188 TE R U A I N TERTIAIRE INFÉRIEUR. C H A P I T R E II. ISO
V.
Nous examinerons maintenant les dépôts probablement
tertiaires inférieurs situés à l'ouest de Bolat, notamment
entre cette ville et Kalbardji et Yéni Koï. Le rempart trachytique
qui, à l'est de Balikesri, longe la rive gauche du
Sousourou Tchaï s'étend, à quelques interruptions locales
près, jusqu'aux parages de Kalbardji où il se trouve en contact
avec des masses de calcaire gris cristallin, associé à
une serpentine verte, luisante, à teintes très-variées (rouge,
jaune, bleuâtre, etc.), mais qui ne constitue qu'un phénomène
local, subordonné aux dépôts calcaires. Près de Yéni
Koï, ces derniers forment des rochers pittoresques qui
resserrent le lit du Sousourou Tchaï et donnent à ce cours
d'eau le caractère d'un torrent alpestre. A peu de distance,
au sud-est de Yéni Koï, le long du sentier qui de ce village
conduit à Kayalar, le calcaire cristallin passe à un calcaire
marneux, feuilleté, friable, donnant lieu à d'énormes masses
désagrégées qui revêtent toutes les surfaces de la contrée
comme d'un manteau de neige d'une blancheur éblouissante.
Là oil la roche se présente dans son état normal, elle est
régulièrement stratifiée, et les couches plongent soit au nord
20° est, sous des angles de 20 h 60 degrés. Au reste, les
angles d'inclinaison offrent dans les mêmes endroits tant de
variations, que souvent des couches verticalement redressées
se trouvent dans la proximité d'autres couches presc|ue
horizontales ou n'ayant que 10 à 15 degrés d'inchnaison;
tel est par exemple le cas dans les environs de Kayalar, où
les strates ne plongent que très-légèrement au sud 15° est;
de môme, dans la vallée du Faresch Tchaï, les hauteurs
arrondies qui la bordent des deux côtés offrent les conditions
stratigraphiqaes les plus diverses, sous le rapport de l'inclinaison
des couches. A Kayalar, dont l'altitude est de
580 mètres, le calcaire devient très-riche en silex, qui forme
tantôt des stries et zones ondulées, tantôt des rognons ou
des grains détachés.
Le sentier conduisant de Kayalar à Bolat suit le Zillé
Tchaï (affluent droit du Faresch Tchaï), qui arrose une
jolie petite vallée dirigée en moyenne de l'est à l'ouest. Le
long de ses bords escarpés on voit (à peu de distance au
nord-est de Kayalar) des masses aplaties d'un porphyre
trachytique que j'ai déjà signalé \ Ce trachyte, ainsi que les
agglomérations tufacées qui l'accompagnent, ont un grand
développement tout le long des montagnes qui limitent la
vallée de Zillé Tchaï du côté du nord, et où les roches éruptives
paraissent occuper un espace assez considérable dans
le sens de l'ouest à l'est, tandis que sur le bord méridional
de la vallée elles n'ont que peu d'extension, et se trouvent
resserrées de tous côtés par des calcaires blancs plongeant
au sud-est.
Après avoir franchi la vallée du Zillé Tchaï, on entre dans
une région occupée par une série de roches les plus variées
et probablement d'âges très-divers, mais tellement enchevêtrées
les unes dans les autres, que pour découvrir leurs
relations respectives il faudrait une étude beaucoup plus
minutieuse que celle à laquelle j'ai pu me livrer. Ainsi, à
3 lieues environ à l'est-nord-est de Kayalar, les calcaires
blancs à couches redressées remplacent les roches éruptives,
I. Voyez Roches éruplives, p. 58.