3C TERRAIN CRÉTACÉ.
seront clans le cas de les examiner sur les lieux, je considère
à priori comme très-vraisemblable l'opinion du savant géologue
anglais, tout en regrettant vivement qu'il n'ait point
appuyé ses intéressantes observations sur des données plus
positives, en indiquant d'abord l'espèce ou les espèces hippuritiques
qu'il a pu recueillir, et ensuite les localilés précises
qui les lui ont fournies.
I I I .
C'est probablement au même âge crétacé qu'appartiemient
les dépôts qui, à l'est de Smyrne, occupent la
majeure partie de la belle péninsule ionienne dont l'extrémité
occidentale se termine par le cap Karabouroun. Au
reste, je ne hasarde cette hypothèse que dans la supposition
que la partie de la péninsule visitée par moi n'est que
le représentant local de la région que je ne connais point;
aussi m'empressé-je de résumer les observations que j'ai
été à même de faire, en reproduisant ici sommairement mon
itinéraire géologique (de 1849) depuis Smyrne jusqu'cà
Kelisman et de là jusqu'à Sivrihissar et Ipsili, itinéraire
qui traverse toute la péninsule ionienne du nord au sud.
Sur un espace d'une lieue environ à l'ouest de Smyrne,
les massifs de trachyte serrent la mer de très-près, et y
plongent souvent à pic; mais plus loin, le domaine trachytique
se trouve limité par une belle plaine alluviale qui
s'étend jusqu'à la mer, et qui est composée de sables horizontalement
stratifiés, chargés de galets arrondis plus ou
moins nombreux. Du côté du sud, la plaine est bordée par
des montagnes dont la roche calcaire se trouve fréquemment
CHAPITRE PREMIER. 3 7
interrompue par des schistes gris luisants, très-analogues
aux thonschiefer des terrains de transition ; ces schistes,
tantôt bleuâtres, tantôt rouges ou jaunâtres, plongent généralement
au nord 25° ouest sous des angles de kO à 75 degrés.
Non loin du pied septentrional de la montagne, mais
cependant encore dans l'enceinte de la surface unie, on voit
(à une demi-lieue environ à l'ouest de Smyrne) plusieurs
sources d'eau chaude. Elles se trouvent soit échelonnées le
long des rives d'un petit ruisseau (débouchant dans le golfe
de Smyrne), soit disséminées sur la surface de son lit même ;
ces dernières ne conservent la température qui leur est
propre qu'à l'époque de l'année où le lit est à sec, parce
que, dans le cas contraire, l'eau fraîche du ruisseau se mêle
à l'eau chaude des sources, et fait disparaître la différence
de leurs températures respectives.
Le 5 mai (1849) lorsque je visitais les sources disséminées
dans le lit c|ui n'était pas encore complètement à
sec, j'en ai trouvé l'eau à peine tiède, tandis c{ue tout à
côté du petit café situé près de la rive gauche du ruisseau,
j'ai observé une source à température très-élevée ; l'origine
de la source n'est point visible, car l'eau ne ressort que
plus loin en filtrant à travers le sol; deux tuyaux, dont l'un
destiné à l'eau chaude de la source, et l'autre à l'eau
froide du ruisseau, débouchent dans un bassin carré enfermé
dans un édifice grossièrement construit, à la manière
des Ilamam (bains turcs) ; le tuyau à eau chaude la décharge
constamment dans le bassin, tandis que le tuyau conduisant
l'eau froide ne s'ouvre, à l'aide d'un robinet, que
lorscfue les baigneurs désirent obtenir une température plus
basse. Le goût de l'eau de toutes ces sources est légèrement
sulfureux, mais n'a rien de désagréable; on l'emploie