86 TEHlìAIN CRÉTACÉ.
fournit M. Hamillon sur les régions comprises entre Sinope
et Boïwad , et entre cette dernière ville et Vezirlceupru.
Aussi, ce n'est que d'une manière lout à fait provisoire que
je rapporte au terrain crétacé la majorité des dépôts signalés
par M. Hamilton dans cette contrée; conformément à
mon hypothèse, ces dépôts formeraient la continuation du
terrain crétacé que M. Brauns a constaté dans la presqu'île
de Sinope (v. p. Ik)
Maintenant que nous avons accompagné M. Hamilton,
depuis Sinope jusqu'à Vezirkeupru, je vais exposer sommairement
mon itinéraire géologique qui relie cette dernière
localité, d'un côté à Schekhler (situé sur le Tauschan Uagh)
et de l'autre à Samsoun.
V I L
Lorsqu'on descend de la région supérieure du Tauschan
Dagh vers la vallée étroite qui parcourt, du sud-ouest au
nord-est, tout le versant septentrional de cette chaîne, en
s'étendant jusqu'aux parages limitrophes de Vezirkeupru,
•1. C'est également par voie d'induction et en m'appuyant sur quelques
indications fournies par M. Hamilton, que j'ai colorié sur ma carte, comme
appartenant au domaine crétacé, la bande littorale comprise entre Sinope et
Samsoun, ne l'ayant pas visitée moi-même. Il est vrai que dans l'ouvrage souvent
cité de M. Hamilton (Researches in Asia Minor, etc.), les indications
dont il s'agit ne se rapportent point à la totalité de cette ligne littorale, mais
seulement à la partie comprise entre Bafira et Sinope. Ainsi, enlre l'Alatcham
Tchaï et le Karaardji Sou, le savant anglais signale {loc. cit., v. I, p. 300)
des rochers composés de calcaires tantôt marneux, tantôt semi-cristallins,
associés à des grès et argiles, le tout disposé on couches fortement ployées,
quelquefois plongeant au sud ; les calcaires renferment des traces organiques
qui rappellent des Fucoïdes.
CHAPITRE II.
on voit les roches que j'ai provisoirement rangées dans les
terrains de transition S remplacées par des dépôts décidément
beaucoup plus récents (crétacés [?] tertiaires [?J). C'est
à environ '2 lieues au nord-est de Schekhler, à une altitude
d'à peu près l,ilOO mètres, qu'en descendant dans la vallée
susmentionnée, on voit percer des calcaires marneux, gris
ou jaunâtres, alternant soit avec des marnes bleues ou
noires feuilletées, soit avec des grès ou des conglomérats
compactes à grain plus ou moins fin. Ces roches qui composent
les hauteurs échelonnées le long de la vallée et dont
les surfaces se trouvent régulièrement rayées par les couches
redressées (soit verticalement, soit inchnées au nordest
ou au nord-ouest), occupent toute la région comprise
entre les parages limitrophes de Schekhler (à 2 lieues au
nord-est.de ce village) et Vezirkeupru, région qui, eu égard
à la faible inclinaison des pentes par lesquelles le Tauschan
Dagh s'abaisse progressivement dans cette direction, peut
être considérée comme faisant encore partie du versant
nord-est de cette montagne ; aussi, bien que Vezirkeupru
soit déjà dans la plaine, l'altitude de cette dernière n'est
pas inférieure à 700 mètres. Cette plaine est revêtue de
puissants dépôts détritiques qui masquent complètement la
charpente solide de la contrée.
A i lieue environ à l'est de Vezirkeupru, l'horizon est
limité par un massif peu élevé, qui constitue en quelque
sorte le bord nord-ouest de la plaine ou plutôt du plateau
de Vezirkeupru, et s'étend le long de la rive gauche du Stavros
Tchaï (affluent du Kizil Irmak). La vallée traversée par
ce cours d'eau et dans laquelle on descend à 1 1/2 lieue
1. Voyez Terrains de iransition, p. 630.