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Piuvant les dépôts tertiaires inférieurs. De même, à 5 lieues
environ au nord-est de Keredi, dans les parages de Baïndir,
les trachytes ont non-seulement modifié les calcaires et les
marnes avec lesquels ils sont en contact, mais de plus, ils
ont imprimé les mêmes caractères stratigraphiques à la
contrée comprise entre Ffschik Dagh et la vallée du Gueukagatch,
en déterminant partout un plongement au sudouest;
ce qui n'a pas empêché les effets de cette action de
s'arrêter brusquement dans la proximité immédiate de la
vallée des Gueukagatcli, puisqu'à Zatlranboli les dépôts renfermant
des fossiles analogues sont horizontalement stratifiés.
Des constrastes de cette nature se reproduisent d'une
manière plus prononcée encore dans la région littorale de la
Pamphyhe, oii, malgré l'absence complète de toute roche
éruptive à la surface du sol, on voit dans les parages d'Istavros
les calcaires nummulitiques horizontalement stratifiés,
tandis qu'ils ont leurs couches fortement redressées à 6
lieues à l'est d'istavros, notamment entre Zevé et Taschever.
Enfin, la stratification horizontale qui caractérise
les dépôts tertiaires inférieurs de la Thrace (Saint-
Oeorges, Kadin Kevi et Arnaout Kevi), situés à 6 lieues
environ à l'ouest des dolérites et des basaltes du Bosphore
lerait supposer qu'ils sont postérieurs à ces derniers, ou qu^
du moins l'action des roches éruptives ne s'est pas étendue
jusque-là, et pourtant les dépôts du même âge situés sur le
bord septentrional du lac de Derkos (Karabouroun p. 167),
ainsi qu'au sud-ouest de ce lac (Seman Tepé, p. 1G9), ont
leurs strates fortement redressées, sans qu'on puisse expliquer
ce phénomène par la proximité immédiate de roches
ei-uptives quelconques. En effet, les dolérites et les basaltes
du Bosphore qui n'ont exercé aucune action sur les dépôts
RÎiSUMÎÎ. 441
de Saint-Georges, de Kadin Kevi et d'Arnaout Kevi ont dù,
à plus forte raison, avoir él,é sans influence sur ceux de Karabouroun
et de Seman Tepé, beaucoup plus éloignés du
Bosphore que les premiers; tandis que parmi les autres localités
éruptives conslalées dans celte partie de la Thrace il
n'en est aucune qui soit dans le voisinage du lac de Derkos
ou du Seman Tepé, puisque la butte basaltique de Tchorlu est
à plus de 50 kilomètres de ces deux endroits; et quant aux
trachytes de Philippopel et de Tchatal Tepé, ainsi que des
porphyres pyroxéniques de la vallée d'Arda, ils se trouveni
à une distance encore bien plus considérable; d'ailleurs,
les dépôts nummulitiques de Karabouroun renferment
des fragments de porphyre pyroxénique% en sorle que
quand même cette dernièi'e roche se serait étendue depuis
la vallée d'Arda jusqu'au cap Karabouroun, elle n'aura pu
exercer aucune action sur les dépôts nummulitiques de ces
derniers parages, ceux-ci étant postérieurs aux poi'phyres
pyroxéniques. Au reste, M. Viquesnel signale ^ dans la vallée
même d'Arda, notamment aux environs de Nebilkevi
(à 60 kilom. à l'ouest d'Adrianople) des dépôts nummulitiques,
qui non-seulement n'ont pas été influencés par les
porphyres pyroxéniques de celte vallée, ayant leurs couches
1. Voici les localités éruptives que l\r. Viquesnel [ B L I U . SOC. géol.
France, série, t. X, p. 65'l) signale dans cette partie de la Thrace :
Trachytes, au nord de Nevrokoup; au sud et au sud-est de Philippopel
où sur le mont Persenk les trachytes atteignent leur maximum d'altitude,
c'est-à-dire plus de 2,'161 mètres; Feredjik, cours inférieur de la vallée de
laWaritza; mont Tchatal Tepé, à peu de distance à l'est d'Énos; Porphyres
pyroxéniques : vallée d'Arda, à l'ouest d'Adrianople; Basaltes : environs
de Tchorlu, au nord-ouest de Silivri.
2. Loc. cit.
3. Loc. cit.