. I ¡mm*.
312 T E R R A I N TERTIAIRE INFÉRIEUR.
lier rocailleux qui conduit à Oustla franchit nn coi qui a
Î.SGO nièlres d'altitude; mais à Ì lieue environ au nord de
ce dernier, on commence à descendre dans la plaine où se
trouvent une dizaine de chaumières décorées du titre de
village d'Oustla. Celte plaine est revêtue de sables et d'argiles
tellement imprégnés d'hydrate de fer, que tonte sa
surface a une teinte rouge, souvent éclatante, qui frappe l'oeil
d e loin'. Les dépôts ferrugineux, localement interrompus
p a r des renflements calcaires, s'étendent jus([u'au pied du
massif montagneux qui borde la plaine d'Oustla du côté du
n o r d - e s t ; il constitue l'extrémité orientale de la chaîne considérable
qui s'élève entre les deux lacs de Beïschehr et
d ' E g e r d i r , désignée par le nom collectif de Kouzoukoulak^
Dagh ou Sumballu Dagli. Le massif susmentionné se termine
par une pente assez douce du côté de la plaine
d'Oustla, mais le revers opposé est passablement escarpé.
On descend par ce dernier dans une vallée oii se trouvent
les dix à quinze hameaux qui constituent Kabardja Koï, situé
à une altitude de 1,260 mètres.
Les calcaires jaunâtres, éclatant sous le marteau, composent
toutes les parties montagneuses de la contrée com-
•I. L' o r i g i n e de l'immense accumulation de dépôts ferrugineux que présente
la partie boisée de la Pisidie comprise entre Oustla et le lac de Beïschehr,
pourrait hien être analogue à celle que, dans son classique ouvra-e
sur la Geologie chimique (Lehrb. der chem. imd phys. Geologie, v. I,
p. 993), M. Bishof assigne au Rasenslein, ou Ter des marais. D'aprèsl'éminent
ohmiiste, cette substance aura été formée à l'aide de l'action exercée
sur le fer contenu dans la roche encaissante, par les végétaux en état de
putrefaction, qui l'auraient converti en carbonate de fer acidulé; celui-ci,
oxyde aux dépens de l'air en hydrate defer, se serait ensuite précipité au
fond de l'eau.
2. Kouzou, mouton; koulak, oreille, monlagne àVoreille dicmouLon.
C H A P I T R E V. 313
prise enire Baoulo et Kabardja Koï, et formeut probal)lement
la base immédiate des dépôts ferrugineux de la plaine
d'Oustla, dépôts sans doute beaucou|) plus récents que ces
calcaires qui se rattachent intimement aux grès, marties et
calcaires dont sont composées les chaînes parallèles de Kat
r an et de Baoulo, que nous venons de traverser successivement
en nous rendant de Boudjak à Baoulo. De même que
dans ces montagnes nous avons vu les grès et les marnes
occuper les régions inférieures, de même dans la vallée de
Kabardja Koï ces roches, parmi lesquelles les grès sont rougis
par l'oxyde de fer, se présentent presc[ue toujours audessous
des autres dépôts.
La vallée du Kabardja Koï s'abaisse insensiblement dans
la direction de l'est, tout en conservant à 2 lieues environ
à l'est du village du même nom une altitude de 1 ,220 mètres;
p u i s , à iTiesure qu'on se rapproche de Yenischehr, elle
s'exhausse de nouveau et revêt un caractère alpestre que
fait ressortir encore davantage la proximité du Kouzoukoulak
Dagh, dont les sommets (complètement couverts de neige
à l'époque où je traver.'^ais ces lieux ') se dressent immédiatement
derrière les hauteurs qui bordent la vallée du
côté du sud. Ces hauteurs sont composées de schistes calcaréo
marneux, rougis par l'oxyde de fer et plus ou moins
fortement relevés; des deux côtés, les couches plongent dans
le même sens et se correspondent parfaitement, ce qui semblerait
indiquer que la vallée doit son origine plutôt à l'action
érosive des eaux qu'à un cataclysme violent. Enfin, à
peu de distance à l'ouest de Yenischehr, la vallée de Kab
a r d j a Koï s'abaisse une deuxième fois, en venant débou-
1. Le "24 mai 1848.