2!16 ' i ' B i i U A IN TERTIAIRE INFÉRIEUR.
Tópotiue hislüi'iquc ia coiistiUUion physique de celle contrée
(de même que beaucoup d'autres de l'Asie Mineure) ; car
Il est evident que l'exislence d'une énorme population, constatée
par les ruines de cités aussi nombreuses que splendide^
exclut les conditions physiques où ce pays se trouve actuellement,
en sorte qu'il est indubitable qu'à l'époque où
existait encore le lac Capna, ce bassin n'a dû servir qu'à
1 embellissement et à l'irrigation de la contrée, et que, de
plus, un réseau compacte de routes pavées a dû jadis parcourir
la région située tout autour du lac, région qu'aujourd
hui ne sillonnent que des ravins profonds, masqués paid'epais
fourrés ou encombrés par des débris végétauv.
car ici, comme dans toute l'Asie Mineure, et comme dans
tout l'Orient, l'homme ne vient jamais troubler les phases
de l'existence végétale ; les arbres y meurent sur pied de
vieillesse, ou bien périssent brisés par les vents.
L'espace d'un kilomètre environ, qui sépare le Menavgat
Tchaï du gros village Menavgat Bazar, forme une sén
é d'ondulations composées de calcaires et de conglomérats
alternant avec des bancs horizontaux de grès jaune et de
calcaire blanchâtre; de semblables dépôts occupent également
la rive gauche de la rivière : nous y reviendrons en
en étudiant les terrains tertiaires supérieurs.
Le Menavgat Tchaï est le cours d'eau le plus considérable
parmi tous ceux qui sillonnent le littoral de la Pamphylie, il
pourrait rivaliser même avec le Kizil Ii-mak et le Gue'uk
S M , SOUS les rapports de sa largeur et de son volume
d'eau; aussi est-il navigable, au moins pour les petits bâtiments.
Le passage de la rivière s'elfectue dans une mauvaise
barque, à côté de Bazardji Koï, petit village assez pittoresquement
situé près de la rive gauche, sur une colline que
CHAPITRE V, 297
couroniie gracieusement un beau palmier (Plioeni.v dacbjlifera).
A peu de distance à l'est du Menavgat Tchaï,. on traverse
d'abord le petit torrent Nevrit Sou (par un pont en
pierre grossièrement construit), et ensuite le Karpouz Irmak
qui serpente au milieu d'une plaine alluviale uu peu marécageuse;
ses rives, au niveau de cette dernière, sont composées
de limon. Une rangée de collines sépai'e cette plaine
d'une autre surface unie située au nord-est de la première,
et dont les marais et les lagunes sont animés par d'innombrables
essaims d'oiseaux aquatiques.
Les renflements qui sillonnent cette plaine sont composés
de conglomérats soit solides, soit incohérents; ils se
rattachent à des dépôts de même nature qui forment une
bande lacustre assez étroite tout le long de cette partie du
littoral pamphylien, tandis que c'est au terrain tertiaire
inférieur que paraissent appartenir les collines qui composent
la région comprise entre Tchaouschkoï et Aliar, et qui
du côté du nord s'étendent jusqu'à la lisière méridionale
des hautes chaînes du Taurus pisidien, dont les sommets
étaient complètement revêtus de neige à l'époque ( l o novembre
1848) où j e uie trouvais dans les villages susmentionnés.
La roche c[ui constitue toutes ces collines peu élevées
(celle qui porte Tchaouschkoï a environ oO mètres d'altitude)
consiste en calcaire blanc ou en grès jaune, l'un et
l'autre friables, tombant en poussière sous le marteau, et
en marne blanche compacte alternant souvent avec les premiers.
Parmi ces roches le calcaire blanc m'a fourni quelques
empreintes d'une coquille lurriculée fort analogue à un
Pleurotome; d'après M. d'Archiac, à l'appréciation compé