteur du jet ; les coniques
font moins défectueux , mais ils font encore à rejcttcr.
M. Mariotte a fait beaucoup d’expériences fur ce fujet, & n’en a
point trouvé qui fiflènt un meilleur effet que de les compofer
d’une fimple platine de cuivre , percée dans le milieu d’un trou
circulaire du diamètre convenable au jet , 8e d’appliquer cette-
platine horifontalement fur l’extrémité de lafouche. Mais, il faut
qu’elle foit polie 8e bien de niveau, autrement il y aurait de petits
filets d’eau qui s'écarteraient de côté , ce qui- rendrait le jet défectueux
; au lieu que pour être beau , il doit être uniforme 8c
tranfparent au- fortir de l’ajutage jufqu’au fommet, où il ne fe doit-
divifer que très-peu.
Voici le profil d’un ajutage que je rapporte comme le plus parfait.
ABCD-exprime l’extrémité de lafouche faite de plomb , qui’
fert de tige au je t , fur lequel èft entée une virolle de cuivre BFGC
par le moyen d’un noeud de foûdure EH. La partie fupérieure FG
de cette virolle eft tournée en vis pour s’ajufter avec fon écrou, pratiqué
dans l’intérieur de la bafe IK de l’ajutage ILMK dont la lumière
N O , que nous avons confondu- jufqu’ici avec l’ajutage même,
n-’eft qu’un trou percé tout uniment dans le milieu de la platine
LN , qui doit avoir 3 lignes- d’épaifliur pour les grands jets ,
8t 1 pour les médiocres. Une plus grande épaifïèur ne ferait que
eaufer plus de frottement 8e diminuer la hauteur du jet, comme-
cela ne manque point d’arriver fènfiblement, lorfque l’on applique
fur la lumière un bout de tuyau d'e 5 ou 6 pouces-, pour le faire
paflèr dans la gueule d’un animal, d’où l’on fait fortir le j e t , dans
l ’intention d’orner le ba-ffin-; ce tuyau caulant le même défaut qu’un
ajutage cylindrique.
Pour que les jets puiflent atteindre à toute leur hauteur, il faut
bien prendre garde de ne point rétrécir le paflàge dé l’eau à fa for-
tie du réfervoir pour entrer dans la- conduite , comme cela arrive
fouvent de la part des foupapes ou crapaudines qu’on1 y place ; il
convient au contraire d’ëvafer l’entrée des conduites , afin que le
diamètre de la foupape ait au moins 1 pouces- de plus que celui du
tuyau.
C h à P, V . DE LA DÉCORATION DES JARDINS. 41}
1476.Il arrive fouvent qu’on eft obligé de faire aboutir plufieurs Desrdmeaux
tuyaux à un feul , alors il faut déterminer fon diamètre relative- .
ment à la groffeur des rameaux, pour qu’il puiffe en recevoir l’eau,
de maniéré qu’elle coule auflî librement qu’aupa ravant. Par exem- g
pie, on à trois tuyaux venant d’autant de fources différentes 3 le a- g
premier a 4 pouces de diamètre , le fécond 6 , & le troifieme 7 ,
on veut les rafïèmbler en un feul qui les contienne tous trois-. Pour
cela, il faut ajouter enfemble les quarrés des nombresprécédens j
on aura 1 o 1 pour la fomme , dont il faut extraire la racine quarrée ,
qui eft environ 1 o pouces, pour le diamètre du tuyau que l’on demande.
1477. Ayant un tuyau de conduite de 9 pouces de diamètre-, Manier, de
on en veut tirer un rameau de 5 pouces , on demande quel doit
être le diamètre delà continuation du premier pour conduire 1 eau tuyau princi—
qui lui- reliera. Il faut quarrer 9 & 5 , ôter le petit quarré du grand , pal.
la différence fera j6 , dont la racine eft 7 pouces 5 lignes pour le
diamètre que l’on demande , qu’il convient de faire plus grand ,
parce que les petits tuyaux ont plus de furface , par confequent
plus de frottement à proportion que les gros.
On a un tuyau principal de I o pouces de diametré, on veut ,■
pour former une grille d’eau, en tirer plufieurs rameaux de 3 pouces
, on demande combien on en pourra avoir ; il faut divifer le
quarré de 1 o par le quarré de 3,, & l’on en trouvera 11. Comme-
tous les problèmes de cette efpece, fe rapportent aux fimples élé-
mens de la géométrie, je ne m’arrêterai pas à en donner d’autres
exemples. Au refte,onfe fert fort utilement des rameaux branchés
fur une ou plufieurs conduites principales , pour diftribuer l’eau
aux différens jets que l’on veut former, fans etre oblige de la tirer
immédiatement du réfervoir, ce qui multiplieroit confiderable—
ment le nombre des tuyaux, qu’il faut toujours faire enfortede—
conomifer le plus qu’il eft poflible.
1478. Quand on a des réfervoirs fort élevés, on ne donne pas- dja'Sàt
toujours aux jets toute la hauteur qu’ils pourroient atteindre, par- cas oh l’on ne
ce qu’on aime mieux qu’il ayent plus de groffeur , 8c moins d ele- ^uxjstïfoiite
vation , lorfquon les deftine à former des gerbes, champignons ,, u K
ou bouillons d’eau. Pour cet effet, on diminue le- diamètre des l “) 1*
conduites qui répondent â ces jets, Sc l’on augmente celui de l’a- *r
jutageg pour fortir de la proportion qu’ils devraient avoir naturellement;
ou bien on peut, félon l’article 5 31, ne laiffer entrer
dans la conduite qu’une certaine quantité d’eau qui- donne une
charge convenable à la hauteur du jet