390 T E R R A I N TüRTIAlRli INFÉRIEUR.
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Après avoir visité les intéressants dépôts de sel gemme
de Tchayan Koï, W. Hamilton revient à Soungourlou, et de
là se dirige à l'ouest jusqu'à Kaledjik. Le bord occidental
de la fertile vallée de Soungourlou est formé par des hauteurs
de grès rouge, qui séparent cette vallée de la plaine
où se trouve Beclibounar, village à l'ouest duquel s'élève
une chaîne do grès rouge, dont les couches plongent d'abord
à l'est sous un angle de 50 degrés, mais se redressent de
plus en plus à mesure qu'on la traverse de l'est à l'ouest.
A 2 lieues 1/2 environ à l'ouest de Soungourlou, on descend
de la chaîne susmentionnée dans un bassin circulaire,
où les efflorescences salines qui recouvrent les lits desséchés
des ruisseaux prouvent que le fond de ce bassin renferme
des dépôts de sel analogues à ceux de Samylcairiysch et de
Tchayan. D'ailleurs, l'eau du Delidjé Irmak, que l'on franchit
pour se rendre de Bechbounar à Kutchulc Koï (Kotchoababa[?]),
a un goût saumâtre très-prononcé.
Après avoir traversé le Delidjé Irmak, on passe par une
rangée de collines, composées de marnes qui renferment
beaucoup de sélénite, puis on gravit une hauteur dont le
sommet, jonché de blocs de quartz, est formé de marnes
blanches et jaunes. La contrée comprise entre Kutchuk Koï
(Kotchoubaba[?J) et Buyouk Koï est occupée par des roches
éruptives', mais, après avoir traversé Selami Kévi, on voit
reparaître les grès rouges plongeant au nord sous des angles
de 45 degrés ; il est vrai que l'angle d'inclinaison diminue
à mesure qu'on s'avance à l'ouest ; cependant, dans le défilé
de Barseklé, le redressement des couches devient vertical.
1. W. Hamilton ne les signale que sous le nom vaguo de Trap ; ia les
ai figurées sur ma carte comme tracliyte, à cause de la proximité de ces
lieux avec les trachytes d'Angora.
C H A P I T R E VII. 391
A l'extrémilé orientale de ce défilé, W. Hamillon mentionne
des calcaires à Nummulites' infraposcs, à ce qu'il paraît,
aux grès ronges'; puis, au sortir du défilé, il signale des
roches ignées (probablement des trachytes analogues à ceux
d'Angora) qui s'étendent jusqu'à Kaledjik. De cette dernière
localité, W. Hamilton se rendit à Aktchétasch, situé au
milieu de collines de calcaire cristallin ' qui, comme à Kaledjik,
alternent avec le calcaire amorphe. Celui-ci compose
les hauteurs situées entre Kaledjik et Bavlu. Enfin, en allant
de Ravlu à Angora, le savant anglais traversa des couches
liorizontaies de grès rouges et de conglomérats, reposant sur
des roches schisteuses à couches redressées. Ce n'est qu'à
4 lieues au sud-ouest-sud de Ravlu, qu'il atteignit ce qu'il
appelle le plateau de roches Irappéennes ou graniliriues
{trapean or granitic rocks), et qui très-probablement est le
plateau trachytique d'Angora dont j'ai donné une description
détaillée"".
On le voit, malgré tout ce que les deux coupes de
W. Hamilton laissent à désirer, sous les rapports de précision
et de développement dans les indications géologiques
et pétrograpliiques, elles suffisent parfaitement pour faire
ressortir la grande siinilitude qui existe, sous les rapports de
la composition des roches et de leurs conditions straligraphiques,
entre les contrées parcourues par le savant anglais
et celles que j'ai ti'aversées en traçant deux lignes parallèles
à son itinéraire, l'une au nord (de Tchoroum à Tchengri)
et l'autre au sud (de Tuzgat à Yakhscha Khan) de
1. Walheureusemenl sans auciine indication spécifique des fossiles.
"i. Loc. cîi.jp. 411.
3. Ibid.j p. 414.
4. Voyez Roches eriiplives, p. 89.