50 T E l ì R A I N CBÉTACÉ.
CHAPITRE PREMIIÎU.
ligne lUtorale, et notamment à Samsoun, ainsi que nous le
verrons en étudiant le terrain tertiaire inférieur de l'Asie
mineure.
Nous continuerons maintenant la coupe que nous avons
eiTectuée d'Arnaout Koï à Tchilé, et nous tracerons une
ligne du nord-ouest au sud-est, pour joindre Tchilé àSungurlu,
et pour descendre ensuite de ce dernier village à
Ismid, ce qui nous fournira une coupe transversale à travers
la péninsule comprise entre le golfe d'ismid et la mer
Noire.
V I.
Lorsqu'on se rend de Tchilé à Indi'alné, on traverse,
(à i 1/2 lieue à l'est de Tchilé) un massif composé de calcaire
blanc à cassure tantôt conchoïde, tantôt esquilleuse,
disposé en couches verticales. Il est séparé par une vallée
profonde, d'une rangée de hauteurs calcaires échelonnées
dans la direction de la côte, et dont le versant méridional
présente plusieurs buttes basaltiques disposées également le
long du littoral. Malheureusement les dépôts superficiels de
sables et de marnes, masquent partout les points de contact
entre les calcaires et les roches éruptives. A 2 i / 2 lieues
environ, à l'est-sud-est de Tchilé, on descend dans une
profonde vallée (dans laquelle se trouve le petit village de
Kapoukas) où les roches éruptives percent fréquemment a
travers les sables et forment des falaises le long de la mer;
ces roches continuent à hérisser la contrée jusqu'au village
Indralné, oi;i elles disparaissent pour faire place aux calcaires
; ceux-ci constituent à l'est d'indralné une montagne
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allongée qui se termine du côté de la mer en un promontoire
élevé, tout blanchi par les couches redressées du
même calcaire, plongeant tantôt au sud-est, tantôt au sudouest.
A mesure que l'on s'avance vers Sungurlu, les montagnes
se rapprochent de plus en plus de la mer, en s'y
prolongeant en caps sourcilleux; ces hauteurs presque toujours
dépourvues de toute végétation, et qui masquent la
vue de la mer, sont composées de calcaires friables blancs
ou gris, plus ou moins siliceux, alternant avec des marnes
feuilletées bleuâtres ou blanchâtres, et ayant leurs couches
plus ou moins fortement redressées, le tout fréquemment
revêtu de dépôts puissants de sable blanc. Le Gueuk Sou, qui
se trouve à moins d'une lieue environ à l'ouest de Sungurlu,
offre sur sa rive gauche une belle dénudation : c'est une
succession de minces schistes de grès et de calcaire marneux,
horizontalement superposés les uns aux autres comme
les feuilles d'un livre. Il est difficile de décider si ces
schistes appartiennent encore au terrain crétacé, ou bien
font partie d'un dépôt tertiaire; la stratification horizontale
offrirait peut-être une présomption en faveur de la dernière
hypothèse, si, dans la région caractérisée par les fossiles
crétacés, les couches qui les renferment ne présentaient si
souvent les divergences les plus frappantes dans leurs conditions
stratigraphiques, en parcourant toutes les gradations
intermédiaires entre le redressement le plus violent et l'alignement
presque horizontal.
L'espace qui sépare le Gueuk Sou, de Sungurlu, est
occupé particulièrement par les grès, à l'exception presque
complète des calcaires. C'est un grès très-solide, de teinte
grisâtre, à grains fins ; il se manifeste plutôt en affieure