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428 T E R R A I N TERTIAIRE INFÉRIEUR.
C H A P I T R E VIII. 429
que le prcniiei', puisque ici encore le plongement dominant
est au nord-est. Bien que les calcaires l^lancs ou jaunâtres
composent toutes les hauteurs qui entourent la
plate-forme terminale précédemment indiquée, cependiuit, à
mesui'e qu'on la traverse du nord-ouest au sud-est, on voit
sa surface envaliie par les porphyres pyroxéniques, qui
continuent jusqu'à l'endroit où l'on descend dans la
gorge arrosée par l'Emberek Sou; là, à une altitude de
1 , 3 9 0 mètres, la roche eruptive est de nouveau remplacée
par le calcaire bleu foncé ou noir, qui occupe une ligne
d'environ 1 kilomètre d'extension du nord-ouest au nord-est
et fait place aux porphyres pyroxéniques, à une altitude de
1 , 6 9 9 mètres. Enfin, dans la proximité du village Emberek,
les calcaires noirs reparaissent, et j'eus le bonheur d'y
découvrir les fossiles éocènes suivants, non sans quelque
étonnement, car j ' y cherchais plutôt quelques représentants
de la faune paléozoïque, tellement la roche rappelait les
terrains de transition :
Peclen fragment provenant peut-être du P. solea, Desh.
— fragment d'une espèce rappelant le P. plebeiits, Lmk.
— rappelant le P. decussalus, Munst.
îloules et empreintes rappelant des Trochoseris
Numimdiles . Ramondi, Defr.
Orbiloïdes... submedia, d'Ardi.
— dispansa, Cart.
L e calcaire fossilifère d'Emberek, dont les couches sont
plus ou moins fortement inclinées au nord-est, passe à des
mai-nes bleuâtres ou blanches ayant le mêtne plongement,
mais infiniment plus pauvres en traces organiques. Au
reste, la roche fossilifère ne constitue qu'une bande fort
I. Voyez Paléontologie de l'Asie Mineurej p. 195 et 422 (Errata).
étroite, dont l'extension du nord-ouest au sud-est peut avoir
à peine 1 kilomètre; elle se trouve aussitôt remplacée par les
porphyres pyroxéniques qui s'étendent jusqu'aux parages
d'Ardasa, oii, ainsi que nous l'avons vu', se présente un
véi'itable chaos de roches éruptives et de dépôts sédimentaires,
ces derniers composant souvent des masses assez
considérables, dont les flancs et les sommets sont découpés
en pic et en tourelle, ou divisés en colonnes, sans caractères
stratigraphiques bien distincts; seulement çà et là se
manifeste une certaine tendance à une stratification tant
soit peu appréciable, offrant un plongement au sud-est ;
mais, même alors, les couches sont le plus souvent brisées,
bouleversées, rejetées en tous sens. La roche consiste en
calcaire blanc ou grisâtre sans traces organiques, et si
fréquemment interrompue par dos porphyres pyroxéniques
ou par des syenites, qu'il devient très-difficile de saisir
les limites qui séparent toutes ces roches.
A l'endroit où (à 2 lieues environ au sud-est d'Ardasa)
on traverse le Kharaka Sou, les porphyres pyroxéniques se
manifestent de nouveau, bien que les sommets de plusieurs
montagnes porphyriques soient couronnés par les calcaires
bleus ou gris foncé, très-probablement tertiaires inférieurs;
cependant à une distance fort peu considérable, au sud-est
du point de jonction du Kharaka Sou avec le Khorschout
Tchaï, les calcaires deviennent dominants; ils sont trèsdistinctement
disposés en couches puissantes, qui des deux
côtés de la vallée du Khorschout Tchaï plongent dans le
même sens, savoir au sud ou au sud-ouest. A mesure que
l'on remonte la vallée pour se rendre à Gumusch Khané, la
\. Roches érnptiveSj p. 270.