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MO T E R R A I N CRÉTACÉ. C H A P I T R E III. 1M
par des marnes vei'tes et gris cendré, au milieu desquelles
je recueillis la Natica Orhigmji, d'Arch. La découverte de
ce fossile fut pour moi d'autant plus un sujet de joie, que
les marnes calcaréo-trappéennes qui me le fournirent,
simulent tellement les roclies serpentineuses situées précisément
dans la proximité de la localité fossilifère, qu'au milieu
de ma course rapide, j'avais cm n'avoir affaire qu'à des
masses désagrégées d'une roche éruptive, divisée en dalles
et en feuillets. Ces marnes crétacées si fortement chargées de
substances triturées de roches serpentineuses, prouvent que
ces dernières avaient surgi antérieurement aux dépôts crétacés.
Nous cpiitterons maintenant les parages de Hipsala
pour retourner à Tokat, afin de nous rendre de là à Amasia
en passant par Youmourla Koï et Zilé.
V.
Entre Tokat et Youmourta Koï, on voit d'abord dominer
des roches verdàtres, tantôt rappelant le chloritoschiste,
tantôt passant à une espèce de thonschiefer foncé ou à un
calcaire bleuâtre; puis (à 2 lieues environ au nord-est de
Youmourta Koï) les calcaires se prononcent plus franchement
en prenant un fades de calcaires secondaires ; ils sont
généralement compactes, à cassure conchoïde, de teintes
bleuâtres ou blanchâtres, mais sans offrir encore des traces
distinctes de stratification; enfin, à mesure qu'on se rapproche
de Zilé, ils deviennent très-siliceux, se colorent en
jaune, brun-chocolat ou blanc sale, éclatent sous le marteau
comme la pierre lithographique, et se trouvent disposés
e n c o u c h e s le plus souvent horizontales. Ce sont des calcaires
de celte nature qui composent les hauteurs dont est entourée
la plaine de Zilé. Cependant, à une demi-lieue environ
au nord-ouest-nord de ce village (sur le sentier qui conduit
de Zilé à Missak) , des masses considérables de chloritoschiste
s'élèvent des deux côtés de la gorge au fond de
laquelle coule le Zilé Sou; mais, à mesure qu'on remonte
la gorge, la roche se trouve interrompue, soit par un calcaire
verdâtre ou bleuâtre, siliceux, massif ou schisteux, soit
par un calcaire jaunâtre à cassure conchoïde. C'est ce dernier
qui paraît constituer la partie occidentale du plateau
sur lequel débouche la gorge (à une lieue environ au nordouest
nord de Zilé) , tandis que les hauteurs qui sillonnent
la région orientale du plateau, sont composées de schistes
verdàtres luisants (chloritosclristes), au milieu desquels
est situé le petit village Gunné. Du côté nord-ouest-nord,
le plateau est dominé par un autre plateau, dont le revers
septentrional conduit dans une gorge analogue à celle que
je viens de signaler dans la proximité immédiate de Zilé.
Dans cette deuxième gorge, les schistes verts reparaissent
de nouveau avec leurs nombreuses variétés ; mais ici ils se
produisent sur une échelle beaucoup plus grande, car ils occupent
une région d'environ une demi-lieue de longueur du
sud au nord (et probablement un espace plus considérable
de l'ouest à l 'est), région monotone, aride et plane, dont la
surface ne devient accidentée qu'à environ o lieues au nordouest
nord de Zilé , où les schistes verts se trouvent encore
une fois remplacés par un calcaire blanc jaunâtre, à cassure
conchoïde, éclatant sous le marteau et disposé en couches,
soit horizontales, soit plongeant au nord et au nord-ouestnord;
çà et là ces calcaires passent à un calcaire schisteux