T E R R A I N TERTIAIRE INFÉRIEUR.
collines composées d'un ccalcaire blanc friable passant localement
à des variétés cristallines bleuâtres, paraissent se rattacher
aux séries de hauteurs qui, plus au nord, longent le lac
dans la même direction et constituent le bord méridional
de la vallée de l'Ulfer Tchaï. Il est également probable
que des calcaires du même âge (éocène?) composent les
hauteurs qui constituent le bord opposé (septentrional) de
la vallée et s'étendent tout le long de la mer, depuis l'embouchure
du Mikhalitch ïchaï jusqu'à Moudania, en ollrant
des alternances fréquentes entre les calcaires friables, homogènes
et les calcaires cristallins, les grès et les marnes.
Ainsi, lorsque pour se rendre de Karagatch (situé sur la
rive septentrionale du lac Aboullonia) à Moudania, on franchit
d'abord l'Ulfer Tchaï et ensuite le village Derekoï,
on traverse à peu de distance au sud-ouest-sud du dernier
village, une belle vallée, resserrée de deux côtés par des
dépôts de marnes et de congloméi'ats incohérents, souvent
horizontalement stratifiés, quelquefois à couches redressées,
s' appuyant près de Derekoï contre un rempart
calcaire. A mesure qu'on parcourt, dans la direction du
nord-est-nord, la vallée dans laquelle est situé Derekoï, on
la voit devenir plus accidentée; les buttes de sable (peutêtre
d'origine lacustre) disparaissent, et les montagnes
calcaires contre lesquelles ces buttes s'appuient forment à
elles seules les deux bords de la vallée. Le calcaire qui
compose ces montagnes est de teinte jaunâtre, à cassure
tour à tour conchoïde ou esquilleuse, le plus souvent éclatant
sous le marteau comme du verre. Après avoir franchi
ces hauteurs calcaires, on descend une longue rampe
qui conduit vers Moudania, et qui a plus d'une lieue de longueur
du sud-ouest-sud au nord-est-nord. Du haut de
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cette rampe on a, du côté du sud-est, un magnifique coup
d'oeil sur le massif de l'Olympe, au pied duquel on voit
étinceler les minarets de Brousse, tandis que du côté nordest
nord, se déploie le pittoresque golfe de Moudania. A
mesure qu'on descend vers ce dernier, les calcaires revêtent
une teinte de blancheur éblouissante et leur texture
devient éminemment cristalline, sans que pour le moment
on puisse décider la question de savoir, si c'est un affleurement
partiel des terrains de transition, ou bien seulement
une modification locale des terrains tertiaires, exposés à
l'action des basaltes, dans le domaine desquels est situé
Moudania. Ainsi cjue nous l'avons vu S c'est la première
de ces deux suppositions que j'ai adoptée provisoirement,
sans me dissimuler cependant qu'on pourrait alléguer en
faveur de la deuxième hypothèse ce fait, cju'à peu de distance
des basaltes qui, entre Moudania et Gemlik, alternent
avec les calcaires à habitus de roches des tei'rains de transition,
on voit ces calcaires reprendre leur faciès tertiaire
et se rattacher à ces nombreux dépôts de calcaire, de
marne et de grès, que j'ai signalés à l'ouest de Moudania
tout le long des lacs d'Aboullania et de Maniyas, en les
rangeant dans le terrain tertiaire inférieur.
Lorsque de Brousse on se rend à Gemlik en passant par
Demirtasch, village qui semble marquer la limite nord-ouest
des terrains de transition du domaine olympien % on voit
au nord de Demirtasch des hauteurs pointues, composées
de grès grisâtres et verdâtres, frecjuemment désagrégés,
rappelant dans cet état certaines mollasses tertiaires de la
1. Terrains de Iransilion, p. 531.
2. Ihid., p. 599.