230 TERRAIN TERTIAIRE INFÉRIEDR.
CHAPITRE m. 231
posée la hauteur qui portele petit village Kouleli. La roche
y passe à un calcaii'e jaunâtre ou à une marne blanche sableuse
à cassure conchoïde, l'un et l'autre distinctement stratifiés
et plongeant à l'ouest 10° nord ou ouest /|6° sud, ou
bien ayant leurs couches verticalement redressées.
Le plateau accidenté et assez étendu, sur la pente méridionale
duquel se trouve Kouleli, forme le bord septentrional
d'une vallée ti'aversée par un petit ruisseau qui débouche
probablement dans le Hammamlu Sou. L'altitude considérable
(1,519 mètres) ¡de Kouleli donne à cette localité le
caractère d'une excellente yaila, où l'on jouit d'un air frais
et salubre à l'époque des plus fortes chaleurs de l'été; il va
sans dire que pendant l'hiver on y est exposé à toutes les
rigueurs d'un pays du nord. Dans les vastes pâturages de
Kouleli on voit la chèvre d'Angora, encoi'e très-belle, figurer
au milieu de troupeaux de moutons à grasse queue.
La région déboisée qui s'étend depuis Keredi jusqu'à
Kouleli commence, dans la proximité de ce dernier village,
à se revêtir de quelques arbres; cependant tout autour de
Kouleli la végétation arborescente n'est représentée que
par des taillis clair-semés, consistant particulièrement en
poiriers à feuilles d'amandier {Pyms amygdaliformis. Vili.) ;
mais on ne tarde point à entrer dans le domaine des forêts
du moment oii l'on se met h franchir le plateau pour se diriger
vers la vallée arrosée par le Geukagatch Sou, affluent du
Hammamlu Sou. Déjà à peu de distance au nord de Kouleli,
on voit le plateau s'abaisser très-sensiblement dans la
direction du nord, en sorte que le plan incliné qui de Kouleli
conduit dans la vallée de Geukagatch a environ 1 1 / 2 lieue
de longueur du sud au nord. A l'eudroit même où l'on descend
dans la vallée, l'altitude de cette dernière est d'environ
1,/|00 mètres. Le long de la descente, les hauteurs des
deux côtés présentent partout les têtes des couches verticalement
redi-essées d'un grès jaunâtre, compacte, alternant
avec des marnes bleues feuilletées. Ces hauteurs, qui encaissent
la vallée, portent le même nom (Geukagatch Dagh) que
le ruisseau qui l'arrose.
La vallée de Geukagatch ainsi que le lit du ruisseau vont
toujours en s'élargissant à mesure qu'on la descend. Parmi
les collines qui la bordent, il en est plusieurs, notamment
celles échelonnées le long de sa rive gauche, qui sont couronnées
par des dépôts de galets et de sable horizontalement
stratifiés, dépôts qui, sans doute, doivent leur naissance
au Geukagatch Sou, dont les eaux ne pourraient guère
atteindre aujourd'hui cette hauteui-, même à l'époque des
crues les plus exceptionnelles.
Des deux côtés de la vallée, les flancs de toutes les
montagnes sont symétriquement rayées par les couches soit
inclinées au sud-ouest, soit verticalement redressées; c'est
toujours du calcaire sableux, alternant avec des marnes
feuilletées bleues souvent plus ou moins siliceuses, ou avec
des grès marneux bleuâtres à cassure conchoïde. Sur plusieurs
points, ces roches se trouvent associées à un calcaire
blanc crayeux ou semi-cristallin, formant des couches puissantes
qui descendent comme autant de murailles le long
des flancs des montagnes. Malgré le fades peu tertiaire de
ces calcaires, je fus très-agréablement surpris d'y observei*
un grand nombre de fossiles éocènes, parmi lesquels je
recueillis les espèces suivantes :
Pecten iripartitus, Desh.
— indét.
Vulsella /"aicfflia^Munst., ijar. c. d'Arcliiac.
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