370 TERRAIN TERTIAIRE hNFÉRlEül!. CHAPITRE VII. 37-1
parlie ai-liriciclle, car ello n'est représeiUce que par les
nombreux jardins fruitiers, vignobles et plantations de
DjMré {lihanmus infectorius) appartenant aux habitants
d'Angora. Après tout, cette ville vue du côté du sud, est
loin d'olïrii' le coup d'oeil vraiment enchanteur qu'elle présente,
quand on l'aperçoit en y arrivant de l'est, nolamment
de Yuzgat.
Les calcaires que je viens de signaler entre le lac Hoan
Gueul et la ville d'Angora s'étendent également dans la
direction de l'Elma Dagh, dont ils constituent exclusivement
les portions orientales et septentrionales. L'Elma Dagh est
composé de masses arrondies qui revêtent i-arement des
formes pittoresques, en sorte que la physionomie de la plus
grande partie de la montagne est assez monotone. Ce sont
pour la plupart des rangées de hauteurs, séparées les unes
des autres par des gorges profondes, servant le plus souvent
de lit à des torrents assez rapides. La végétation arborescente
y est pauvre et les habitations fort rares. Du haut
d'un des points culminants de cette partie de l'Elma Dagh
( à 3 lieues 1/2 au sud-est d'Angora), à une altitude de
1,900 mètres, l'antique inci/ra^ si pittoresquement assise au
milieu de ses deux majestueux pics de trachyte, n'apparaît
que comme an amas confus de huttes, flanquées de deux
collines pointues.
I I .
Presque sous le méridien de l'Elma Dagh, mais beaucoup
plus au sud, et seulement cà une distance de h lieues
au nord du Grand Cac Salé, se trouve le Pacha Dagh que
provisoirement je range aussi dans le terrain tertiaire inférieur.
Ce groupe montagneux est composé de hauteurs mamelonnées,
se terminant çà et là par des sommets pointus. La
roche qui constitue ces liauteurs, est un calcaire siliceux,
passant souvent à un grès de teinte cendrée ou d'un brun
de chocolat, et alternant avec des marnes bleuâtres ou jaunâtres,
à cassure conchoïde. Le plongement dominant des
couches est au sud G0° est, sous des angles de 65 à 80 degrés.
Les diverses vallées qui sillonnent le massif sont
vivitlées par des sources limpides et fraîches; c'est avec
une véritable joie cpe les salue le pèlerin qui arrive en ces
lieux après avoir franchi, exposé à un soleil brûlant, l'espace
aride qui sépare le Pacha Dagh du ïouz Gueullu. La belle
végétation de ces vallées forme également un contraste
tranché, avec les surfaces nues et pulvérulentes qui entourent
le Grand Lac Salé; aussi le Pacha Dagh a-t-il fourni à
mon herbier quelques-uns de ses plus beaux ornements'.
A en juger par les relevés hypsométriques que je fis
1. Parmi les plantes que j'y cueillis (à une allitude d'environ 1,200 mètres)
, je no mentionnerai ici que les suivantes : Silene cappadocica, Roiss.,
Siachys lamnduloefolia, Valil., Zyzyphora laurica, Willd., Cenlaurea
parviflora, YiC., Cenlaurea pergamacea, DC., et Chardinia xeranlhemoides,
Desf. Or, toutes ces espèces non-seulement sont exclusivement
orientales, mais encore plusieurs d'entre elles n'appartiennent qu'à l'Asie
Mineure, ou bien n'avaient été connues, antérieurement à mes explorations
dans cette contrée, que dans les régions de l'Orient situées en dehors de
la péninsule anatolique. Ainsi, Silene cappadocica et Cenlaurea pergamacea
sont exclusivement propres à l'Asie Mineure, tandis que la Cenlaurea
parviflora, Chardinia xeranlliemoides, Siachys lavandidoefolia et
Zyzyphora laurica n'avaient été observées que dans la Barbarie, dans
m
l'Arabie, dans la Perse et dans les régions Caspiennes, à la seule exception
de la Zyzyphora laurica qui se trouve également en Crimée.