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244 T E R R A I N TERTIAIRE INFÉRIEUR.
figúrele Sarikavak Dagli; leurs contours doucement ondulés
et surtout leurs teintes jaunâtres, rougeiitres ou blanchâtres,
font supposer cju'elles sont également composées de grès et
de conglomérats, appartenant au terrain tertiaire inférieur.
iVprès avoir traversé le bord oriental de la vallée de
Kara Sou, on franchit (à 3 lieues environ au sud-est de
Kastamouiii), la première des rangées de hauteurs précédemment
mentionnées ; son point culminant est d'environ
1,200 mètres; elle est revêtue de cjuelques taillis de conifères
et de chênes, et également composée de grès et conglomérats
horizontalement stratifiés. Une petite vallée la
sépare de la deuxième rangée placée à environ une
1/2 lieue au sud-est de la première.
Dans sa partie méridionale, ce deuxième rempart est
sillonné par quelques vallées étroites que séparent des plateaux
accidentés. Le sentier qui le traverse s'élève à une
altitude de 1,250 mètres. La largeur de ce rempart est
beaucoup plus considérable que celle du précédent. Son
revers méridional s'abaisse par une longue pente vers la
jolie vallée de Kara Déré. En descendant vers cette vallée
par le plan incliné qui y conduit, on voit les flancs des hauteurs
chamarrés de Nummulites, sans doute associées à beaucoup
d'autres fossiles, mais que malheureusement il m'a
été impossible d'étudier, à cause de l'état de prostration où
m'avaient réduit des violents et opiniâtres accès de fièvre,
affections si répandues pendant l'été dans les contrées éminemment
malsaines de cette parile de la Paphlagonie^
1. C'est surtout Kastamouni qui jouit de la triste mais légitime réputation
d'être pendant l'été un véritable foyer de fièvres paludéennes, ce qui
s'explique aisément à la vue do ses rues étroites et sales traversées par un
ruisseau, qui reçoit non-soulement toutes les immondices do la ville, mais
VIII.
Lorsqu'après avoir franchi l'extrémité sud-ouest de l'Ilkas
Dagh, depuis Tchoban jusqu'à Tosia, on descend dans
la vallée du Deverek Tchaï pour la remonter jusqu'à Ilaclji
Hamza, on voit, à peu de distance au nord de Tosia, les
flancs de l'Ilkas Dagh revêtus de bancs horizontaux de
conglomérats analogues à ceux de la vallée de Kastamouni,
ce qui m'a engagé à les ranger également dans le terrain
tertiaire inférieur, bien que je n'y aie point constaté des
restes organiques. Parmi les fragments et galets qui com-
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I
CHAPITRE III. 245
Les hauteurs qui des deux côtés bordent la vallée de
Kara Déré constituent le dernier des trois remparts parallèles
qu'on a à franchir, lorsque de Kastamouni on veut se rendre
par la ligne la plus directe au village Tchoban; seulement
ce troisième rempart, quoique aligné dans le même
sens que les deux précédents, ne fait plus partie du terrain
tertiaire inférieur, et se rapporte évidemment à une époque
géologique beaucoup plus ancienne. Ainsi cpe nous l'avons
vu% je l'ai placé provisoirement dans les terrains de Iransilion
indéterminés.
ir'
I.
encore les cadavres de toute espèce d'animaux. Expose à l'action d'un
soleil ardent, le ruisseau est promptement réduit à de nombreuses ilaques
de fange noire dont les exhalaisons se font sentir au loin. Et pourtant, ce
hideux réceptacle de miasmes, de misère et de barbarie représente aujourd'hui
la célèbre et antique Germanopolis de Ptolémée, cité qui existait
encore à l'époque de Justinien, puisqu'elle est mentionnée au nombre des
villes de l'empire, dans la Novell.j t. XXIX, p. 1.
i . Terrains do transition, p. 623.