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les calcaires, signalés par lui sur le versant septentrional de
la chaîne; d'ailleurs, il dit qu'immédiatement après avoir
atteint le point culminant de cette dernière, il descendit
dans une profonde vallée, dont les hauteurs sont de grès
micacé plongeant au nord, grès qui, plus loin, est remplacé
par des calcaires plongeant dans le même sens, mais avec
des inclinaisons plus considérables. A 3 lieues environ au
sud de Mehmet Beï Oglou, les grès, argiles et marnes
calcaires jaunâtres se trouvent associés à un conglomérat,
composé de petits fragments de quartz blanc et de roches
schisteuses noires; ce conglomérat dont les couches plongent
au sud-ouest-sud, paraissent s'étendre jusqu'à Boïwad \
La Ixauteur couronnée par le château de la ville, est de serpentine
vert-foncé, qui aura soulevé les schistes micacés et
talqueux sur lesquels repose le calcaire blanc, que M. Hamilton
désigne sous le nom de scaglia, et qui offre le même
plongement (seulement sous des angles beaucoup moins
considérables) que les schistes micacés et talqueux, dont les
couches, diversement tordues et plissées, plongent au nord.
En sortant de Boïwad pour se rendre à Vezirkeupru,
M. Hamilton signale dans la plaine du Gueuk Irmak des
collines de conglomérat incohérent composé de galets de
quartz, de jaspe, de schistes, etc., et plongeant au nordest
nord. Ce conglomérat s'étend jusqu'à Duran. A 50 minutes
environ à l'est de ce village, on aperçoit l'important
massif calcaire nommé Kaya Kapou, se dressant au-dessus
de la jonction de Gueuk Irmak avec le Kizil Irmak; les rochers
qui, sur la rive gauche de ce dernier, correspondent
au Kaya Kapou, sont également de calcaire, et M. Hamil-
1. Loc. cit., p. 320.
C H A P I T R E IL
ton fait observer que, de même qu'à Boïwad, ici encore le
calcaire repose sur des schistes \ Au-dessous de sa jonction
avec le Gueuk Irmak, le Kizil Irmak est bordé par des
rochers calcaires descendant à pic dans la rivière; la roche
est de teinte foncée, de texture solide et semi-cristalline,
traversée par de nombreuses veinules blanches ; elle exhale
une odeur fétide sous le marteau et n'offre point de stratification
distincte, bien qu'on y aperçoive une certaine tendance
à un plongement au nord; par contre, les roches argileuses
sur lesquelles repose le calcaire plongent décidément
au nord-est-nord, et c'est à peu près aussi le même
plongement que présentent les schistes argileux qui composent
les collines dans les parages de Tchetchik (Tchitchekp]).
Il est d'autant plus vraisemblable que les roches désignées
souvent par M. Hamilton sous les noms de roches
schisteuses, argileuses ou schistes tout court, sont des thonschiefer,
appartenant aux terrains de transition, que ces
terrains se trouvent en effet largement développés à peu de
distance au sud, à l'ouest et au sud-est de Boïwad, où l'Ilkas
Dagh et le Tauschan Dagh sont composés particulièrement
de thonschiefer, de micaschiste et de talkschiste, dont les
mêmes roches signalées par M. Hamilton sur plusieurs
points de son itinéraire ne seraient alors que des affleurements
ou des dénudations, Quant aux calcaires que le savant
anglais mentionne entre Tchetchik et Vezirkeupru, ils lui
paraissent identiques avec ceux que plus haut il considère
comme postérieurs aux schistes.
Voilà à peu près en substance les renseignements que
1. Loc. cil-, p. 325.