100 TElìllAlN CllÉTACÉ.
Toutes les montagnes limitrophes d'Amasia sont percées
de cavités naturelles dont plusieurs ont été utilisées pour
servir, soit de catacombes, soit d'abri à l'exercice du
culte religieux. Sans doute, parmi ces monuments du passé
dont le nombre et l'importance sont encore complètement
inconnus, il en est beaucoup qui se rattachent aux époques
les plus anciennes de l'histoire du christianisme, histoire
dans laquelle l'Asie iMineure, notamment la ville d'Amasia,
a joué un si grand rôle.
Avant de continuer l'étude de la contrée située entre
Amasia et Tokat, je crois devoir reproduire ici sommairement
mon itinéraire géologique, depuis Amasia jusqu'à
Kavak, en passant par Yaiiniz, Belver et Kausa, parce que
cette excursion nous permettra de juger de l'extension que
présentent du côté de l'ouest, les roches que nous venons
de voir dans la contrée comprise entre Kavak et Amasia.
II.
Lorsqu'on se dirige d'Amasia, vers le petit village
Yaiiniz, on longe d'abord une rangée de montagnes déchiquetées,
qui forment le bord occidental de la vallée d'Iris et
qui sont composées de calcaire fréquemment percé par des
dolérites compactes ; à une demi-lieue environ, au nord-ouest
d'Amasia, les dolérites envahissent complètement la vallée,
mais à mesure qu'on s'éloigne d'Amasia, dans la direction
du nord-ouest, la contrée s'aplanit en une vaste plaine
connue sous le nom de Soulou Ova, et arrosée par le Tersakan
Sou, dont nous avions déjà franchi une fois le cours
CHAPITRE III. <01
supérieur en allant de Kavak à Ladik (p. 93) ; le sentier
qui conduit d'Amasia à Yaiiniz Koï ne touche point au Tersakan
Sou, mais seulement à l'un de ses affluents occidentaux
; il est très-peu considérable, mais ses rives assez
élevées donnent mie belle coupe de la plaine en mettant à
nu les dépôts d'argile et de limon (horizontalement stratifiés)
qui la revêtent. Les montagnes qui, au nord et au sud,
limitent la partie de la Soulou Ova que l'on franchit en se
rendant à Yaiiniz Koï, sont trop éloignées pour qu'on puisse
en apprécier la composition, cependant, à en juger par les
nombreux galets qui jonchent la plaine, il paraîtrait que ces
montagnes sont composées de calcaire blanc jaunâtre à
cassure conchoïde.
Le sentier conduisant de Yaiiniz Koï à Kausa passe à
côté des hauteurs peu élevées, qui traversent la plaine en s'y
terminant souvent sous forme de promontoires; ainsi, à
i lieue 1/2, au nord de Yaiiniz Koï, on côtoie l'une de ces
séries de collines dirigées du nord-est-nord au sud-ouestsud,
et divisant la plaine en deux régions distinctes ; toutes
ces hauteurs paraissent être d'un âge fort récent, car elles ne
consistent qu'en une agglomération de fragments empruntés
presque exclusivement aux dolérites et aux serpentines.
A 2 lieues 1/2, au nord-est-nord de Yaiiniz Koï, la
plaine est bordée par un rempart doléritique, qui s'allonge
considérablement vers l'ouest au delà de Mersivan, et se
rattache, selon toute apparence, au Tauschan Dagh. Après
avoir franchi ce rempart, on descend (à 3 lieues environ au
nord-est-nord de Y^aliniz Koï) dans une vallée arrosée par
un affluent du Tersalian Sou, oii l'on voit reparaître la roche
verdâtre à aspect dé grauwacke, si caractéristique pour les
environs d'Amasia; elle se trouve associée à des marnes