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Samsoun et Tolcat, ainsi que celles situées à peu de distance
au sud-ouest et à l'ouest d'une ligne tirée entre ces
deux dernières villes, nous retournerons à Samsoun, aHn de
nous rendre de là à Niicsar, ce qui nous fournira une coupe
placée au nord et presque parallèlement à celle que nous
avons tracée entre Samsoun etTokat, et nous permettra de
cette manière de nous former une idée générale de la constitution
géologique de la contrée comprise entre les deux
coupes dont il s'agit, c'est-à-dire entre le Germilu ïchaï
(Lycus) et îe Yeschil Irmak {/ris), aussi bien qu'entre le
cours supérieur de cette dernière rivière et la région située
enlre Samsoun et Amasia.
En étudiant les roches éruptives'de la contrée comprise
entre Samsoun et Niksar, j'ai déjà fait observer ' que les
dolérites largement développées dans cette contrée, y sont
sur un grand nombre de points interrompues par des dépôts
sédimentaires , ce c[ui a particulièrement lieu entre Tekké
Koï et Tekkelu. Ils olfrent une grande variété sous le double
rapport de leurs conditions stratigraphiques et de leurs cai
actères pétrographiques, et pourraient bien ne pas se rapporter
tous au même terrain. Ainsi, les premiers dépôts
sédimentaires que l'on trouve en contact avec les roches
éruptives, à 4 lieues environ au sud de Samsoun, consistent
en calcaires marneux jaunâtres ou grisâtres à cassure conchoïde,
passant fréquemment à une marne schisteuse, ou
'1. Voyez Roches éruplives, p. 241.
bien alternant avec un conglomérat assez fin, parmi les éléments
constitutifs duquel on distingue cependant des fragments
des roches éruptives susmentionnées; tous ces dépôts
sont à couches horizontales ou seulement çà et là légèrement
inclinées au sud-ouest. Mais, à mesure ciu'on s'éloigne
de ïekké Koï dans la direction de Tekkelu, les conditions
stratigraphiques offrent les plus grandes variétés. Ainsi,
entre Tekké et Sarnitch, des calcaires marneux ou siliceux
blancs, jaunâtres ou bleuâtres, passant à des grès à grain
fin ou à des brèches ou conglomérats grossiers diversement
coloriés, sont plus ou moins fortement bouleversés, les
couches étant tantôt verticalement redressées, tantôt plongeant
au nord-ouest ou au sud /iO° ouest, sous des angles
de iO à 50 degrés ; d'autres fois, les caractères stratigraphiques
deviennent confus ou peu appréciables, comme c'est le
cas avec les grès qui composent la montagne sur laquelle
est située Sarnitch, à une altitude de 1090 mètres, bien qu'à
une lieue environ au sud de ce village (à une altitude de
1255 mètres) les grès marneux compactes soient distinctement
stratifiés, en plongeant au sud 50° est, sous des angles
de 50 à 60 degrés, et que plus loin (à 3 lieues environ au
sud de Sarnitch), où les grès alternent avec un conglomérat
à grain très-fin, les couches soient inclinées au nord-est, ou
verticalement redressées. A 3 lieues 1/2 environ au sudest
sud de Sarnitch, les grès se trouvent remplacés par des
rochers de calcaire siliceux, à cassure esquilleuse ou conchoïde,
de teintes rouge, bleue, grise, etc. , traversé de
veines de kalkspath, offrant quelquefois l'aspect d'un marbre
blanc, ou bien passant à une brèche soit à gros fragments,
soit à texture porphyroïde, dont la pâte, composée de trèspetits
grains rouges, renferme des morceaux plus grands