314 T K I I R A I N TERTIAIRE INFÉRIEUR.
cher clans celle où se troin e situé Yeiiischehr. On y descend
il travers les conlrc-forls du Kouzoukoulak Dagli, hérissés
d'épais laillis de chênes et de pins, qui par interviilles laissent
aperce\oir le beau panorama que présente le lac de
Beïschehi-, dont la nappe azurée étincelle au milieu des
l)laines limitées par les contours vaporeux des montagnes.
La vallée de Yenischehr est fortement accidentée, son
altitude prise dans le village du même nom est de 1,180 mèt
r e s ; cependant, le relief du sol devient de plus en plus uni
à mesure qu'on se dirige vers la rive occidentale du lac de
Beïschehr, en sorte que l'espace de 2 lieues qui sépare ce
dei-nier du village Yenischehr, peut être considéré comme
une plaine ondulée par des collines calcaires plus ou moins
revêtues de cliênes, parmi lesquels j'ai observé la belle espèce
à feuilles de châtaignier \ La partie du littoral du lac
cil l'on débouche en venant de Yenischehr est au niveau de
la plaine. La température de l'eau (dont le goût est désagréable,
mais non salé) était, le 2 5 mai (1848), à 4 heures
p. m. de 20°,9 cent., celle de l'air ambiant 15,2.
Depuis Yenischehr jusqu'au Beïscher Gueul, le calcaire
blanchâtre à cassure conchoïde, continue et sans interruption,
est seulement masqué çà et là par des dépôts diluviens; il
constitue également les îlots assez boisés que l'on distingue
très-bien de la rive occidentale, et qui sont en assez grand
nombre dans les régions nord-est du lac.
Lorsque, après avoir atteint cette rive (en venant de
Yenischehr), on la longe jusqu' à Bildjès, on voit tout d'abord
les collines calcaires se rapprocher du lac, en le serrant
sous forme de hauteurs de plus en plus considérables, en
1. Querciis caslanioefolia. C. A. Meyer.
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sorte qu'on est foi'cé d'abandonner la plage cl de suivre un
sentier à travers les rochers, (|ui s'étendent just|u' à l'extrémité
nord-ouest du bassin. Les divei'ses hauleurs plus ou
moins boisées qui constituent celle ceinture littorale, tantôt
s'avancent en falaises abi'uptes, tantôt se trouvent coupées
de l'ouest-sud-ouest à l'est-nord-est par des vallées, qui se
terminent du côté du lac en plages alluviales fortement l'ougies
par l'oxyde de fer. Sur plusieurs points de ces hauleurs
on voit jaillir des sources qui disparaissent presque à l'endroit
même où elles se manifestent, et semblent s'écouler par
des conduits souterrains, puisqu'elles reparaissent sous la
surface de l'eau du lac au pied même des rochers qui y plongent;
malheureusement ces sources, qui, sans doute, conti'ibuent
le plus à l'alimentation du Beïschehr Gueul (dont les
ruisseaux tributaires sont à sec la plus grande partie de
l'année), sont perdues pour l'usage de l'homme, inconvénient
d'autant plus grave que pendant les fortes chaleurs de l'été
l'eau du lac n'est presque pas potable, car elle est non-seulement
tiède et d'un goût nauséabond, mais encore a la fâcheuse
réputation de développer les atïeclions fiévreuses si
fréquentes dans ces conirées. Il est probable que la nalui'e
délétère de l'eau du lac de Beïschehr est occasionnée par
les réactions chimiques, auxquelles donne lieu l'énorme quantité
d'herbes palustres qui forment une large bande tout
autour de la plage, et s'avancent bien avant dans le lit peu
profond de ce bassin. Quoi (|u'il en soit, le voyageur qui
en été longe la rive occidentale du Beïschehr Giieul dei^uis
Yenischehr jusqu'à Bildjès, est exposé i^endant de longues
heures aux tourmenls de la soif, tout en ayant à côté de
lui une vaste nappe d'eau, oii l'oeil distingue parfaitement
d'innombi'ables petits jets qui y forment des sources lim