335 T l ì R R A I N TERTIAIRE INFÉRIEUR.
(aieiik Sou et la ville de Karaman, et de l'autre côté entre
cette dernière et le lac de Soghla.
Quoique évidemment postérieur aux terrains de transition
et, selon toute apparence, antérieur au terrain terliaii'e
moyen, ce vaste domaine calcaire ne m' a malheureusement
fourni aucun caractère paléontologique ou même stratigraphique,
de nature k en déteiminer l'âge avec la précision
voulue; aussi, n'est-ce que d'une manière toute provisoire,
et en me basant sur des considérations d'analogie, que j'ai
rangé dans le terrain tertiaire inférieur les dépôts dont il
s'agit. Nous allons mainlenant les étudier autant que nous le
permettront les deux coupes, que nous tracerons cà travers
cette, contrée savoir : 1" de l'est à l'ouest, depuis Karaman
jusqu'à Siristat (Bozkyr Maden), et 2° du nord au sud, depuis
Karaman jusqu'au groupe montagneux du Topguedik
Dagh.
11.
A II lieues environ au sud-ouest de Karaman, notamment
dans les parages de Gunderé, les dépôts lacustres se
trouventlimités par deshauteur s qui se renflentinsensiblement
à mesure que l'on se rapproche du village de Baschkischla,
tout en descendant par des pentes très-douces dans la plaine
de Karaman, ce qui n'empêche pas qu'à Baschkischla la
contrée a une altitude de 1,438 mètres. Les dépôts lacustres
adossés à ces hauteurs se soudent si intimement avec les
calcaires dont celles-ci sont composées, que l'on a d'aulant
plus de peine à saisir nettement les lignes de démarcation,
que les deux dépôts offrent entre eux la plus grande analo-
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gie pétrographique, consistant également en un calcaire
blanchâlre ou grisâtre à cassure conchoïde. Cependant les
hauteurs arrondies des parages de Baschkischla ne paraissent
être que les contre-forts des groupes montagneux plus ou
moins considérables qui occupent la contrée entre Baschkischla
et Siristat, et parmi lesquels l'Ala Dagh et le Iladji
Baba Dagh se trouvent dans la proximité du sentier qui conduit
de l'une à l'autre des deux localités susmentionnées. Il est
vrai que le calcaire qui domine dans toute cette région montagneuse
est sensiblement diiférent de celui qui compose les
hauteurs sur lesquelles s'appuient les dépôts lacustres de
Gunderé, car c'est un calcaire bleuâtre semi-cristallin, souvent
schisteux, à couches fortement redressées (plongeant le plus
souvent au sud), alternant fréquemment soit avec des calcaires
rougeâtres, soit avec des marnes siliceuses vertes,
rouges ou brunes, très-solides, et ayant l'aspect de roches
qui auraient été exposées à l'action d'une forte chaleur.
Baschkischla est situé sur le bord aplati de la vallée
étroite, creusée entre deux chaînes de montagnes dont les
flancs sont noircis par les marnes (métamorphiques [?]) foncées,
associées à des masses colonnaires ou mamelonnées de
calcaire bleuâtre. Ces montagnes sont revêtues de chênes
{Quercus cerris), genévriers [Juniperus oxycedrus), poiriers
sauvages {Pims amygdaliformis), pins [Pinus laricio), etc.,
dont la vue a tout le charme de la nouveauté pour le pèlerin
qui arrive en ces lieux, des plaines arides de la Lycaonie,
telles que celles de Konia ou de Karaman, et qui, après
avoir pendant si longlemps respiré la fumée méphitique de
la bouse desséchée de chixmeau ou de chèvre, est tout heureux
de voir flamboyer devant sa tente la bfiche résineuse
des pins.
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