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d'eurite se retire plus au nord, les dépôts de g'ypse viennent
s'appuyer sur leurs flancs en s'étendant de là jusque
dans la vallée du Kizil Irraak. C'est dans ces dépôts de gypse
qu'est creusée la jolie vallée de Tcbaï Koï, dirigée en moyenne
du nord-est-nord au sucl-ouest-sud. Les collines de gypse
qui entourent la vallée du côté nord, ainsi que celles qui en
hérissent le fond, ont leurs couches plus ou moins fortement
redressées, tandis que les hauteurs qui constituent les bords
occidental et oriental de la vallée et occupent la large plaine
du Kizil Irmak présentent très-souvent une stratification horizontale.
Vu de ces hauteurs, le Kizil Irmak n'apparaît que
comme une bande étroite, au sud de lac|uelle on aperçoit
des collines arrondies de gypse, échelonnées le long d'un
rempart calcaire dirigé en moyenne du sud-est au nordouest,
rempart qui probablement constitue l'une des ramifications
occidentales du Keussé Dagh, ce qui semblerait indiquer
que la formation des gypses, grès et marnes éocènes
s'étend bien au delà de la rive méridionale du Kizil Irmak,
et occupe probablement toute la contrée comprise entre la
chaîne du Keussé Dagh et du Kousch Dagh.
Une série de collines de conglomérats probablement
quaternaires, dirigées du nord-est-nord au sud-ouest-sud,
forment du côté du sud-ouest la limite entre la vallée de
Tchaï Koï et celle de Bayad ; cette dernière, dont l'altitude
est de 620 mètres, est également entourée de hauteurs de
gypse le plus souvent horizontalement stratifié, qui s'appuient
au nord sur un rempart probablement de roches
éruptives.
Le Bayad Sou est un petit ruisseau presque à sec pendant
l'été, bordé çà et là de quelques buissons. Les jardins
de Bayad sont remplis de superbes noyers, et le village en-
CIIAPITRE IV. 269
cadré de beaux vignobles. Au reste, toute cette partie de la
vallée du Kizil Irmak, que j'ai été dans le cas de voir depuis
l'endroit où je l'ai traversée en allant de Tchoroum à Iskelib
et Bayad, est complètement dénuée de végétation arborescente
; en revanche, la végétation herbacée doit y être
fort belle avant l'époque des grandes chaleurs, qui dès le
commencement de juin convertissent le tapis de gazon en
une écorce jaunâtre, pulvérulente.
Entre Bayad et le village Kouroutchaï la contrée se
renfle en une hauteur considérable, dont le revers oriental
est composé de gypse à couches verticales ou plongeant au
sud 10° ouest, sous des angles de 25 à 30 degrés, et le
revers occidental, d'agglomérations peu puissantes de sable
marneux et gypseux, ainsi que de galets ; ce dernier revers
descend dans le lit desséché (pendant l'été) d'un torrent fort
large qui justifie parfaitement le nom qu'il porte \ Le village
du même nom se trouve à une altitude de 700 mètres,
le long de ce torrent, et s'appuie au nord sur un rempart à
physionomie toute particulière, qui imprime à la contrée une
teinte pourprée. Ce rempart, dirigé en moyenne de l'est à
l'ouest, est composé de bancs alternants de grès''et conglomérats
rouges et de marnes bleuâtres, quelquefois horizontaux,
mais le plus souvent diversement disloqués, en plongeant
à l'est 15° nord, sous des angles de 25 à 30 degrés.
Entre le .village Kouroutchaï et la métairie de Mehmed
Tchiflik (sur un espace de 1 lieue 1/2 environ), la contrée
devient plane, ou n'offre que de légères ondulations représentées
par des buttes de gypse à couches plus ou moins
fortement redressées; malgré les contours presque linéaires
1. Kourou, sec; ichaïj rivière.