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276 TERRAIN TERTIAIRE INFÉRIEUR.
terrains, et que dans la direction de l'est, ceux-ci embrassent
également les parages de la ville de Mougbla. II est
vrai que, lorsque de cette ville on se dirige au nord-est pour
se rendre à Davas, on traverse des dépôts évidemment plus
récents, et sans doute appartenant aux époques soit crétacée,
soit tertiaire, sans que cependant des considérations
paléontologiques ou stratigrapliïques puissent fournir rien
de positif à cet égard ; en sorte que, si je me suis décidé
en faveur du terrain tertiaire inférieur, je n'ai fait qu'admettre
une hypothèse basée sur le plus ou moins de similitude
qu'offre le facies extérieur de ces dépôts avec celui
que, sur d'autres points de l'Asie Mineure, présentent les
dépôts caractérisés pas des fossiles tertiaires inférieurs.
Pour se rendre de Moughla à Davas, on franchit d'abord
l'extrémité occidentale de l'Ayuklu Dagh et on descend ensuite
dans la vallée de Tchinar Tchaï, dont le fond est occupé
par des conglomérats solides, tandis que les hauteurs
sont composées d'une roche doléritique^ D'abord assez
restreints, les dépôts de conglomérats disposés en couches
redressées acquièrent un plus grand développement à mesure
qu'on remonte le Tchinar Tchaï (ici nommé Fadil Sou).
Bien que, clans les parages limitrophes de Boulla Khan, les
hauteurs pointues qui bordent des deux côtés la vallée paraissent
être composées de dépôts incohérents de détritus,
cependant on voit partout percer au travers de ces derniers
les conglomérats solides associés à des marnes et des grès,
cà couches plus ou moins fortement inclinées au nord-ouest.
Ces roches se présentent, dégagées de leur enveloppe extérieure,
dans la région comprise entre Boulla Khan et la
I. Roches éniplives, p. 220.
CHAPITRE V. 277
vallée que parcourt en serpentant un affluent de l'Arpas
Tchaï; malheureusement les hauteurs arrondies qui bordent
cette dernière vallée sont de nouveau revêtues de dépôts
détritiques diversement coloriés, et horizontalement stratifiés
; pourtant, ils laissent percer les têtes redressées des
couches de marnes et de grès, dont le faciès rappelle vivement
les roches de cette nature, qui jouent un si grand rôle
dans les terrains tertiaires inférieurs de l'Asie Mineure.
Quant aux dépôts détritiques qui masquent localement
les conglomérats solides, les marnes et les grès, ils sont évidemment
beaucoup plus récents c[ue ces derniei's, et paraissent
être d'une origine lacustre, formés par le Tchinar Tchaï
et l'Arpas Tchaï, à une époque où ces rivières constituaient
des bassins clos, capables d'atteindre une hauteur de
60 mètres au-dessus de leur niveau actuel.
La vallée que parcourt l'affluent de l'Arpas Tchaï est
séparée, par plusieurs hauteurs de marnes et de grès, de la
vallée arrosée par le Vardalu Sou (autre affluent du même
cours d'eau), dans lacjuel le se trouve un vieux Khan désigné
par le nom de Sandal Khan. Les deux rives du Vardalu
Sou offrent de belles dénudations, c{ui pei-mettent d'apprécier
les relations entre les dépôts détritiques horizontalement
stratifiés, et les grès et marnes à couches redressées;
le croquis suivant (p. 278) reproduit une de ces dénudations
qui se trouve sur la rive droite, tout à côté du Khan.
Le dépôt de galets (n° 2) est particulièrement composé
de fragments soit arrondis, soit anguleux de calcaire blanc
(éocène?) ou noir (de terrain de transition) et de roches
éruptives (trachyte, dolérite, basalte, etc.). Ce dépôt a
nne puissance d'environ l'",5.
Les couches redressées de marnes et grès (n° 3) ont