48 T E R R A I N CRÉTACÉ.
C l l A P I T R I Ì I'REMIKIt. 49
divei-ses; c'est selon toute apparence un dépôt tertiaire,
peut-être d'origine lacustre.
A peu de distance à l'ouest de Tcliile, les basaltes et
Irachytes se trouvent remplacés par de beaux l'ocliers de
calcaires bUuics, éclatant sous le marteau comme de la dolomie
et percés d'un grand nombre de grottes et de cavei'nes
naturelles. Le calcaire est çà et là fendu en lames dirigées
perpendiculairement aux plans de straLification. C'est de
ce calcaire qu'est composé l'isthme assez élevé qui porte le
village de ïchi l é et qui se termine par un promontoire, visà
vis duquel se trouvent trois îles alignées du sud au nord.
D'après 31. Hommaire de Hell ^ qui les a visités, ces îlots
sont composés de couches de marnes et de calcaire grossier
avec parties spathiques et parties très-compactes, formant
des bancs faiblement inclinés et renfermant Nummulites
elegans. Sow., N. variolaria, Lamk. et iV. discoidea,
Schloth., var., b.
L a présence de fossiles tertiaires inférieurs dans cette
seule localité, à 8 lieues au nord-ouest des parages (Abdi
Pacha, Ekhtyoglou, etc.) caractérisés par des fossiles crétacés,
rend pour le moment impossible la solution de la
question de savoir auquel des deux terrains appartiennent
les roches non fossilifères qui occupent l'espace compris, d'un
côté, entre Tchilé et la limite du domaine dévonien de la
rive asiatique du Bosphore, et de l'autre, entre Tchilé et les
localités crétacées susmentionnées; la difficulté est d'autant
plus grande que, sous le double rapport de leurs conditions
pétrographiques et stratigraphiques, les dépôts fossilifères
1. Xolice sur les voyages el les collections de M. ilommaire de llell,
par M. Viquesnel, dans le Bull, de la Soc. géol. de France, série,
t. Vn, p. 506.
et non fossilifères olfrent souvent la plus parfaite analogie.
Il en résulte que, tant que des caractères paléontologiques
n'auront point été découverts dans les régions intermédiaires,
on pourra également rapporter ces dernières soit
au terrain tertiaire inférieur, soit au terrain crétacé. Dans
cette alternative, je me suis décidé à limiter provisoirement
les dépôts nummulitiques aux seuls parages de Tchilé,
et à étendre le terrain crétacé jusqu'aux limites du terrain
dévonien de la rive asiatique du Bosphore. D'après cette
hypothèse, dont mes successeurs feront prompte justice, le
terrain tertiaire inférieur ne lîgurerait sur cette partie de la
côte bithynienne que sous forme d'un lambeau local, exactement
comme sur la côte européenne, les parages de Kilia
otlriraient (selon M. Hommaire de Hell) un lambeau crétacé.
Dans tous les cas, quelles que soient les rectifications
que cette délimitation provisoire pourra subir plus tard,
elles ne changeront guère d'une manière essentielle la
portée géologique du phénomène, car, lors même que l'on
aura constaté que le dépôt tertiaire de Tchilé touche d'un
côté au domaine dévonien de la rive asiatique du Bosphore,
et de l'autre à la région crétacée d'Abdi Paclia et d'Ekhtyoglou,
ce dépôt ainsi délimité n'en sera pas moins une
enclave éocène intercalée entre deux terrains différents;
seulement cette enclave aurait alors un développement
plus considérable que celui que lui assigne mon hypothèse,
qui la renferme dans les limites étroites du promontoire
de Tchilé et des îlots limitrophes. Quoi qu'il en
puisse être, l'existence d'un lambeau tertiaire inférieur au
milieu du terrain crétacé de cette partie de la Bithynie, est
un fait d'autant plus intéressant, qu'un phénomène exactement
semblable se reproduit sur un autre point de la même
II. 4
i l - , n