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d'un air assez frais et salubre ; mais à l'époque de l'hiver, la
contrée est ensevelie pendant près de trois mois sous une
épaisse couche de neige.
A 1 kilomètre environ au sud-ouest d'Ekhtyoglou, on
descend dans une vallée traversée par l'Alabey Sou (affluent
du Buyukderé Sou), puis on s'élève de nouveau pour traverser
plusieurs plateaux, oii des marnes bleues, compactes,
percent partout en bancs, soit horizontaux, soit légèrement
inclinés au nord ou au sud ; enfin à 2 1/2 lieues au sudouest
d'Ekhtyoglou on atteint l'altitude de 377 mètres (point
culminant du sentier qui conduit de Simgurlu à Ismid) en
franchissant les hauteurs arrondies, dont est composée la
chaîne montagneuse peu élevée qui traverse de l'est-sud-est
à l'ouest-nord-ouest la presqu'île bithynienne, depuis les
rives septentrionales du lac Sabandja jusqu'aux parages
limitrophes de Scoutari. Le versant méridional de cette
chaîne constitue un plan doucement incliné vers la plaine
d'Ismid et fréquemment rentlé par des intumescences locales,
en sorte qu'après deux heures de descente on se trouve
encore cà une altitude de 131 mètres.
A mesure qu'on descend, on voit les calcaires disparaître
de plus en plus, pour faire place à un grès micacé
très-solide, de teinte grisâtre et k grain tellement fin qu'au
premier coup d'oeil on le prendrait pour une roche cristalline;
çà et là il revêt une teinte rouge de lie de vin, et se
trouve associé à des schistes marneux de la même couleur,
rarement à quelques bancs de calcaires blanchâtres ; cependant
toutes ces roches, au lieu d'oflrir une stratification le
plus souvent presque horizontale, ainsi que c'est le cas avec
les dépôts fossilifèi'es enti'e Ekhtyoglou et Abdi Pacha, ont
leurs couches plus ou moins fortement redressées, en plongeant
tantôt au nord-ouest, tantôt au sud-ouest. Au reste,
les plus g]-andes discordances se produisent tant dans le
sens du plongement que dans les angles d'inclinaison, et il
n'est pas rare de trouver réunies sur un espace restreint
des couches verticalement redressées, ou disposées presque
horizontalement. C'est ce dernier exemple qui se présente
notamment à l'endroit où l'on descend vers la grande plaine
d'Ismid, car sur la pente des hauteurs qui y conduisent,
on voit percer de nouveau les calcaires blancs marneux,
associés à des calcaires jaunâtres, analogues à la pierre
lithographique et qui plongent au nord-ouest sous un angle
seulement de 15 degrés.
Une partie de la ville d'Ismid (l'antique et célèbre
Nicomédie) est située sur l'une des saillies par lesquelles
se terminent vers la plaine et vers le golfe, les montagnes
que l'on franchit en y venant du littoral de la mer Noire.
A 1 kilomètre environ à l'ouest de la ville, l'une de ces
saillies est composée de grès rouge, jaune ou gris, extrêmement
solide et passant à une brèche compacte.
Quand on considère que parmi les éléments de ces grès
figurent des fragments de schiste couleur de lie de vin, que
nous avons déjà signalés (p. Si) comme une des roches
constitutives du terrain crétacé, et que, de même, les brèches
renferment des fragments de calcaire gris qui n'est qu'une
variété de calcaires blancs à Inocercmus (p. 53), on serait
tenté d'admettre, que les grès et les brèches dont il
s'agit forment l'assise supérieure de la longue série des calcaires
blancs crétacés, qui s'étendent depuis le littoral de la
mer Noire jusqu'au golfe d'Ismid, ainsi que des deux côtés
de ce dernier, notamment entre Yalova et Karamoursal
(p. /i3). C'est là du moins la conclusion à laquelle pa