74 TE R R A I N CRÉTACÉ.
de grès, tantôt compacte, tantôt friable, passant souvent
à un calcaire marneux l)lanc, violet ou rougeâtre, ou bien
se trouvant remplacé par des conglomérats grossiers, ce
qui a particulièrement lieu dans la proximité immédiate
d ' E r e g l i , oii ces conglomérats s'étendent jusqu'à la mer.
ni .
Avant de quitter Eregli pour nous avancer le long du
littoral situé à l'ouest de cette ville, je dois mentionner les
dépôts crétacés qui ont été constatés à l'est d'Eregli, et
notamment dans la presqu'île de Sinope. L'existence de
ces dépôts, que je n'ai pas été dans le cas d'examiner
moi-même, repose sur le témoignage de M. le docteur
Bfiums, qui, dans un travail déjà cité à une autre occasion
les signale sur plusieurs points de cette petite péninsule,
en nous apprenant qu'ils renferment beaucoup de
fossiles dont malheureusement il ne nomme pas un seul.
A en juger par la carte géologique jointe à l'ouvrage du
savant allemand, les dépôts crétacés de Sinope se trouvent
disséminés en lambeaux isolés, au milieu des roclies éruptives
qui constituent la majeure partie de la presqu'île. Le
plus considérable parmi ces lambeaux, celui qui compose
le plateau central de la presqu'île, à l'est-nord-est de la
ville de Sinope, peut avoir à peu près 1 kilomètre cte longueur
(du nord-est au suct-ouest) sur 500 mètres environ
de largeur (de l'ouest à Test); de forme très-irrégulière, il
otfre une échancrure dans sa partie orientale où il décrit
I. Voyez Roches érwplives, p. I l 4.
C H A P I T R E II. 75
un demi-cercle autour d'un lac. Un autre lambeau beaucoup
moins étendu et séparé de la mer par des roclies
éruptives, se trouve à l'extrémité orientale de la presqu'île
où il compose la liauteur nommée Boz Tepé. Excepté ces
deux lambeaux, la carte de M. Brauns en indique encore
trois autres très-peu étendus, et tous parfaitement isolés au
milieu de ce que le savant allemand qualifie à'Andésite.
Presque partout, ces dépôts crétacés sont plus ou moins
stratifiés et ne présentent aucun signe de dislocation produite
par les roclies éruptives; aussi M. Brauns considèret
il ces dernières, comme antérieures aux dépôts crétacés.
C'est une observation qui ne manque pas d'importance;
elle prouve la reproduction dans la presqu'île de Sinope
d'un pl)énomène que j'avais déjà signalé dans la proximité
d'Eregli, en faisant observer que les dépôts crétacés de la
Bitliynie offrent dans leurs conditions stratigraphiques deux
caractères distincts, ce qui semble indiquer que les roches
éruptives placées en contact avec ces dépôts, se rapportent
à deux époques différentes, l'une antérieure, l'autre postérieure
aux terrains crétacés ; ce serait à cette première
époque qu'appartiendraient les trachytes (andésites [?]) de
Sinope.
Nous pouvons maintenant retourner à Eregli, afin de
continuer notre coupe, d'abord à l'ouest de cette ville, le
long de la côte, et ensuite à travers la péninsule bithynienne
pour rejoindre Ismid.
V.
Le beau littoral entre Eregli et Alcdjeschelir est formé
par des montagnes peu élevées et à contours ondoyants.