330 T E R R A I N TElíTIAIRE INFÉRIEUR.
Du côté clii sud , Isbarta n'est séparé que par une surface
unie, peu étendue, des contre-foi1s septentrionaux de
l'Aglasan Dagh, parmi lesquels se distinguent trois pics
calcaires nommés Assar, Kara Tepé et Sidéré. Des massifs
bien plus considérables se dressent à l'est et au nord-est
d T s b a r t a : ce sont ceux qui composent le Dauras Dagli,
groupe imposant qui, vu de la ville, se présente sous la
forme d'une immense pyramide, dont les sommets, d'après
le témoignage des indigènes, ne sont jamais complètement
abandonnés par les neiges. Aussi, c'est le voisinage de ces
massifs élevés, plus encore que l'altitude de la contrée, qui
imprime aux hivers de la plaine d'Isbarta un caractère
éminemment boréal, peu favorable non-seulement à la culture
du chcttaignier, mais même à celle de la vigne, souvent
endommagée par les froids. Loi'sque je me trouvais à
Isbarla, le 15 novembre 1847, le thermomètre centigrade
baissa à — 5,2 deux lieures après le coucher du soleil\
Autant que j'ai pu en juger par la composition des
contre-forts les plus avancés du Dam 'as Dagli, celui-ci paraît
consister en calcaire grisâtre ou jaunât r e compacte, à cassure
conchoïde, probablement du même âge que les montagnes
limitrophes du lac d'Égerdi r , ainsi que le groupe de l'Aglasan
Dagh.
A 2 lieues 1/2 environ au nord d'Isbarta, la plaine est
•I. Cependant on voit dans ¡es jardins d'Isbarta, à côté de magniGques
noyers [Juglans regia) et platanes iPlalunus orienialis] quelques peup
l i e r s d'Italie [Popuhis pyramidalii, liez.) non moins vigoureux. Dans
toute la plaine d'Isbarta, le froment , l'orge et le seigle sont cultivés avec un
succès remarquable, car ils donnent quelquefois le grain. Malheureusement
la culture du pavot y fait une concurrence préjudiciable au déveloi»-
pement des céréales.
C I I A I M T R E V.
séparée de celle de Ketchibourlou, par un massif dirigé
du sud-ouest au nord-est, et dont la largeur, à l'endroit où
on le traverse pour se rendre d'Isbarta à Ketchibourlou,
peut avoir environ 1 lieue. Il est formé par une succession
do hauteurs arrondies de médiocre élévation , séparées les
unes des autres par des vallées peu profondes. Le revers
sud-est de ce massif est cotnposé de marnes blanches, horizontalèment
stratifiées, ¿'étendant bien avant dans la plaine
diluvienne d'Isbarta; mais cà mesure qu'on pénètre dans
l'intérieur du massif (en venant d'Isbarta), on voit percer
des schistes calcaires rouges, plongeant le plus souvent au
sud-ouest; dans plusieurs endroits, ces schistes se colorent
en jaune, prennent une texture très-serrée, et se divisent en
placjues régulières qui offrent la plus grande analogie avec
la pierre lithographic|ue de Sohlenhofer; d'autres fois, ils
passent à un calcaire gris, à grain grossier, ou bien à un
calcaire sableux. Sur le revers nord-ouest du massif, c'està
dire là où il descend dans la plaine de Ketchibourlou, ce
sont surtout les marnes blanclies, verticalement l'edressées
c[ui dominent. Au milieu de toutes ces roches marneuses et
calcaires apparaissent çà et là des dépôts veixlâtres horizontalement
stratifiés, composés de petits fragments, et ayant
tous les caractères d'un conglomérat très-fin, plus ou moins
solide.
Le revers nord-ouest du massif ([ui nous occupe, est
séparé des montagnes au pied desquelles se trouve Ketchibourlou
(à une altitude de 900 mètres), par une plaine
hérissée de collines, toutes composées d'un calcaire blanchâtre
non stratifié à cassure concho'ide, imprégné d'oxyde de fer
rouge ou bien colorié en vert, à texture tour à tour poreuse,
IViable, coiripacte ou solide, de manière à éclater sous le