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sidérable et rappeler, sous certains rapports, plutôt le Caucase
que l'Asie IMiueure, car, inclépeiidaiiinienL de la craie
l)lanclic constatée dans la vallée de Nika ainsi que sur le
versant nord de la chaîne d'Elbourz l'étage inférieur du
ieri-ain crétacé y existe également selon toute apparence,
notamment dans le Karabagh et le Karadagh % et semble
même s'étendre au loin dans la direction de l'est, puisciue
le grès vert, de concert avec la craie, se montre à la base
du plateau miocène de t'Ust-Urt, ainsi ciu'à l'emboucliure
du Syr-Daria
Sous le rapport de leur composition minéralogique, les
dépôts crélacés de la Perse paraissent offrir le même phénomène
qu'au Caucase, c'est-à-dire celui d'avoir été formés
aux dépens des débris des roches éruplives, surtout des
porphyres; aussi M. Grewinglv se sert-il pour les désigner
(p. 137) du même terme que jM. Abich, en les qualifiant
d e roches à détritus porpinjriques (Trummerporp/njre) ; c'est
de celte roche que seraient composés particulièrement les
dépôts crélacés inférieurs de la Perse, lesquels reposent
comme au Caucase sur le teri'ain jurassique, tandis que la
craie blanche de l'Elbourz paraît avoir pour base le terrain
dévonien % ainsi que c'est le cas en Asie Mineure.
1. M. Growingky signale (p. -US) Ananchi/les ovcUcij Relepora fenes-
Irala, Goldf., Micrusler cor-aiiguinum, Ag. et TerebraUdaplicaiilis, Sow.
2. ÏI. lIomniairL> de Ilell y a recueilli Aimncliyles seiiiiglobus, Lam.,
Terehralida suhrolunda. Sow, Osirea gtohosa. Sow. (d'Arcliiac, Géol. et
¡'at., p. 619).
3. Parmi les fossiles signalés par Jl. Grewingk, comme caractéristiques
[)0ur l'étage inférieur du terrain crétacé, figurent : Ammoniles clypeiformiSj
d'Orb., Naulilus simpleXj Sow., et Terebraliila (dala, Lam.
4. D'Arcliiac, llùl. des progr. de la Géol., t. V, p. 409.
5. Id. Géol. el Pat., p. 619.
RÉSUMÉ. U 5
Si l'absence des étages inférieurs constitue l'un des traits
par lesquels les dépôts crétacés de l'Asie Mineure se distinguent
de ceux de la Russie méridionale, du Caucase et
de la Perse, il paraît en être de même à l'égard des dépôts
crétacés qui se prolongent depuis la Perse et l'Arménie
orientale à travers la Syrie, le littoral oriental de la mer
Rouge et peut-être l'Egypte.
Ainsi, bien que, selon toute vraisemblance, les fameuses
empreintes de poissons du Liban appartiennent à l'étage
crétacé supérieur \ par contre, un assez grand nombre de
fossiles, provenant de divers points de la Syrie et déterminés
soit par L. de Ruch, soit par d'Arcliiac, semblent se rapporter
au terrain néocomien ou, dans tous les cas, à l'étage
crétacé inférieur; et c'est encore à un groupe voisin de ce
dernier, c'est-à-dire au grès vert supérieur [upper greeii
sand, cénonien et turonien d'Orb.), qu'appartiennent le mont
Sinaï et le littoral sud-est de l'Arabie, aussi bien que les
parages de Ragh, situé entre le Sind et le Reloutchistan ^
Quant à l'Egypte, si les déterminations paléontologiques
de Figari Rey étaient de nature à inspirer de la confiance,
les nombreux fossiles qu'il cite ® pourraient y faire supposer
le terrain crétacé assez complètement développé, car
parmi ces fossiles il en est qui se rapportent à la craie
blanche, à la craie tuffeau, au gault et au néocomien. Quoi
1. D'Arcliiac, Ilisl. des progr. de la Géot., t. Ill, p. 116 ett. V, p. 397.
2. Voyez les travaux de P. Martin Duncan, Descripilon of the Echinodermala
from SoiUh-EasLern coast of Arabia and at Bagh, et A Description
of some Echinodermata from the calc. rocks of Sinai, l'un et
l'autre publiés dans le Journ. of the geol. Soc. of London, vol. XXI,
p. 350 et vol. XXIII, p. 38.
3. Voyez Studii scientifici suit' Egilto, etc., v. I, p. 24, 136 et 139,
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