400 TERRAIN TERTIAIRE INFÉRIEUR.
Quant aux grès rouges, calcaires noirs, marnes et gypses
du revers septentrional du Segii Dagli, ils font sans doute
partie des grès gypsifères (pi-obablement tertiaires inférieurs)
qui occupent de si vastes étendues en Asie Mineure,
et qui d'ailleurs se présentent également dans la proximité
immédiate et même au milieu du domaine trachytique du
mont Ai-gée \ Ainsi, en étudiant ce domaine, nous avons
vu' qu'à l'ouest de Bogtcha Koï, les grès rouges composent
les deux bords de la vallée du Kizil Irmak, entre
Avanis et Arebsoun ^
Dans tous les cas, les grès, calcaires et gypses du revers
septentrional du Segri Dagli se rattachent directement
à la longue zone de grès et de gypses qui se déploie au
nord-est de Kaïsarié jusqu'à Zara, zone que nous examinerons
séparément, après avoir étudié dans les environs
plus rapprochés de Kaïsarié un dépôt isolé, mais fort intéressant
du terrain tertiaire inférieur, savoir celui de Karamas
Dagh.
1. W. Hamilton [Researches in Asia Minor, etc., vol. II, p. 248-
°249) mentionne les grès rouges gypsifères dans la portion du Hirka Dagli
où se trouve Iladji Rektaschet où les grès rouges et marnes renferment des
dépôts de sel; de même, dans les parages de Nevsehehr, le savant anglais
signale un ravin dirigé du nord-ouest au sud-est, et situé au nord-ouest de
cette dernière ville, entre celle-ci et TaUar, lequel ravin présente des dénudations
qui mettent au jour des marnes rouges ou jaunes, des sables et
des gypses à couches plongeant au sud-est. L'échelle réduite de ma carte
no m'a point permis d'y indiquer cette dénudalion locale au milieu du
grand domaine tràcby tique.
2. Roches eriiplives, p. -170.
3. C'est ainsi que les indigènes prononcent les noms de ces deux
villages, pour lesquels les orthographes les plus discordantes avaient été
adoptées dans nos cartes.
" i * i t f m
CHAPITRE VIII.
m.
401
k 6 lieues à l'est de Kaïsarié se dresse un massif calcaire,
comme un îlot sourcilleux, au milieu de la vaste mer
trachytique qui le baigne de tous côtés. Ce massif, appelé
Karamas Dagh, forme une chaîne complètement nue, dirigée
en moyenne du norcl-est-nord au sud-ouest-sud. Son
extrémité septentrionale porte dans le pays le nom local de
Merdiimek Dagh^ ou Montagne aux lentilles^ à cause de
l'énorme quantité de Nummulites dont ses flancs sont jonchés.
Les portions centrales, méridionales et occidentales
de la chaîne, couronnées par des arêtes mamelonnées dont
un des points les plus élevés a 1798 mètres d'altitude, sont
composées d'un calcaire plus ou moins noir, qui éclate sous
le marteau en exhalant une odeur bitumineuse ; il est tantôt
stratifié en couches puissantes, tantôt divisé en minces
plaques ou même en feuillets ; le plongement dominant est
au sud 30° est, sous des angles de 75 à 80 degrés. Ce calcaire
paraît être complètement dénué de toute trace organique.
Par contre, les fossiles abondent dans l'extrémité
nord-est-nord de la montagne {Merdjimek Dagh), région
sillonnée par des ravins plus ou moins étendus, dont l'un,
situé à environ 1 lieue au sud du village Sarmousaklu, m'a
fourni une ample moisson paléontologique.
La roche qui renferme les fossiles est un calcaire gris
sale ou jaunâtre, sableux, passant quelquefois au calcaire
noir bitumineux susmentionné, mais ce sont les variétés
blanchâtres ou grisâtres qui constituent le siège exclusif des
1. Merdjimekj lentille, Dagh, montagne,
i:. 26