2SÜ TERRAIN TERTIAIRE INFÉRIEÜR.
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rieure à celle de la période eocène, quoiqu'il soit
également possible que cette époque n'ait point l'ancienneté
que des considérations d'analogie m'ont déterminé à lui
donner, en sorte que la découverte de caractères paléontologiques
qui m'ont fait défaut pourront bien un jour faire
remonter le Boz Dagh lui-même jusqu'au terrain crétacé.
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Ce n'est de même que d'une manière provisoire et en
m'appuyant sur les indications très-vagues et générales, contenues
à cet égard dans les travaux de MBI. Strickland et
Hamilton, que je me suis permis de colorier sur ma carte,
comme appartenant au terrain tertiaire inférieur, la péninsule
qui se termine par le cap Krio et constitue le littoral
méridional du golfe de Ko\
Quoiqu'il en puisse être, les dépôts cà f a d es éminemment
eocène ne tardent pas à se présenter, lorsqu'après avoir
franchi les massifs serpentineux qui occupent la partie du
littoral comprise entre Mermeridjé (Marmoritza, Marmorik)
et l'embouciiure du iNamlam Tchaï, on longe (à une certaine
distance) la rive septentrionale du lac Keuidjez. D'abord
fréquemment interrompus par les serpentines, les calcaires
à faciès tertiaire, qui probablement s'étendent depuis cette
•1. Un argument en faveur de cette hypothèse est d'ailleurs fourni pac
1 existence constatée de Nummulites dans les parages de Mermeridjé, car
les collections du Muséum d'histoire naturelle possèdent des échantillons
provenant de cette localité, lesquels renferment Numvmliles dislans N
bmrilzensis, N. perforala, var. et iV. granulosa. (Voyez Paleontologie
de l'Asie Mineure, p. 203,214, 218, 2 I9._;
CHAPITRE V. 281
rive jusqu'aux contre-forts méridionaux du Boz Dagh, acquièrent
un développement de plus en plus considérable, à
mesure que l'on s'avance vers la vallée du Gerenis Tchaï, et
finissent par se rattacher si intimement aux vastes dépôts
sédimentaires de la Lycie (caractérisés sur plusieurs points
par des Nummulites), qu'on est naturellement amené à
ranger dans le terrain tertiaire inférieur la majorité de la
région comprise entre le lac Keuidjez et le littoral oriental
du golfe d'Adalia. Malheureusement mes observations personnelles
sont loin d'embrasser la totalité de cette région, et
se bornent à celle que j'ai parcourue depuis Dalaman jusqu'à
Allara, en passant parMakri, Elmalu, Istenaz et Adalia.
C'est sur cette partie de la contrée que nous allons jeter
un rapide coup d'oeil.
Lorsque du petit village Keuidjez, situé non loin de la
rive orientale du lac du même nom, on se dirige vers la
vallée arrosée par le Gerenis Tchaï, on traverse d'abord
une plaine marécageuse, bordée à l'est par un massif de
serpentine, qui du côté du nord et du midi s'appuie sur des
hauteurs calcaires. Larégion entre Ortadjik(village situé dans
le domaine serpentineux) et le Gerenis Tchaï est également
marécageuse, surtout dans la proximité des serpentines,
comme entre autres tout autour d'Aktché Tasch ; les fourrés
de platanes, ricins, tamaris, vigne sauvage, etc., dont cette
région est hérissée, contribuent à rendre plus pénible la
marche des chevaux qui s'embourbent à chaque pas.
Les collines boisées sont tour à tour de serpentine et
de calcaire ; toutes s'appuient du côté du nord sur les flancs
méridionaux d'un rempart calcaire, dont les teintes blanches
se détachent d'une manière tranchée sur les surfaces
sombres des groupes serpentineux.