398 TEHRAIN TERTIAIRE INFÉRIEUR. C I l A l ' l T R E Vili. 399
mentionnerai un peiit lambeau calcaire qui se présente à
peu de dislaiice au sud-ouest de Kaïsarié ; c'est un affleurement
de calcaire blanc à cassure conchoïde, que l'on voit
percer à 1 lieue environ à l'est du village Indjesou, sur le
sentier même qui conduit de ce dernier à Kaïsarié ; ce calcaire,
qui ne fjgure que comme uu phénomène insignifiant
au milieu de la vaste formation érupiive du mont Argée,
pourrait bien êlre une dénudation partielle de dépôts tertiaires
inférieurs, recouverts partout ailleurs par l'énorme
nappe trachytique, à moins toutefois qu'il ne s'agisse ici
d'un dépôt d'eau douce appartenant à une époque encore
plus récente.
I I .
Les présomptions en faveur du terrain tertiaire inférieur
deviennent beaucoup plus fortes à l'égard de la région
orientale du Segri Dagh, situé à 7 lieues au nord-est de
Kaïsarié, le long de la rive gauche du Kizil Irmak \ Or,
lorsque, pour se rendre de Tchoukourkoï à Karakaya, on
traverse du nord-ouest-nord au sud-est-sud l'extrémité
orientale du Segri Dagh, on voit que son revers septentrional
est composé de grès rouge, de calcaire siliceux noir et
de marnes alternant avec des gypses blancs, toutes ces
roches ayant leurs couches plus ou moins fortement redressées.
Au bout d'une heure de montée, on atteint le point
1. Le Kizil Irmak, dans ces parages, est parfaitement guéable en été,
car je le franchis au mois de juillet plusieurs fois sans que l'eau dépassât les
genou.x de mes chevaux.
culminant de cette partie de la montagne, lequel consiste en
une surface assez unie, revêtue d'une puissante couche de
terre végétale qui, malheureusement, soustrait aux regards
la charpente sohde sur laquelle elle repose. De celle espèce
de plate-forme, on commence à descendre le revers méridional,
qui ne se confond avec la plaine qu'à environ
1 lieue 1/2 au sud-est-sud du village Karakaya, en sorte
que la longueur totale (du nord au sud) de cette partie du
Segri Dagh est de près de 3 lieues.
Les trachytes au milieu desquels est situé le village de
Karakaya représentent, dans ces parages, une espèce
d'isthme qui sépare les grès rouges à couches redressées,
dont est composé le revers septentrional, des conglomérats
horizonlalenient stratifiés, qui occupent les régions inférieures
du revers méridional ; car aussitôt que l'on est descendu par
ce dernier, on voit apparaître des dépôts puissants de grès,
conglomérats et brèches coloriés de teintes diverses, mais
tous horizontalement stratifiés.
Ces dépôts, qui constituent des collines élevées, paraissent
être d'un âge plus récent que les grès rouges,
calcaires noirs, gypses, etc., du revers septentrional du
Segri Dagh. Aussi me suis-je décidé à ranger ces dépôts à
couches horizontales provisoirement dans le terrain tertiaire
supérieur d'origine lacustre, parce qu'au nord-ouest
de Kaïsarié, dans la vallée du Kizil Irmak, des dépôts
semblables se rattachent intimement à des calcaires caractérisés
par des Paludines. Les conglomérats et grès lacustj'es
(?) du revers méridional du Segri Dagh s'étendent,
au sud-est de Karakaya, sur une ligne d'environ 1 lieue
(du nord au sud) et se trouvent remplacés par les trachytes
à 1 lieue 1/2 au sud de ce village.