184 T l ì l i R A I N TIÌRTIAIRE INFÉRIEUR.
de Kioutahia dont raltitude est d'environ 900 mètres, on
voit les talcscliistes et les micaschistes remplacés à leur tour
par des calcaires iDleuâtres ou blancs, à texture tantôt saccharoïde,
tantôt friable ou crayeuse; ils sont rarement stratifiés,
et se désagrégent avec une si grande facilité, que les
hauteurs qu'ils composent ne sont presque que des masses
pulvérulentes, simulant à s'y méprendre autant de gigantesques
amas de neige. Entourée de tous côtés par ces
hauteurs à contours fantastiques, dont l'éblouissante blancheur
tranche vivement sur les massifs verdoyants de ses
nombreux jarchns, Kioutahia se présente d'une manière extrêmement
originale. La vue qu'en donne la planche VIII
do mon Atlas pittoresque'', a été prise au pied de la montagne
Djenovess Kalessi, nommée ainsi à cause du château
antique dont les ruines la couronnent et que les Turcs qualifient
de Château génois, comme ils le font souvent à l'égard
des ruines d'anciens édifices ^
Ce même calcaire plus ou moins désagrégé et pulvérulent
s'étend au delà de Kioutahia, dans la direction de
Yenidjé, situé à 6 lieues au sud-est de Kioutahia, aune altitude
de 960 mètres. Il se présente d'abord en couches
horizontales le long du bord ouest de la vallée an-osée par
le Poursak Sou, mais à mesure qu'on se rapproche de
jé, la roche devient compacte et prend une teinte
1. Asie Mineure, i'" partie, Oéogr. phys. comparée.
2. A l'époque où je traversais Kioulahia (6 novembre 1847), ce château
solitaire était habité par les illustres prisonniers hongrois qui, peut-ôtre,
auraient établi leur demeure clans le palais impérial de Vienne, sans l'Em-
(lereur Nicolas, dont l'intervention a été pour lui-môme, comme pour
l'Autriche, la source de tant de mécomptes imprévus et de tant do regrets
tardifs.
C H A P I T R E II. •1 8î)
bleufitre. Enfin, en sortant de Yenidjé pour aller à Osmandjik,
on chemine d'abord dans une plaine où perce un
calcaire blanchâtre, quelquefois associé aune marne blanche
à texture globulaire. Souvent le calcaire se ti'ouve imprégné
de fer hydraté et se sépare en rognons jaunâtres, poreux et
rongés. Plus près d'Osmandjik, et notamment dans les
parages de Tchakirsaz, ces dépôts, généralement à stratification
horizontale, se trouvent remplacés par un calcaire
cristallin bleu foncé, très-analogue aux calcaires dévoniens
du Bosphore, et dont les couches, fortement redressées,
plongent le plus souvent au nord-est.
IV.
Maintenant que nous avons signalé les dépôts probablement
éocènes situés à l'est et au sud-est de Bolat, sur la
ligne tracée depuis cette ville jusciu'aux parages de Kioutahia
en passant par Erigueuz, Tchavdir Ilissar et Yenidjé,
nous retournerons de nouveau à Bolat pour étudier des
dépôts selon toute apparence du même âge, échelonnés
d'abord au nord-est de cette dernière ville, entre celle-ci et
le village Guné, et puis à l'ouest de Bolat, entre Bolat et la
rivière Sousourou.
Lorsqu'on se rendant de Bolat à Guné, on a descendu
le versant nord-est du massif porphyriqae du Kerpès Dagh,
on voit aussitôt percer un calcaire blanc à couches fortement
redressées, inclinées pour la plupart au nord, 40" est, sous
des angles de 60 à 70 degrés; il paraît composer également
le Khodja Dagh, situé au nord du Kerpès Dagh. A
environ 2 lieues 1/2 au nord-est de Bolat, ce calcaire est