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calcaires qui passent insensiblement à un calcaire blanc ou
à un grès de teinte variée, l'un et l'autre presque horizontalement
stratifiés.
A 4 lieues, au nord-est-nord de Yaliniz Koï, la roclie
verdâtre à fades de gramoacke devient de plus en plus
dominante, cependant un peu plus loin (à 5 lieues d/2 de
laliniz Roï), elle est remplacée par un calcaire jaunâtre, à
cassure concboïde, éclatant sous le marteau. Ce calcaire
qui forme des liauteurs considérables souvent chamarrées
d'excavations et de cavernes, mais sans présenter une stratification
distinctement prononcée, s'étend jusqu'au delà
de Kausa, et sert probablement de siège aux sources theimales,
situées dans la proximité de ce dernier village, sources
que malheureusement je n'ai pas été h même de visiter,
étant pressé de gagner Samsoun, afin d'y trouver les soins
nécessaires à l'un de mes gens, dont l'état inspirait d'autant
plus d'alarmes que l'affection dont il soutirait offrait tous les
symptômes du choléra.
Les calcaires jaunes susmentionnés sont brusquement
interrompus à 1 lieue environ, au nord-est-nord de Kausa,
par des roches éruptives ^ ; mais à 1/4 de lieue plus loin,
des calcaires exactement semblables percent de nouveau,
et c'est cette roche qui, selon toute apparence, compose les
hauteurs arrondies dont est entourée la contrée cjue l'on
traverse pour se rendre de Kausa h Kavak ; sur plusieurs
points (notamment à 3;7|. de lieue, au nord-est-nord de
Kausa), ces calcaires deviennent marneux et alternent avec
des grès à grain plus ou moins fin ainsi qu'avec des marnes
bleues, rouges et vertes, quelquefois feuilletées; toutes ces
I. Roches ériiplives, p. 240.
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roches sont distinctement stratifiées, les couches étant ou
verticalement redressées ou inclinées au nord-ouest-nord;
sur d'autres points, les calcaires jaunâtres, tout en passant
à des teintes foncées, forment à eux seuls d'énormes rochers
sans la moindre association avec les grès ou les marnes,
tel est entre autres le cas des environs immédiats de Kavak.
La contrée que nous venons de parcourir entre Amasia
et Kavak, en passant par Yaliniz Koï et Belver, offre selon
les localités un aspect très-différent. Ainsi, la région nordouest
de la vaste plaine de Soulou Ova est presque complètement
déboisée; cependant il est probable qu'au printemps
cette surface est revêtue d'un beau tapis végétal, car en la
traversant au mois de septembre, je l'ai trouvée chamarrée
de touffes de StcUice Meyeri, Boiss., de Polygonum littorale,
etc. Par contre, les vallées qu'arrosent les affluents
du Tersakan Sou et du Merd Ismaks sont ornées de belles
forêts qui couvi'ent la majorité de l'espace compris entre
Kausa, Kavak et Samsoun \
Puisqu'il Kavak nous avons regagné la grande route
que nous avions déjà suivie précédemment en nous rendant
de Ladik à Samsoun (p. 93), nous pouvons maintenant
retourner à Amasia et continuer de là notre marche le long
de la vallée du Yeschil Irmak, que nous remonterons jusqu'aux
parages de Hipsala en passant successivement par
Tourkhal, Tokat, Maïmy et Terzi; puis, arrivés à Hipsala,
nous retournerons à Tokat, afin de rejoindi'e Amasia par
1. Parmi les essences qui composent ces forêts dominent : Quercus
cerris, Carpiiius orienlalis, Vlmus campeslris, Alnus glutinosa, Pinus
silveslris et P. hnUia. Pyrus cmygdaliformis. Vili., CrcUoegics orienlalis,
Plalanus orienlalis, etc., associés à des buissons de Coryllus avellana,
Paliunis acdeatus, Rosa canina, Rubus idoea, etc.