418 T E R R A I N TERTIAIRE INFÉRIEUR.
de séries de colonnes diversement tordues et plissées.
Vis-à-vis de Yarasan se trouve le village Yenidjé, au nord
duquel on voit deux cavités circulaires remplies d'eau saumâtre;
d'autres pelits lacs, soit saumâtres, soit décidément
salés, se présentent en grand nombre entre Yenidjé et Zara.
Près du village Toudarga, la surface plane et aride de
la vallée se rétrécit en une gorge compléfement occupée par
le lit du Kizil Irraak, qui devient ici assez large, bien que
pendant l'été il ne renferme qu'un mince filet d'eau plus
ou moins croupissante. Les masses de gypse qui bordent
la rivière ont leurs couches tantôt horizontalement stratifiées,
tantôt verticalement redressées; elles forment, au nord-est
de Toudarga, des massifs considérables ; le gypse y est dis -
posé en couches redressées alternant avec des marnes
grises. On descend de ces groupes gypseux vers Zara où
la vallée redevient parfaitement plane, bordée au nord et
au sud par des hauteurs de gypse; c'est au pied de l'une
de ces hauteurs que se trouve Zara, cà une altitude de
1360 mètres.
V I I I .
Les dépôts probablement tertiaires inférieurs que nous
venons d'examiner dans la vallée du haut Kizil Irmak, entre
Sivas et Zara, ne sont séparés, du côté du nord, que par
un espace peu considérable, d'une localité qu'il est permis
de rapporter à l'époque eocène, non pas d'une manière dubitative,
mais avec la plus parfaite certitude, eu égard aux
fossiles qu'elle renferme. En elTet, à moins de 7 lieues au
nord-est-nord de Zara se trouve le petit village Kyzbeli
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(près de la rive droite du Deïrman Sou^) à 2 lieues à l'ouest
duquel, et par conséquent presque sous le méridien de
Zara, toutes les montagnes limitrophes sont rayées, soit
obliquomenl, soil horizontalement, par des marnes grises,
noires, rouges, jaunâtres et verdâtres. Ces roches, qui, çà el
là interrompues par des éruptions trachytiques, bordent des
deux côLés la vallée du haut Iris (Yeschil Irmak), offrent
trop d'analogie avec des roches semblables qui, un peu
plus loin, ainsi que nous le verrons tout à l'heure, renferment
des Nummulites, pour ne pas être rattachées aux dépôts
caractérisés par ces fossiles. En continuant à s'avancer
le long du sentier qui conduit de Kyzbeli à ïïipsala, on voit
dans les parages de Mourassy, situé à h lieues à l'ouest du
premier village, les marnes précédemment mentionnées,
interrompues par un massif de serpentine, qui n'a pas
beaucoup d'extension et qui de plus ne paraît pas avoir
sensiblement affecté les conditions stratigraphiques des
marnes, dont les couches, renfermant çà et là des fivagmenls
à'Oslrea Archiaci, Bell., sont presque horizontales, tout en
offrant des redressements locaux indépendants de la proximité
plus ou moins considérable des serpentines. Il paraît en
être de même à l'égard d'une éruption trachytique que l'on
observe dans les parages de Khamarly, à 1 lieue environ à
l'ouest des serpentines, également au milieu des marnes. La
roche éruptive n'y forme qu'un lambeau isolé, en sorte qu'à
6 lieues environ à l'ouest de Kyzbeli, toutes les montagnes
sont de nouveau composées exclusivement de marnes diversement
coloriées, et parfaitement identiques avec celles men-
•I. Allluent (lu Gennilu Tchaï avec lequel le Deïrmeii Sou opère sa
jouclion à 5 liouos au suil-esL de Koïli llissar.
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