358 Tl í R R A I N TERTIAIlìE INFÉRIEUR.
la vallée de Bozanta. Cetie gorge, qu'arrose un ruisseau
coulant au sucl-est-sud, est bordée par une longue série de
hauteurs lacustres, sur lesquelles nous reviendrons quand
nous aurons à nous occuper des terrains tertiaires supérieurs.
Elles sont, des deux cotés de la gorge, terminées par des
niontagnes considérables, composées de calcaire blanchâtre
ou bleuâtre cristallin à couches tordues et redressées. C'est
évidemment la coutinuation de la même roche qui constitue
les parois intérieures du Kalé Dagh (p. 335) et qui paraît
être l'élément principal de la charpente solide du noyau
central du BoulgarDagh. Enfui, à G lieues environ au nordest
de Gulek, la gorge s'élargit et débouche dans la vallée
de Bozanta Sou. A l'endroit même de leur jonction, on voit,
sur le bord occidental de cette dernière vallée, se dresser
des masses considérables de serpentine. En parlant de cette
roche % j'ai déjà fait observer qu'elle acquiert une grande
importance à mesure que, de la vallée de Bozanta Sou, on
se dn-jge vers les parages de Kizildagh et de Karsanty
Oglou, et nous verrons, en étudiant le terrain tertiaire
moyen, que les serpentines de cette région se trouvent intimement
liées aux dépôts miocènes, qui occupent une bonne
partie de la contrée que l'on traverse depuis la vallée de
Bozanta jusqu'à Karsanty Oglou.
Le rôle important que jouent les dépôts miocènes dans
la région nord-est du Boulgar Dagh, mais surtout tout le
long du revers sud-ouest de l'Ala Dagh, prouve qu'une
notable fraction de ces deux chaînes se rapporte à un âge
plus récent que celui auquel appartiennent les parties centrales
de ces groupes montagneux, parties que j'ai pro-
1. Loc. cil.
C H A P I T R E VI. 359
visoirement rangées dans le terrain tertiaire inférieur.
Blalheureusement, celle hypothèse appliquée à l'Ala
Dagh repose sur des bases encore plus fragiles que celles
qui lui servent de fondements à l'égard du Boulgar Dagh,
puisque, ainsi qu'on a pu le voir, j'ai été en mesure d'appuyer
mes déductions, relativement à ce dernier massif, sur
un cei'lain nombre de coupes qui le sillonnent dans plusieurs
directions, tandis que je n'en ai effeclué qu'une seule
à travers l'Ala Dagh, bien qu'à la vérité tracée de manière
à passer par la portion centrale ou le noyau même de la
chaîne, savoir depuis Farasch, situé sur le versant oriental
de cette dernière, jusqu'à Bogaz Koï, placée au fond de son
versant opposé.
Avant de développer celte coupe, je rapporterai ici celle
que j'ai été à même de faire, en me rendant de Kaïsarié à
Farasch ; elle servira d'abord à indiquer plus distinctement
la ligne de démarcation qui sépare du côté nord-est le
domaine sédimentaire de l'Ala Dagh, du grand domaine
trachytique du mont Argée, et ensuite à nous fournir une
idée générale d'une notable portion du revers oriental de
l'Ala Dagh, puisque nous aurons à longer ce revers depuis
Yahialu jusqu'à Farasch.
IX.
Lorsqu'on se rend de Kaïsarié par Develu Karahissar
dans la vallée c|u'arrose le Yahialu Sou et cju'on descend
celle-ci dans la direction du Zamantia Sou, c'est dans les
parages de Khodjahadjilli, que l'on voit le grand domaine
trachylique du mont Argée remplacé par des dépôts sédi