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mainleiuie jusqu'à preuve du contraire; or je ne connais
aucun travail de nature à être substitué à celui de M. Slrickl
a n d i .
Comme toutes les localités que je viens d'indiquer ne
conslituent qu'autant de lambeaux disséminés sur des surfaces
plus ou moins étendues, occupées par des dépôts non
fossili fèr es, le terrain crétacé de l'Asie j^Iineure ne se présenterait
que sous une forme extrêmement sporadique, si
l'on ne voulait y ranger que les seuls endroits rigoureusement
déterminés par leurs caractères paléonLologiques, ce
qui donnerait du développement réel de ce terrain une idée
encore plus imparfaite que celle obtenue à l'aide d'une métliode
rationnelle d'identification par voie d'analogie, métliode
que je me suis permise à l'égard des terrains de transition,
et qui, après tout, est inévitable lorsqu'il s'agit d'une première
tentative de classification géologique, appliquée à une
vaste contrée presque exclusivement étudiée par un seul
savant.
3Ialheureusement, le procédé d'assimilation par voie
d'analogie oiTre encore bien plus de difficultés dans les terrains
secondaires et tertiaires que dans les terrains de transition,
ces derniers étant le plus souvent caractérisés par un
certain fades qui manque aux roches dont sont composés les
deux premiers terrains. C'est pourquoi je me suis borné à
•1. J'ai déjà fait observer, dans moiiBosphore el Conslanlùwple, p. /i 18,
que le petit lambeau crétacé, indiqué par M. Ilommaire do Ilell, sur lé
littoral de la Thrace, non loin des pèclieries de Kilia, n'a pas été retrouvé
par moi lors de ma dernière exploration des contrées du Bosphore, ce qui,
je le répète, n'exclut nullement l'existence de ce dépôt, mais lui assigne
dans tous les cas une extension tellement restreinte, qu'il ne pourrait
figurer sur ma carte que comme un point microscopique pou suscepliblo
d'être marqué par une teinte quelconque.
INTRODUCTION. 29
ne raltaclier aux localités fossilifères du terrain crétacé que
les dépôts placés dans la proximité immédiate de ces localités,
ou offrant les mêmes caractères stratigraphiques et
pétrograpliiques. Ainsi, en adoptant la délimitation donnée
par M. Striclvland aux déjjôts crétacés de Smyrne, j'ai cru
pouvoir les prolonger à travers la péninsule ionienne qui
forme le bord méridional du golfe de Smyrne et se termine
par le promontoire de Karabournou, parce qu'il m' a été impossible
de distinguer les dépôts de Smyrne caractérisés
d'après M. St.ricldand par des hippurites, des dépôts qui, à
l'ouest et au sud-ouest de cette ville, occupent la péninsule
ionienne. De même, eu égard à des considérations semblables,
je me suis permis de colorier sur ma carte comme crétacé le
littoral méridional du golfe d' Ismid, séparé seulement par uii
étroit bras de mer de la côte opposée qui m' a fourni des fossiles
crétacés. Par contre, j'ai placé provisoirement dans le terrain
tertiaire inférieur les vastes dépôts non fossilifères qui
occupent l'espace compris entre les parages du golfe d'Ismid
et ceux du golfe de Smyrne, dépôts que des études ultérieures
permettront peut-être un jour de classer dans le terrain
crétacé, en donnant ainsi à ce dernier une extension bien
supérieure à celle qu'il a sur ma carte, d'après laquelle il
se trouverait concentré particulièrement le long du littoral
septentrional, et ne se présenterait dans les autres parties de
la péninsule anatolique fjue sous forme de lambeaux détachés,
parmi lesquels les plus considérables seraient ceux
signalés par M. Russegger dans la région orientale de la
Cilicie, et par M. Striclcland dans les parages de Smyi'ne.
C'est par ces derniers que nous commencerons, afin de
nous conformer à la marche que j'ai adoptée dans la description
des terrains de l'Asie iMineurc, en nous avançant autant